Développé par Santa Monica, studio interne de Sony Computer Entertainement, God of War III était sorti courant 2010 sur Playstation 3. Ce beat them all hors-normes profite donc du calendrier plutôt calme de la Playstation 4 en cet été 2015 pour s’offrir un petit ravalement de façade et sortir en version « Remastered » sur PS4.

Ce test s’adresse avant tout à ceux qui n’ont jamais eu l’occasion de parcourir ce titre et qui découvrent l’univers de Kratos. Pour les autres, on vous invite à vous concentrer sur le paragraphe concernant uniquement les nouveautés proposées par ce portage.

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Un troisième opus synonyme de conclusion pour la série

Les deux premiers opus de la saga étaient sortis sur Playstation 2 respectivement en 2005 et 2007. Pour faire simple, Kratos est un spartiate utilisé par les dieux pour effectuer leur sale boulot. Lors du premier épisode, alors qu’il est devenu le serviteur d’Arès, le dieu de la guerre, sa vie bascule lorsqu’il se rend compte qu’il a malencontreusement tué sa femme et sa fille. Il offre alors ses services aux dieux de l’Olympe. Après avoir accompli plusieurs épreuves, il finit par tuer Arès, devenant ainsi le dieu de la guerre.

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Dans le second épisode la franchise, Kratos se retourne cette fois contre Zeus qu’il a aveuglément servi dans sa quête de rédemption. Privé de ses armes par Zeus, il va encore une fois devoir accomplir de nombreuses épreuves qui le mèneront sur l’île de la Création ou il devra se défaire de nombreuses créatures mythologiques avant de pouvoir se confronter à lui. Le jeu se termine sur un cliffhanger imparable où Kratos tue la déesse Athéna et laisse Zeus s’enfuir alors qu’il agonisait après avoir été martyrisé par le spartiate. Kratos part ensuite à l’assaut du mont Olympe aidé dans sa quête par les Titans.

Une relecture hollywoodienne de la mythologie grecque à la réalisation somptueuse

Ce troisième opus est définitivement pensé comme un blockbuster hollywoodien. Si ses prédécesseurs se révélaient être des beat them all plutôt équilibrés mêlant combat, QTE et phases de plateformes avec une relative justesse, God of War 3 fait surtout dans la démesure et la surenchère visuelle. En résumé, on se retrouve face à une énorme machinerie extrêmement bien huilée et pensée comme une montagne russe. Tout va très vite, les sensations sont excellentes, et le joueur ne reprend son souffle qu’une fois les crédits de fin affichés à l’écran.

Si cela constitue souvent un défaut pour beaucoup de jeux dits « pop-corn« , chez God of War c’est une toute autre histoire. L’équipe de Santa Monica Studios maîtrise parfaitement la narration du titre et ne s’interdit rien. Le jeu est démesuré, épique, violent à l’extrême mais reste étonnamment cohérent. Bien-sur certains pesteront devant cette relecture très hollywoodienne de la mythologie grecque qui fait souvent dans la facilité scénaristiquement parlant, mais ils seront bien obligés d’admettre que ces raccourcis restent avant tout un moyen pour les développeurs de développer cette histoire où la démesure est omniprésente et les rebondissements constants.

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En ce qui concerne les graphismes, le résultat est à tomber par terre. Si God Of War 2 en son temps pouvait se targuer d’être très en avance techniquement parlant, il en va de même pour son glorieux petit frère. On se retrouve donc face à un jeu magnifiquement éclairé, disposant de textures et de modèles 3D somptueux. L’animation n’est pas en reste grâce à son étonnante fluidité et la profondeur de champ est absolument démentielle. Il faut savoir que le titre adopte des angles de vue prédéfinis ce qui permet aux développeurs de décupler l’impression de grandeur dégagée par le soft.

La bande-son n’est pas en reste et dispose de thèmes musicaux épiques servant parfaitement l’action présentée à l’écran.

Des phases de combats à la violence débridée

Côté combat, point névralgique de ce épisode, God of War reste un modèle du genre. Évidemment tout cela reste classique et ne révolutionnera pas les contours d’un genre qu’il a lui même contribué à définir. Kratos dispose donc de plusieurs armes qu’il obtient et améliore au fur et à mesure de l’aventure. Pour les améliorer, il récolte des orbes rouges lorsqu’il tue des ennemis ou ouvre des coffres, orbes que le joueur peut ensuite dépenser dans le menu prévu à cet effet. Les combos s’effectuent facilement à l’aide des touches habituelles et Kratos dispose de certains pouvoir supplémentaires lui permettant de se défaire des ses ennemis ou de progresser à travers les niveaux lors de phases de plateforme par ailleurs très bien pensées. Ces pouvoirs sont activables à l’aide des gâchettes. Le joystick droit sert quant à lui à esquiver.

