Ces 2 grandes marques de mode en grande difficulté, des dizaines de magasins menacés de fermetures

Certaines marques de mode connaissent la crise. C'est le cas de Princesse Tam Tam et Comptoir des Cotonniers, pour ne citer qu'elles.

Le secteur de la mode en France regroupe une multitude de marques emblématiques, qui conjuguent héritage, créativité et innovation. Cependant, certaines marques de mode connaissent la crise.

Ces marques de mode ont le vent en poupe en ligne

Certaines marques de mode ont su tirer parti de l’essor du e-commerce pour se réinventer et élargir leur audience. Des enseignes historiques comme Sandro, Maje ou The Kooples ont renforcé leur présence en ligne.

Et ce, notamment via des sites marchands modernes et des partenariats avec des plateformes comme Zalando ou La Redoute. Ces marques, nées à Paris, cultivent une image premium avec des collections contemporaines qui séduisent une clientèle internationale.

Le e-commerce a aussi permis à de jeunes griffes françaises de se faire connaître plus rapidement. C’est le cas de Sézane, lancée en 2013 par Morgane Sézalory, qui a bâti tout son modèle sur la vente en ligne et la production en séries limitées.

En proposant des collections exclusives et un storytelling soigné, Sézane a créé une communauté fidèle qui attend chaque nouveau lancement. Dans le segment haut de gamme, A.P.C..

La marque se veut ainsi réputée pour son jean brut et son minimalisme élégant. Elle a ainsi développé des ventes digitales qui représentent aujourd’hui une part importante de son chiffre d’affaires.

La marque mise sur une expérience client fluide, avec des essayages virtuels et des services de livraison optimisés. L’essor du commerce en ligne a également transformé la distribution des grandes maisons de luxe comme Dior, Louis Vuitton ou Chanel.

Des ventes numériques qui explosent

Si ces dernières restent attachées à l’expérience boutique, elles proposent donc ainsi certaines pièces et accessoires sur leur site officiel. Les ventes numériques ont pris une ampleur inédite, notamment auprès des clients asiatiques et américains.

Le e-commerce a bouleversé les codes. La communication se fait beaucoup sur Instagram et TikTok, où des influenceurs relayent les collections et contribuent à la notoriété des marques.

Les campagnes digitales remplacent peu à peu les publicités traditionnelles et permettent de toucher une clientèle plus jeune. Enfin, les plateformes de seconde main comme Vinted ou Vestiaire Collective connaissent un succès croissant.

Elles offrent aux marques l’opportunité de renforcer leur image responsable et de prolonger la durée de vie des vêtements. Certaines enseignes, comme Balzac Paris, encouragent activement la revente et le recyclage.

En revanche, d’autres marques de mode connaissent une période compliquée. Après Camaïeu, IKKS, Naf Naf ou Jennyfer, deux nouvelles enseignes emblématiques se retrouvent à leur tour en difficulté : Comptoir des Cotonniers et Princesse Tam Tam.

La marque de lingerie, malgré plusieurs tentatives de relance ces derniers mois, ne parvient pas à redresser la barre, comme le confirme le magazine Elle. Selon une source citée par l’AFP, les deux marques ont demandé leur placement en redressement judiciaire le vendredi 20 juin.

Deux marques de mode en déclin

Cette procédure s’explique par la poursuite de la dégradation financière de leurs comptes, dans un marché de l’habillement qui reste morose. Princesse Tam Tam, fondée il y a quarante ans par les sœurs Loumia et Shama Hiridjee, s’était imposée grâce à ses imprimés vifs et modernes.

Mais cet engouement s’est essoufflé. Sa maison-mère, le groupe japonais Fast Retailing, a dû se résoudre à déposer cette demande, après trois plans de restructuration qui n’ont pas permis de redresser la situation.

La décision n’est pas une réelle surprise. Dès 2022, 40 % des boutiques Princesse Tam Tam avaient déjà fermé, provoquant donc de nombreuses suppressions de postes.

Au printemps dernier, Fast Retailing avait tenté un ultime sursaut avec une baisse massive des prix et des collaborations avec Uniqlo. Également propriété du groupe, dans l’espoir d’adapter ses activités en France aux nouvelles habitudes de consommation. Et d’endiguer les difficultés de ses filiales.

Ces efforts sont restés vains. Rachetées en 2005 par Fast Retailing, Comptoir des Cotonniers et Princesse Tam Tam avaient été regroupées juridiquement en 2024 sous la bannière Fast Retailing France.

Désormais, elles traversent ensemble la même tempête. Reste à savoir si les 50 magasins encore ouverts de Princesse Tam Tam. Et les 40 points de vente Comptoir des Cotonniers subiront également des fermetures.

Le groupe pourrait choisir de s’en séparer afin de préserver sa rentabilité. Au premier semestre 2024/2025, Fast Retailing affichait en effet un bénéfice net en hausse de plus de 19 %, grâce à Uniqlo, dont le succès continue de porter ses résultats.