Malgré son succès, le LEP est une épargne fragile. D'ailleurs, une chute de la rémunération de ce livret est prévue à la fin du mois d'août.
Le Livret d’Épargne Populaire (LEP) est un produit d’épargne réglementé destiné aux personnes aux revenus modestes. En 2025, il connaît un engouement croissant, mais son taux va chuter fin août.
LEP : un taux d’intérêt attractif
Grâce à un taux d’intérêt particulièrement attractif et à sa fiscalité avantageuse, le LEP est très populaire. En effet, ce dernier affiche en effet un taux de rémunération net de 5 % depuis février 2024.
Un niveau bien supérieur à celui du Livret A (3 % en 2025). Cette rémunération élevée a été maintenue pour aider les épargnants à faire face à l’inflation, tout en encourageant l’épargne de précaution.
Les intérêts générés se disent exonérés d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux, ce qui le rend encore plus intéressant pour les foyers éligibles. Pour ouvrir un LEP, certaines conditions doivent se voir respectées.
Il faut être majeur, domicilié fiscalement en France et justifier de revenus inférieurs à un plafond fixé par l’État. En 2025, ce plafond est calculé en fonction du revenu fiscal de référence de l’année précédente. Et du nombre de parts du foyer fiscal.
Par exemple, pour une personne seule, le revenu fiscal de référence ne doit pas dépasser environ 22 000 euros. Les plafonds augmentent avec la composition familiale.
Chaque année, le titulaire doit fournir à sa banque son avis d’imposition pour prouver qu’il reste éligible. Le montant maximum pouvant être déposé sur un LEP est de 10 000 euros, hors capitalisation des intérêts.
Un plafond revu à la hausse
Ce plafond a fait l’objet d’une revalorisation en 2023 pour permettre aux épargnants de mieux faire fructifier leur épargne. Les fonds déposés sont disponibles à tout moment. Sans frais de retrait ni pénalité, ce qui confère au LEP une grande souplesse d’utilisation.
Accessible dans la plupart des établissements bancaires, le LEP a vu son nombre de détenteurs progresser ces dernières années. Fin 2024, près de 10 millions de Français en détenaient un.
Avec la hausse des prix et la baisse du pouvoir d’achat, de nombreux ménages y voient une solution efficace pour sécuriser leurs économies. Et ce, tout en bénéficiant d’un rendement supérieur aux autres livrets réglementés.
Le LEP reste un outil privilégié pour l’épargne de précaution. Et ce, notamment pour financer des imprévus ou préparer des projets sans prendre de risque. Grâce à son taux élevé, il constitue en 2025 un produit d’épargne incontournable pour les Français aux revenus modestes.
Avec une inflation moyenne limitée à 0,88 % sur les six derniers mois, le taux du Livret d’épargne populaire pourrait bien reculer à partir du 1ᵉʳ août. Une situation paradoxale, où une bonne nouvelle – la modération de la hausse des prix – risque de masquer une conséquence moins réjouissante pour les épargnants.
Après des années de flambée des prix, cette accalmie soulage le pouvoir d’achat. Mais elle pourrait entraîner une baisse sensible du rendement du LEP, comme l’explique Capital.
LEP : une chute de la rémunération en août
Le taux de ce produit d’épargne se voit en effet indexé sur l’inflation hors tabac constatée au cours du semestre précédent sa révision. Selon la règle officielle, la moyenne calculée par l’Insee se voit ainsi arrondie au dixième supérieur.
Dans ce scénario, le taux du LEP pourrait donc plonger de 3,5 % à seulement 0,9 %. Heureusement, des mécanismes de protection existent pour éviter une telle chute brutale.
La première garantie prévoit que le taux du LEP ne peut jamais être inférieur à celui du Livret A, augmenté de 0,5 point. Comme le taux du Livret A devrait s’établir à 1,7 % en août, celui du LEP ne pourra pas descendre en dessous de 2,2 %.
Par ailleurs, le gouverneur de la Banque de France et le ministre de l’Économie disposent de la possibilité de s’écarter de la formule de calcul habituelle. Comme lors des quatre dernières révisions.
En février dernier, le taux aurait donc dû reculer à 2,9 %. Cependant, il avait fait l’objet d’un maintien à 3,5 %. Même si une baisse semble désormais inévitable, les détenteurs d’un Livret d’épargne populaire devront patienter jusqu’en juillet pour connaître précisément le nouveau taux qui se verra appliqué.