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Si la plupart des adversaires rencontrés s’achèvent en quelques coups, de nombreux boss principaux et intermédiaires vous donneront un peu plus de fil à retordre. Au niveau des boss intermédiaires rencontrés, les choses ne sont pas si différentes. Il vous suffit en général de les amocher jusqu’à voir apparaître l’icône symbolisant la touche rond au dessus de leur tête. Une fois pressée, celle-ci déclenche une séquence QTE (Quick Time Event) mettant à rude épreuve vos réflexes qui débouchera souvent sur une exécution sanglante de votre adversaire. Certains sous-boss peuvent même être contrôlés par Kratos et donc utilisés pour nettoyer une zone de combat infestée d’ennemis, ce qui renouvelle agréablement notre plaisir. Concernant les boss principaux (principalement des Dieux et des Titans dans cet épisode), la marche à suivre se révèle être similaire bien qu’un peu plus fastidieuse. Elle demande à être répétée plusieurs fois avant de pouvoir occire votre adversaire. A noter que certains boss disposent des spécificités et de faiblesses qui leurs sont propres, à vous d’en tirer avantage.

Des mécaniques de jeu éprouvées et variées

Comme nous le disions plus haut, God of War III mise beaucoup plus sur l’action pure et la violence que ses prédécesseurs qui se révélaient être plus équilibrés en ce qui concerne l’alternance des différentes mécaniques de jeu. Si les combats restent le point névralgique du jeu, Santa Monica Studios n’a pas pour autant délaissé les autres phases de jeu popularisées par sa franchise. Il faut tout de même avouer que le jeu se veut beaucoup plus accessible que ses prédécesseurs. Si les deux premiers épisodes possédaient leur lot de passage rageants où l’envie de s’arracher les cheveux après une énième tentative avortée dominait, ce troisième opus est beaucoup plus permissif.

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Si les phases de plateforme et les énigmes sont toujours présentes, leur nombre et leur difficulté a été drastiquement revu à la baisse. Rassurez-vous, cela reste tout à fait acceptable, même si les amoureux des épisodes précédents resteront un peu sur leur faim. Autre nouveauté à signaler, la fréquence des points de réapparition. Finies les phases de plateforme interminables qui vous obligeaient à tout reprendre depuis le départ à la moindre erreur et vous donnaient envie de jeter votre manette par la fenêtre, seules quelques rares séquences vous demanderont un peu de persévérance pour en venir à bout. Côté énigmes, elles sont beaucoup plus évidentes et la mise en scène vous permet de rapidement comprendre ce que l’on vous demande.

Côté séquences scriptées, ce sont des QTE plutôt classiques. Certaines vous demandant de réussir un enchaînement de touches dans un temps imparti, de marteler une touche ou d’effectuer des rotations avec les joystick gauche, tandis que d’autres mélangeront le tout afin de corser un peu la difficulté du titre. Lors de certains affrontements, il vous faudra d’ailleurs alterner entre phase de combat, de plateforme et de QTE, heureusement après quelques échecs ces enchaînements deviendront facilement mémorisables.

Les spécificités de cette version « Remastered »

Cette version définitive du 3ème opus de la saga God of War est évidemment fournie avec tous les DLCs sortis précédemment sur Playstation 3. Ces DLCs prennent la forme de costumes bonus. Dans sa grande bonté (*tousse*), Sony a incorporé un tout nouveau mode Photo qui vous permettra à tout moment de réaliser des captures d’écran et de les retoucher. Ajout franchement inutile, mais assez récurrent ces derniers temps.

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Côté technique, le jeu passe de 720p/30fps à 1080p/60fps et bénéficie de textures plus fines et d’une meilleure gestion des éclairages. Bien que l’amélioration soit plutôt discrète, le confort de jeu s’en trouve renforcé. Petit bémol concernant les cinématiques compressées qui n’ont pas bénéficié des améliorations suscitées, rendant les transitions entre les phases de jeu remasterisées et ces cinématiques difficilement acceptables.

En conclusion

Difficile de noter objectivement un tel portage. Si l’on juge uniquement le jeu en tant que tel, il s’agit toujours de l’un des meilleurs beat them all jamais créés qui n’a rien perdu de sa superbe plus de 5 ans après sa sortie, et qui constitue un achat vivement recommandable pour tous les joueurs n’ayant pas eu l’occasion de parcourir le titre. Pour les autres, l’intérêt de cette édition « Remastered » est proche du néant. A moins d’être un fan « die-hard » de la franchise, les légères améliorations ne justifient absolument pas un second passage à la caisse pour ceux qui l’auraient déjà parcourue. Vendre un jeu vieux de 5 ans au prix de 40€ alors qu’il est trouvable pour quelques euros sur PS3, c’est un peu fort.

Notre note : 8/10

Si ce test vous a plu, découvrez ces 23 jeux à la violence débridée et ces anecdotes insolites sur les jeux célèbres (évidemment Gof of War en fait partie.)