Il y a dix ans, alors tout juste âgé de 21 ans, l’Américain Andy Sandness tentait de se suicider en se tirant une balle dans le menton. Il survécut miraculeusement, mais il en resta atrocement défiguré

Le drame eut lieu un soir de décembre 2006. Gravement blessé, il fut transporté d’urgence à la Mayo Clinic où il fallut attendre que son état se stabilise pour que l’équipe du Dr. Samir Mardini puisse tenter de réparer son visage durant huit interventions. Il perdit toutefois son nez, sa bouche ainsi que la vision d’une partie de son œil gauche.

Durant les années suivantes, il vécut reclus chez lui par peur de susciter la curiosité ou l’effroi à cause de son visage. Pour se donner une allure légèrement familière, il avait mis une prothèse au niveau de son nez et de son menton. Puis en 2012, les mêmes médecins qui l’avaient opéré à la Mayo Clinic lui proposèrent de participer à un programme de greffe du visage. Il faut noter que bien peu de praticiens peuvent se targuer de réussir ce genre de transplantation, qui n’est l’apanage que de quelques équipes en Espagne ou en France. D’abord hésitant, Andy Sandness finit par accepter. Pour lui, avec un visage aussi meurtri que le sien, il était vital de saisir la moindre chance, même la plus petite…

L’intervention qui allait enfin définitivement lui redonner une apparence normale eut lieu trois ans plus tard, le temps pour les médecins de gagner en expérience sur ce type d’opération et pour le jeune homme de trouver un donneur. Il fallut 56 heures et une équipe de 60 personnes menées par le Dr. Samir Mardini pour reconstruire son visage. La greffe du visage fut un réel succès puisque trois mois après, le quotidien d’Andy Sandness a radicalement changé. Il a désormais un vrai nez, une bouche, un menton et peut respirer de façon plus apaisée ou manger ce qui lui plaît. Les idées sombres sont désormais derrière lui car aujourd’hui, il a repris goût à la vie.