photo drame heysel bousculade

C’est un triste anniversaire de l’histoire du sport qui sera commémoré demain vendredi 29 mai 2015. Il y tout juste 30 ans survenait en effet en Belgique l’un des drames les plus marquants liés à une manifestation sportive : le Heysel. Un acte de hooliganisme qui fera 39 morts et 454 blessés, et qui restera à jamais dans la mémoire du football européen.

Les évènements

Le 29 mai 1985 a lieu au stade du Heysel, à Bruxelles, la finale de Coupe d’Europe des clubs champions entre Liverpool et la Juventus. Un match qui s’annonce comme l’un des plus beaux de l’année entre le club anglais, vainqueur de l’édition précédente, et le club italien, qui compte dans ses rangs le double ballon d’Or (1983 et 1984) Michel Platini et l’attaquant Paolo Rossi, Ballon d’Or 1982.

Les supporters des deux clubs sont nombreux à avoir rejoint la capitale belge, tandis que les fans de Liverpool ont gardé un sentiment de revanche contre les italiens. L’année précédente, ils avaient en effet été attaqués par les supporters de l’AS Rome après la finale de 1984 (remportée aux tirs au but par les Reds), affrontements qui avaient fait une quarantaine de blessés parmi les Ultras anglais.

Provocations, insultes, jets de canettes et alcool… L’avant-match est très chaud à l’intérieur du stade à une heure du match, à quoi s’ajoutent de nombreuses failles de sécurité.

photo virage drame heysel

Dans un virage derrière l’un des buts, les supporters anglais sont séparés de tifosi italiens mélangés à des spectateurs « neutres » par un simple grillage. Vers 19h20, les anglais brisent une barrière et se ruent sur les italiens. Panique, bousculades… Les forces de police repoussent même les personnes qui tentent de s’enfuir par la pelouse. Certains supporters sont piétinés, d’autres tabassés, puis, sous le poids des milliers de corps agglutinés, un muret s’effondre.

photo attaque drame heysel

photo mur effondre heysel

Depuis le virage opposé, les supporters italiens tentent de pénétrer sur la pelouse pour affronter les supporters de Liverpool, mais les forces de l’ordre les en empêche de justesse.
Bilan : 39 morts, dont 32 Italiens, 4 Belges, 2 Français et un Irlandais.

Le match

Alors que le bilan se faisait de plus en plus lourd au fil des minutes, l’UEFA décide de maintenir la rencontre, de peur de raviver les tensions à cas de report du match.

Dans une ambiance surréaliste, le coup d’envoi est donné à 21h30, avec une heure de retard. Les joueurs avaient-ils conscience de l’ampleur du drame ? Une question qui reste toujours sans réponse, même s’il est difficile de croire qu’ils pouvaient ignorer totalement ce qu’il venait de se passer, bien que les deux équipes fussent isolées dans leurs vestiaires jusqu’au début du match.

Pendant que les morts sont comptés et les blessés recensés aux abords du stade, Michel Platini marque un penalty à la 56e minute, après une faute d’un défenseur de Liverpool à un mètre de la surface de réparation. Une erreur d’arbitrage que l’histoire ne retiendra pas… La Juventus remportera sa première Ligue des Champions, dont le trophée lui sera remis dans un couloir à côté des vestiaires.

Si le stade du Heysel est devenu en 1995 le Stade Roi-Baudouin, il restera à jamais associé à ces tragiques évènements.