Certains retraités ne seront pas contents d'apprendre cela. En 2026, ils seront plus nombreux qu'avant à devoir payer des impôts.
Les retraités vont devoir s’attendre à un nouveau coup dur pour leurs finances personnelles. Le gouvernement prévoit en effet une hausse des impôts à partir de 2026, une décision qui ne passe pas inaperçue.
Retraités : des allègements sur l’année 2025
En 2025, plusieurs dispositifs fiscaux permettent aux retraités français de bénéficier d’allègements d’impôts notables. Tout d’abord, un abattement spécifique s’applique automatiquement à partir de 65 ans, ou en cas d’invalidité.
Cet avantage vient en complément de l’abattement forfaitaire de 10 % sur les pensions. Son montant dépend du revenu net global du foyer fiscal : il atteint 2 801 euros pour les revenus les plus modestes, diminue à 1 401 euros pour les foyers un peu plus aisés.
Ce dernier disparaît ainsi au-delà d’un certain seuil, fixé à un peu plus de 28 000 euros. Pour l’année 2025, ces plafonds ont été revalorisés afin de mieux tenir compte de l’inflation.
Par ailleurs, les retraités continuent de bénéficier d’un taux réduit de Contribution Sociale Généralisée (CSG) selon leur niveau de ressources. Ce taux varie de 3,8 % pour les foyers modestes à 6,6 % pour les revenus intermédiaires.
Le taux de 8,3 % reste réservé aux pensions les plus élevées. Cette modulation permet à de nombreux retraités de limiter le montant prélevé chaque mois sur leur pension.
Les crédits d’impôt offrent aussi un coup de pouce non négligeable. C’est le cas du crédit d’impôt pour l’emploi à domicile, qui permet de récupérer 50 % des dépenses engagées, dans une certaine limite.
Une mauvaise nouvelle pour 2026
Récemment, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a évoqué une « année blanche » pour 2026, marquée par un sérieux tour de vis financier. Elle insiste sur le besoin de « ralentir la dépense » et de revenir à une gestion plus stricte des deniers publics.
Plusieurs pistes sont à l’étude : suspension de certains abattements fiscaux, gel des prestations sociales. Réduction des dotations aux collectivités, coupes dans les budgets ministériels et, plus sensible encore, gel des pensions de retraite.
À elles seules, ces dernières pourraient permettre d’économiser environ 3 milliards d’euros. En ajoutant les autres mesures, le total des économies visées atteindrait 5,7 milliards. Parmi les leviers les plus marquants figure l’augmentation de la CSG (Contribution Sociale Généralisée).
Un impôt mensuel prélevé sur les pensions pour financer la Sécurité sociale. Actuellement, elle s’applique selon trois taux : 3,8 % pour les retraités les plus modestes, 6,6 % pour les revenus intermédiaires, et 8,3 % pour les pensions les plus élevées.
Le gouvernement envisage de faire passer ce dernier taux à 9,2 %. Cette hausse pèserait particulièrement sur les foyers disposant de pensions nettes avoisinant les 2 500 euros mensuels.
Retraités : ils seront plus nombreux à payer des impôts
Dans ce cas, le montant annuel de la CSG grimperait de 2 739 à 3 036 euros, soit une hausse de 297 euros. Pour un couple de fonctionnaires retraités percevant chacun 4 000 euros nets par mois (soit 4 500 euros bruts), la facture annuelle s’alourdirait de près de 486 euros.
Du côté des soutiens, la mesure a fait l’objet de salutations par les représentants du patronat, notamment le Medef et la CPME. En revanche, les syndicats de salariés, comme la CGT ou la CFDT, restent étonnamment discrets.
Bien que la réforme n’ait pas encore été formellement adoptée, elle demeure à l’étude et n’a pas été écartée. Il faut dire que le contexte macroéconomique pèse lourd.
Le déficit public se voit attendu à 5,4 % du PIB en 2025, bien loin de l’objectif de 3 % visé d’ici 2029. Pour Amélie de Montchalin, il devient urgent de réagir : « Il faut qu’on soit vigilants avec nos ressources publiques. Il y a des choses qu’on ne peut plus se permettre », a-t-elle affirmé.
La validation définitive des mesures fiscales se voit ainsi attendue d’ici la fin de l’année. Si elles sont adoptées, elles entreront en vigueur dès le printemps 2026 et pourraient bouleverser le budget de nombreux retraités français.