Dès aujourd’hui, policiers et gendarmes travaillant dans 23 zones sensibles seront équipés d’une caméra-piéton. Il s’agit d’un dispositif expérimental mis en place en pleine polémique sur les violences policières. L’initiative de déclencher ou non l’enregistrement reviendra aux représentants de l’ordre.

Allo Maman Bavure

Ce concept avait déjà été évoqué l’année dernière, mais c’est à partir d’aujourd’hui que les policiers et gendarmes travaillant dans des zones sensibles se verront dans l’obligation d’utiliser ce type de caméras. La mise en place de ce dispositif expérimental intervient en plein battage médiatique autour de l’affaire Théo.

Il sera expérimenté pour une période maximale d’un an, à l’issue de laquelle les directeurs généraux de la police et de la gendarmerie nationale remettront au ministre de l’Intérieur un rapport d’évaluation.

La caméra-piéton en détails

Parmi les 23 zones concernées par le dispositif, les principales sont localisées en Île-de-France, ainsi qu’en Haute-Garonne et dans les Alpes-Maritimes. Les forces de l’ordre disposent actuellement de 2.600 caméras. Le ministre de l’Intérieur espère voir ce chiffre doubler dans les prochains mois, afin que l’ensemble des militaires et fonctionnaires intervenant en zones sensibles puissent en être équipés.

Ces caméras pourraient être un bon moyen d’éviter les bavures et d’améliorer les rapports entre policiers et citoyens. Il est aussi probable qu’elles facilitent les investigations, en ces périodes troubles.

Encore au stade d’expérimentation, l’utilisation de la caméra-piéton pourrait voir sa réglementation évoluer. Pour l’instant, le code de la sécurité intérieure précise uniquement que les policiers « peuvent » enregistrer leurs interventions et que celui-ci « n’est pas permanent ».

Une réglementation qui pose question

En février dernier, Bruno Le Roux avait assuré que les caméras utilisées seraient à déclenchement automatique. Les choses ont semble-t-il évoluer depuis, puisque le ministère précise dorénavant que le déclenchement du dispositif est à l’initiative des policiers en étant dotés, et que les personnes filmées ne peuvent s’y opposer.

On peut donc résolument s’attendre à ce que les représentants des forces de l’ordre les moins scrupuleux rechignent à déclencher l’enregistrement dans le cadre d’interpellations « musclées ».

Affaire à suivre donc.

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