Les femmes et hommes politiques, avec les chanteurs et les acteurs de cinéma, sont souvent les personnalités les plus influentes qui soient. Sur le réseau social Twitter, les politiciens sont logiquement très suivis. Mais leur influence est-elle réelle ? Selon nos constatations, la part des comptes inactifs et des faux comptes parmi leurs « followers » est en réalité anormalement élevée, au point que cette influence est en réalité fictive.

Explications !

Être suivi sur les réseaux sociaux par plusieurs centaines de milliers voire des millions d’abonnés « prouve » une certaine importance médiatique. Cela démontre aussi une certaine influence sur la population. Mais cette logique ne vaut que si ces abonnés sont réels, s’ils sont faits de chairs et d’os et s’ils sont encore actifs. Or plusieurs outils spécialisés dans l’analyse des comptes Twitter prouvent qu’en réalité, la majorité des abonnés des politiciens ont soit déserté le réseau social, soit ils sont tout simplement fictifs.

En nous basant sur les données de Social Bakers, Status People et Twitter Audit, voici d’ailleurs le bilan des comptes de 15 grandes personnalités politiques françaises sur Twitter.

Notre infographie des politiques et leurs faux abonnés

Le bonnet d’âne est…

Le constat est sans appel, aucune personnalité politique ne peut se vanter d’avoir un taux de véritables abonnés très élevé. Tout au plus, le Premier ministre Manuel Valls sort du lot avec une part supérieure à 50 % de bons « followers ». Mais il fait aussi parti des personnes les moins suivies du réseau social. À l’inverse, si le Président François Hollande est de très loin celui qui compte le plus d’abonnés morts ou faux, il est aussi celui qui en dénombre le plus de réels. Enfin, on notera la bonne performance de Christine Lagarde, officiellement loin derrière NKM (notre bonnet d’âne), mais qui en nombre d’abonnés réels est en fait largement au-dessus. Moralité : faites attention aux chiffres.
À titre de comparaison, en moyenne, 63,5 % des abonnés de Tuxboard sont bons (et même 83 % d’après Social Bakers), soit jusqu’à cinq fois plus que la plupart des personnalités politiques. La raison en est simple, contrairement à ces derniers, notre compte Twitter est suivi par des personnes qui souhaitent réellement prendre de nos nouvelles, et la plupart n’ont pas quitté le réseau social. Tuxboard ne s’est de plus pas arrangé pour gonfler artificiellement son nombre de « followers », notamment en les achetant.

Acheter des comptes est en effet possible, ceci depuis de nombreuses années. La méthode est simple, pour cela, il suffit de contacter certains sites spécialisés dans le domaine. En France, acheter-des-fans.com s’occupe justement de ce genre d’activité méconnue. Il en coûte par exemple 649 euros pour gagner 10 000 fans sur Facebook ou encore 219 euros pour acheter 10 000 abonnés sur Twitter. Pour mieux comprendre comment ce système fonctionne, nous avons interrogé le patron d’acheter-des-fans, Yannick Deslandes :

Vos fans achetés sont pour la plupart des humains et non des robots. Mais d’où viennent-ils ?

En effet, notre méthode est basée sur la sollicitation de vraies personnes vivant en France à liker les pages de nos clients. Elles proviennent de multiples plateformes avec lesquels nous travaillons. Ces personnes cliquent sur un bouton like en leur âme et conscience car elle sont rétribuées d’une manière ou d’une autre pour cela. C’est donc un procédé beaucoup plus naturel et qualitatif que la création de comptes fakes au Pakistan ou en Inde !

Sont-ils fidèles ?

Ces personnes cliquent sur un grand nombre de pages, et en grande majorité, elles ne prennent pas le temps de les unliker sauf en cas de pages embarrassantes pour leur profil.
On constate donc peu de désabonnement avec cette méthode contrairement à ce qui peut arriver quand on achète des fans internationaux et que Facebook efface ces faux comptes par milliers !
De toutes manière nous ajoutons autant de fans qu’il le faut pour arriver au total voulu et si le client constate une perte de plus de 20% dans le mois qui suit la commande, nous nous engageons à rajouter la différence.

