Livret A : mauvaise nouvelle il va rapporter deux fois moins en aout 2025 qu'il y a six mois

Le Livret A a beau être un livret qui rapporte de l'argent aux Français, ce dernier va rapporter deux fois qu'il y a six mois...

Produit d’épargne préféré des Français, le Livret A s’apprête à connaître une nouvelle baisse de rendement. En effet, le mois d’août 2025 ne devrait pas être rentable pour les Français.

Livret A : une épargne populaire, mais avec un taux en net chute

Détenu par plus de 56 millions de personnes, le Livret A pourrait voir son taux chuter sous la barre symbolique des 2 % dès le 1er août. Un coup dur pour les épargnants.

D’autant plus que cette baisse serait la deuxième consécutive en six mois. En février dernier, le taux du Livret A avait déjà été abaissé de 3 % à 2,4 % et cette fois, selon l’économiste Philippe Crevel, président du Cercle de l’épargne, il pourrait tomber à 1,6 ou 1,7 %.

Cela est dû au fait du ralentissement marqué de l’inflation et de la baisse des taux de la Banque centrale européenne. Si cette prévision se confirme, le rendement du Livret A aurait presque fait l’objet d’une division par deux en seulement un semestre.

Pour un livret au plafond (22 950 euros), la perte de revenus annuels atteindrait environ 160 euros. Cette évolution résulte du mode de calcul habituel du taux du Livret A, basé sur la moyenne de l’inflation hors tabac et du taux Ester (le taux interbancaire à court terme en zone euro).

Ce phénomène a été observé sur les six derniers mois. Or, sur cette période, l’inflation hors tabac a fortement ralenti, s’établissant donc en moyenne à seulement 0,8 %.

Le gouverneur de la Banque de France doit proposer un nouveau taux au gouvernement, qui peut choisir de l’appliquer ou non. Le même taux s’appliquera également au LDDS, le Livret de développement durable et solidaire.

Une désillusion du côté des épargnants

Le Livret d’épargne populaire (LEP), destiné aux ménages les plus modestes, devrait lui aussi voir son taux diminuer. Et ce, bien qu’il reste plus avantageux que celui du Livret A.

Son taux se voit donc fixé à un niveau correspondant au plus élevé. Entre l’inflation et le taux du Livret A majoré de 0,5 point. Dans le contexte actuel, cette dernière option devrait s’imposer. Ce qui mènerait à un taux de 2,1 ou 2,2 %, contre 3,5 % aujourd’hui.

Cependant, comme lors des précédentes révisions, le gouvernement pourrait décider de maintenir un taux plus favorable – autour de 2,5 % –. Pour protéger le pouvoir d’achat des épargnants les plus fragiles.

Malgré cela, un LEP au plafond (10 000 euros) rapporterait tout de même près de 66 euros de moins par an qu’en début d’année. Malgré ces baisses, Philippe Crevel relativise en soulignant que le rendement réel du Livret A reste positif, car l’inflation est particulièrement faible.

Il estime que ce rendement réel pourrait atteindre un point, un niveau supérieur à la moyenne des dix dernières années. Pour le LEP, le rendement réel approcherait même les deux points.

Livret A : une stratégie plus large du gouvernement

Mais au-delà des considérations de rentabilité, cette nouvelle baisse du Livret A s’inscrit dans une stratégie plus large du gouvernement. Inciter les Français à moins épargner et à consommer davantage.

Le taux d’épargne reste très élevé, autour de 18,8 %, un niveau record en Europe. L’exécutif espère qu’en rendant l’épargne réglementée moins attractive, les ménages se diront tentés de puiser davantage dans leurs économies.

Cependant, l’effet de levier semble limité. Certes, la collecte du Livret A a reculé après la baisse de février, mais il faut avoir en tête que le niveau global de l’épargne ne faiblit pas.

Les Français se tournent de plus en plus vers d’autres supports, comme l’assurance-vie, dont la collecte nette a atteint en mai un sommet inédit depuis 2008. Quant au Livret A, son encours reste colossal.

Le chiffe se veut estimé à plus de 445 milliards d’euros. Le message est donc clair, même affaibli, le Livret A reste une valeur refuge incontournable. Pour les Français… au moins pour l’instant.