Tesla au plus mal et accusée de pratiques commerciales trompeuses par les autorités françaises

L'entreprise Tesla va-t-elle devoir rendre des comptes à la justice française ? Elle est accusée de pratiques commerciales trompeuses.

Depuis son arrivée en France, Tesla a bousculé le marché automobile en imposant une vision futuriste de la voiture électrique. Cependant, les autorités françaises ne sont pas aussi convaincues que les autres pays…

Tesla : un vent nouveau sur le marché de l’automobile

Longtemps perçue comme une marque haut de gamme et innovante, Tesla a su séduire une clientèle technophile et sensible aux enjeux environnementaux. Son modèle phare, la Model 3, s’est imposé comme l’un des véhicules électriques les plus vendus en France.

Et ce, entre 2021 et 2023. Grâce à un réseau dense de Superchargeurs, une technologie embarquée avancée (Autopilot, mises à jour à distance) et une stratégie de vente directe, Tesla a redéfini les standards de l’industrie.

En 2022, elle figurait parmi les marques les plus vendues de véhicules électriques. Elle rivalisait ainsi avec des constructeurs historiques comme Renault, Peugeot ou Volkswagen.

Mais 2025 marque un tournant. Les ventes de Tesla en France connaissent une chute significative : en avril, la marque a enregistré près de 60 % de baisse par rapport à 2024.

Plusieurs raisons expliquent ce recul. D’une part, la concurrence s’intensifie et Renault a frappé fort avec sa nouvelle R5 électrique, plus abordable, fabriquée localement et éligible aux aides gouvernementales.

D’autre part, l’image de Tesla pâtit des déclarations clivantes d’Elon Musk. Elle influence la perception publique, notamment en Europe.

Une image ternie ?

De plus, le bonus écologique a évolué. Les véhicules fabriqués hors d’Europe, comme ceux produits en Chine par Tesla, ne sont plus toujours éligibles.

Cela pénalise les modèles importés, face à une demande française qui valorise de plus en plus la production locale. Mais aussi la sobriété tarifaire.

Pour autant, Tesla ne baisse pas les bras. La marque continue d’innover, prépare de nouveaux modèles, et réfléchit à installer une Gigafactory en France ou ailleurs en Europe pour renforcer sa compétitivité.

Elle mise donc ainsi sur la fidélité de sa communauté, l’attrait technologique de ses véhicules. Mais aussi l’essor du marché de l’occasion pour maintenir son influence.

Le succès de Tesla en France évolue : après une ascension fulgurante, la marque doit maintenant composer avec un marché mature. Mais aussi très exigeant, et de plus en plus concurrentiel.

D’ailleurs, Tesla est dans le collimateur des autorités françaises pour sa communication jugée trompeuse sur la conduite autonome. Une affaire qui remonte à il y a un mois.

Tesla : la marque d’Elon Musk dans le viseur de la justice française

En effet, début avril, la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) des Yvelines a sommé la filiale française du constructeur de mettre fin à ses pratiques commerciales jugées mensongères. C’est ce que rapporte L’Informé.

L’enquête, ouverte en 2023, cible notamment la présentation de l’option « Capacité de conduite entièrement autonome », facturée 7 500 euros. Malgré cela, Tesla indique que cette fonctionnalité nécessite une vigilance constante de la part du conducteur.

L’entreprise précise d’ailleurs que ses systèmes actuels, comme l’Autopilot et l’Autopilot amélioré, « ne rendent pas le véhicule autonome » et qu’il faut attendre de futures mises à jour. Sous réserve d’approbation réglementaire.

Pour une conduite réellement autonome avec « une intervention minimale du conducteur ». Ce décalage entre le discours marketing global et les limites actuelles du système est au cœur des critiques.

Tesla a donc tenté de contester l’injonction par un recours en référé, mais celui-ci a été rejeté pour des raisons de procédure. Si la décision est confirmée en appel ou sur le fond, la marque disposera de quatre mois pour modifier sa communication.

Sous peine d’une amende de 50 000 euros par jour de retard. Cette procédure s’ajoute à une série de controverses pour Tesla, notamment aux États-Unis. Où le constructeur se voit contraint de renommer sa fonctionnalité en « Full Self-Driving (Supervised) ».

Et ce, pour mieux refléter la réalité de l’usage. En parallèle, la marque traverse une passe difficile sur le plan commercial et en France, selon les chiffres de la Plateforme automobile (PFA), les immatriculations de Tesla ont chuté de près de 60 % en avril 2025.

Depuis janvier, les ventes accusent un repli de 44 % dans l’Hexagone. Une baisse marquée, liée à un marché global en repli, au renouvellement de la gamme… et à l’image controversée d’Elon Musk.