Calls est une expérience auditive sous forme de court-métrage réalisé par Timothée Hochet. L’usage du casque (ou écouteurs) est recommandé. Il s’agit d’une histoire de 10 minutes dont vous avez le son. À vous d’imaginer ce qui se passe.
Si vous le souhaitez, des sous-titres sont disponibles pour comprendre l’intégralité des enregistrements téléphoniques retrouvés. Nous vous conseillons d’écouter cette expérience juste avant d’aller dormir. Bonne écoute !

Les ‘coulisses’ du court-métrage Calls

À la base, Calls était une série de petits épisodes avec chacun une histoire d’angoisse différente. Les épisodes se reliaient seulement par le fait qu’ils se déroulaient lors de la même soirée.
En lisant la série en entier, je me suis dit qu’il manquait quelque chose. J’enchaînais les situations inquiétantes mais il n’y avait pas vraiment d’histoire, de personnage. J’ai donc décidé de regrouper tout et d’en faire un seul et même court métrage, avec une petite histoire d’amour en guise de fil rouge. Ainsi, on ressent peut-être plus d’émotions.

Une fois le projet écrit, il ne suffisait plus qu’à « tourner ».
Il fallait tout d’abord trouver un casting, des anglophones et des voix qui se distinguent bien. Il fallait que Laura et Lucie soient identifiables seulement par la voix, par exemple.

Le tournage s’est déroulé sur plusieurs mois. Ce n’était pas vraiment un tournage. On demandait aux comédiens de s’enregistrer par téléphone et de nous envoyer les fichiers. Puis je faisais des retours, et ils recommençaient, et ainsi de suite …

Une fois tous les rushs définitifs, la partie la plus longue commença : le montage sonore.
Il y’a aucune image, et donc aucun rythme, aucun mouvement de caméra, aucune expression faciale. Il faut donner le rythme adéquat. Au départ, nous enchaînions les phrases sans pause. Mais nous nous sommes rendus compte qu’il fallait de l’air entre les mots, les répliques, pour donner un vrai rythme naturel.
Etant donné que les comédiens n’étaient pas en face, il fallait choisir la bonne réplique qui correspondait à la réponse du personnage à l’autre bout du fil.

C’est aussi pour cela que j’ai choisi de faire le personnage principal. Car je savais qu’il allait falloir ré-enregistrer un nombre incalculable de fois les prises, et tenter différents tons selon les répliques.

J’ai regardé beaucoup de véridiques appels 911 sur Youtube et j’ai tendu l’oreille. La qualité est affreuse, on ne comprend presque pas ce qu’ils disent, il y’a beaucoup de bruit. Le fait que l’on entende cette sorte de brouhaha étrange met dans une ambiance 3x plus inquiétante et réaliste. C’est donc ces références que je lui ai donné.

Je voulais aussi que la qualité se détériore au fur et à mesure que les évènements se produisent. Ainsi, au début, nous avons seulement deux voix avec un effet « téléphone ». Puis petit à petit, nous avons des sons d’ambiance rajoutés (à partir de la scène du 911), et ils vont être de plus en plus présents.

C’est aussi ce que je voulais avec la musique. Je voulais que la musique apparaisse au bon moment. Elle suit tout le long du court métrage jusqu’à la dernière scène.