L’influence de ces fans est-elle si importante ?

Il est clair que ces nouveaux fans achetés ne participeront pas ou très peu à votre page (engagement quasi nul), il faut en être conscient. Ils ne sont la que pour apporter un chiffre psychologiquement rassurant à votre futur fan naturel ou au visiteur sur votre site ou sur votre boutique. Par contre Google prendra en compte le nombre global de fans de votre page Facebook et le référencement de celle-ci ainsi que celui de votre site n’en sera que meilleur.

N’est-ce pas une forme de triche, une fausse popularité ?

Pour être tout à fait sincère, c’est tricher d’un point de vue déontologique, mais pas d’un point de vue légal à ma connaissance. De nos jours la concurrence est rude, et il faut savoir utiliser tous les outils à notre disposition pour sortir du lot, cela ne veut pas dire pour autant que les produits ou services que vous vendez soient mauvais, mais que vous n’avez pas le temps d’attendre des mois ou des années d’en avoir la preuve sur les réseaux sociaux ! Donc je nuancerai en disant que ce n’est pas une fausse popularité mais une popularité anticipée pour certains plus malins que d’autres 😉

À quoi cela sert d’augmenter artificiellement le nombre de fans ou d’abonnés ?

Imaginez vous passer devant deux restaurants, à la cuisine et aux tarifs identiques. L’un est presque vide et l’autre presque plein. Dans lequel allez vous décider de manger ? Certainement celui qui est rempli et vous n’allez pas vous demandez si ces clients assis dans le restaurant sont de vrais clients ou des amis du restaurateur. LE MONDE ATTIRE LE MONDE, c’est bien connu, encore plus sur les réseaux sociaux où l’on mesure la popularité d’une personne ou d’une société à son nombre de fans. J’ai même eu le cas d’un DJ français connu qui avait besoin un million de fan pour pouvoir passer dans une émission de TV anglaise, à moins d’un million, ils ne validait pas, je crois que c’est assez révélateur également.

Certaines personnalités politiques ont un taux de vrais abonnés sur Twitter extrêmement faible (parfois moins de 20 %). N’y a-t-il pas un problème selon vous ?

C’est un mauvais choix stratégique car ils achètent souvent un trop grand nombre d’abonnés, internationaux surement et à moindre coût (low cost). Nous nous efforçons de garantir un taux de fake inférieur à 20 % et nous conseillons à nos clients d’utiliser nos services en complément d’une vraie opération marketing pour équilibrer au mieux ce taux. Idem pour le délai d’obtention de ces fans, il faut essayer de les étaler sur une longue période et ne pas être trop impatient pour un effet naturel.

Conclusion !

Acheter des fans ou des abonnés peut vous faire gagner ou perdre une bataille selon la manière dont cela est géré, il est donc indispensable de réfléchir à une stratégie globale pour éviter un effet contraire au niveau de votre image. C’est également là que nous intervenons, en terme de conseils, nous ne sommes pas là pour vendre le plus grand nombre de fans ou d’abonnés et que nos clients se plantent ensuite, je leur répète d’ailleurs souvent que la crédibilité passe par la quantité mais pas par l’exagération !

Tremblez vous autres !

Nous publierons des articles et des infographies similaires sur d’autres personnalités publiques lors des prochaines semaines. Restez sur Tuxboard pour ne rien rater !

Comprendre les méthodologies de Social Bakers et Status People.

Les méthodes utilisées par les sites Social Bakers et Status People ne sont pas parfaitement similaires. C’est juste pour cette raison que nous les avons compilé et fait une moyenne, afin de nous rapprocher de la vérité.

