Racailles Kery James

Sorti le 14 juillet, le clip du titre Racailles de Kery James qui s’en prend aux politiciens.

Vous en avez assez, hein ? Vous en avez assez d’cette bande de racaille. On va vous en débarrasser

Le rappeur met notamment en évidence le discours de Nicolas Sarkozy en 2005 sur les racailles, ainsi que d’autres messages forts, à découvrir dans cette vidéo :

Racailles, on d’vrait vous nettoyer au karcher

Le jour où l’peuple se réveille, vous allez prendre cher

On a l’sentiment qu’aller voter

C’est choisir par lequel d’entre vous on veut s’faire entuber

Républicains ou PS
Rangez vos promesses dans vos sacs Hermès

Vous n’avez jamais connu la précarité
Vous vivez à l’écart de nos réalités

La rue le pense, j’le mets en musique
Et pour ceux qui l’ignorent encore,

J’le rends public
Je n’soutiens aucun parti,

J’marche plus dans vos combines
Vos programmes électoraux ne sont que des comptines

On prend les mêmes et on r’commence

Les mêmes promesses, les mêmes mensonges
Les mêmes tapent dans la caisse,

Les mêmes plongent
Les mêmes sont dans la Hass, les mêmes mangent

Les mêmes menteurs trafiquent les mêmes
comptes

Les mêmes commis au service des mêmes pontes
Les mêmes fils de pauvres sont incarcérés

Les mêmes fils de riches sont formés pour
régner

En attendant qu’un homme du peuple émerge
C’est rare de trouver un élu avec un casier vierge

Ma haine du système est toujours intacte

Lequel d’entre eux peut jeter la pierre à
Cahuzac

Claude Guéant, Balkany, Jean-François
Copé, Philippe Bernard, Harlem Désir, Alain Juppé

Tous ceux qu’j’ai cités ont été condamnés

Ce sont les mecs de cité qu’ils traitent
comme des damnés ?

Vous étiez choqués par le groupe Tandem
Vous faites la même à la France,

Mais jusqu’à c’qu’ellesaigne
Jusqu’à elle coule comme la Grèce ou l’Italie

Vous avez meurtri le pays jusqu’à l’agonie

Cumul des mandats, jusqu’où vous irez ?Est-ce le cumul des salaires que vous désirez ?

Comme toute la France d’en bas, j’crois plus
aux politiciens

J’continue l’combat, j’crois au réveil citoyen
Pour changer les choses, il faut l’vouloir

Vous n’avez pas d’cause profonde, si c’n’est
le pouvoir

Vous faites de la politique sans conviction
Parfois vous en faites même pour éviter la prison

En costume cravate sont les vrais voyous

Vous n’croyez plus en rien, plus personne
ne croit en vous

Y’a qu’à observer les taux d’abstention
Faut pas trop prendre les gens pour des cons,

Attention !

Sentez-vous l’vent tourner comme vos vestes

Entre vous et la rue y’a plus qu’les CRS
À bout d’souffle votre système est dans un cul de sac

À essayer d’se débattre comme un cul d’jatte

Vous êtes élus pour un truc, vous ne l’faites pas plus,

Vous faites l’inverse en plus ça n’vous gêne pas

Et si le peuple a l’idée de se rebeller

Vous disposez d’une armée d’flics bien dressés et zélés

Le dialogue social gît dans un cercueil
Les keufs tirent au flashball, tu peux y perdre un oeil

Vous faites monter le sentiment anti-policier

Usez d’la police comme d’une armée privatisée

Racailles !

Tout l’monde le sait c’est une évidence

Vous êtes complètement soumis à la finance
Vous votez les lois que les riches ordonnent

Après le 49.3 plus rien ne m’étonne
On travaille plus mais on gagne moins
On attend juste l’printemps européen
On cotise pour des retraites qu’on n’verra peut-être jamais

Tout l’argent qu’on fait rentrer, vous nous le reprenez

Chaque fin du mois, à découvert

On a l’impression d’être esclaves du système bancaire

Les plus riches connaissent le jeu, jouissent de niches fiscales

Les petites PME croulent sous les charges sociales

Radars, on paye, péages on paye, pollution on paye,

Ooh ! Qu’est ce que vous faites avec tout c’fric ?

Que foutait Eric Zemmour sur une chaîne publique ?

Payé pour propager sa haine
Semer des graines récoltées par le FN

Pour vous, même Marine Le Pen est devenue fréquentable

Quiconque combat l’Islaam peut s’asseoir à votre table

Incapables de gouverner, vous divisez
Incapables de rassembler, vous stigmatisez

Aveuglés par le pouvoir, vos coeurs sont
voilés

Beaucoup plus que le visage de cette femme voilée

Tous vos prétendus principes de laïcité
Ne concernent pas cette Saoudienne sur les Champs-Élysées

Pour vous, tout s’négocie, tout est question de Gen-ar

Vous êtes même prêts à livrer les banlieues au Qatar

Votre jeu est trouble, votre discours est double

Au pays dit des Droits de l’Homme,

L’état d’urgence est devenu la norme

Et vous prétendez faire la leçon au monde entier

Imposer la démocratie à coup de mortier
Sans pitié, vous avez buté Kadhafi
Aujourd’hui dans quel état se retrouve la Libye ?

La rue le sait, j’le mets en musique

Vos médias le taisent, j’le rends public
J’vous tiens tête, comme un mec des Minguettes

Est-ce le genre de texte qui peut m’valoir
une fiche S ?
Droit dans mes bottes, je n’baisse jamais
mon froc, la tête haute, j’suis intègre

J’fais du hip-hop, vous appelez ça de la
musique « Nègre »

J’sors en indé, tu m’verras plus jamais mettre les pieds à Skyrock

Ils n’aiment pas c’que je suis, c’que j’défends, c’que je porte, c’est réciproque

Ils ont travesti le R.A.P.
Je fais partie des rescapés

Ils ont encensé la médiocrité
Ils ont fait du hip-hop de la variété

Ils ont joué les clashes pour nous diviser
Tant qu’ça fait de l’audience, on peut s’allumer
Quand un rappeur se fera buter
Ils organiseront un concert au nom de la paix
J’fais d’la musique contestataire
Vous vendez des espaces publicitaires

J’me suis sacrifié pour mes p’tits frères
Vous, vous jouez des trucs qui les envoient au cimetière
Fric et violence dans vos playlists

Vous abrutissez les miens, ça plaît aux
élites

Vous vous êtes servi d’moi, j’me suis servi
d’vous

Pour qu’mon message passe au plus grand nombre,
Maintenant j’peux faire sans vous
J’ai un public qui me soutient
J’ai fait des choses, le peuple s’en souvient

La rue vous vomit, j’le rends public
Rien n’a changé depuis Lettre à la République…