Pour les deux sites néanmoins, des points communs existent pour différencier un bon compte d’un inactif ou d’un « fake ». Par exemple, ceux qui ne font que « retweeter » (partager) des publications des autres membres du réseau social. Un tel comporte augmente fortement les chances que ce compte soit en réalité un simple robot qui ne fait que « retweeter » aléatoirement des messages. Ceux qui ne publient strictement rien, qui n’ont pas personnalisé leur page, qui n’ont aucune activité ou encore qui suivent des milliers de personnes sans raison (et sans qu’ils soient suivis en retour), sont dans la même logique.

Status People précise tout de même que son outil est particulièrement précis pour ceux ayant 50 000 followers ou moins. Le site indique toutefois que pour les personnes vraiment très populaires, c’est-à-dire celles comptant des centaines de milliers voire des millions d’abonnés, son outil ne fournira pas forcément le meilleur aperçu qui soit pour l’intégralité des followers.

Du côté de Social Bakers, un compte est dit suspect si son ratio entre le nombre de personnes suivies et les followers du compte est égal ou supérieur à 50:1. Si le compte utilise en grande partie (au moins 30 %) des termes spécifiques aux spammeurs, du genre « make money » et « work from home », le résultat sera le même : supect. Idem si les messages sont répétés et si les taux de retweets et de liens sont trop importants.

S’il n’est pas jugé comme suspect, un autre test est alors réalisé : le compte a-t-il tweeté au moins trois messages et le dernier tweet date t-il de moins de 90 jours ? Il devient alors inactif aux yeux de Social Bakers s’il ne rempli pas ces deux critères.

Social Bakers ne livre ses statistiques qu’en prenant 100 followers d’un compte. Pour les très gros membres de Twitter, les données sont donc moins précises. Social Bakers indique d’ailleurs avoir une marge d’erreur allant de 10 à 15 %. D’où l’intérêt de croiser ses données avec celles de Status People.

Social Bakers insiste aussi pour indiquer que parmi les comptes suspects, il y a donc des « fakes », mais aussi (et surtout) des comptes vides. Cela ne signifie donc pas qu’ils sont faux, mais ils peuvent avoir été créées artificiellement par des humains (ou non) pour gonfler les statistiques de certains comptes. Et ces abonnés ont depuis déserté le réseau. Et ils ne sont pas comptabilisés comme inactifs du fait de leurs caractéristiques.

Des comptes suspects ou inactifs n’ont donc pas forcément été achetés. Mais en cas de taux élevé, la question peut légitimement se poser, n’est-ce pas ?

Voici le classement du pire au meilleur, la moyenne étant calculé sur les données de Social
Bakers et Status People.

  1. Nathalie Kosciusko-Morizet – 307 000 abonnés – https://twitter.com/nk_m : 87 %
  2. Jean-Luc Mélenchon – 262 000 abonnés – https://twitter.com/JLMelenchon : 86,5 %
  3. François Bayrou – 216 000 abonnés – https://twitter.com/bayrou : 86,5 %
  4. Marine LePen – 352 000 abonnés – https://twitter.com/MLP_officiel : 85,5 %
  5. François Fillon – 151 000 abonnés – https://twitter.com/FrancoisFillon : 85,5 %
  6. Jean-François Copé – 185 000 abonnés – https://twitter.com/jf_cope : 82 %
  7. Nicolas Sarkozy – 574 000 abonnés – https://twitter.com/NicolasSarkozy : 75,5 %
  8. François Hollande – 717 000 abonnés – https://twitter.com/fhollande : 73 %
  9. Najat Belkacem – 247 000 abonnés – https://twitter.com/najatvb : 67 %
  10. Ségolène Royal – 229 000 abonnés – https://twitter.com/RoyalSegolene : 66 %
  11. Christiane Taubira – 131 000 abonnés – https://twitter.com/ChTaubira : 61,5 %
  12. Arnaud Montebourg – 233 000 abonnés – https://twitter.com/montebourg : 61,5 %
  13. Nadine Morano – 125 000 abonnés – https://twitter.com/nadine__morano : 56 %
  14. Christine Lagarde – 217 000 abonnés – https://twitter.com/Lagarde : 52 %
  15. Manuel Valls – 93 000 abonnés – https://twitter.com/manuelvalls : 44,5 %