Une vidéo sur les réseaux sociaux a montré que les châteaux de sable sont interdits sur certaines plages de France. Mais est-ce vrai ?
Les châteaux de sable font partie des activités indispensables de l’été. Un seau, une pelle, et c’est toute une plage qui devient un terrain de jeux et de création. Pourtant, une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux depuis quelques jours laisse penser que cette activité pourrait désormais coûter très cher.
Les châteaux de sable interdits sur certaines plages ?
La vidéo évoque une amende de 135 euros pour celles et ceux qui oseraient faire des châteaux de sable sur certaines plages françaises. La publication en question explique que plusieurs préfectures littorales auraient pris des arrêtés pour interdire les châteaux de sable.
Le but avancé serait de garantir la sécurité des baigneurs, de protéger la biodiversité du littoral et de préserver l’esthétique des plages. À la clé pour les contrevenants, une amende salée de 135 euros.
Cette annonce a provoqué de vives réactions, certains internautes ont alors dénoncé « été placé sous surveillance », et une pétition aurait même recueilli 50 000 signatures. Mais cette information est totalement fausse.
Comme le révèle Actu.fr, il s’agit en réalité d’une vidéo parodique. Elle a vu le jour sur les comptes TikTok et Instagram « l_ochju_corsu ». Il s’agit d’une page d’actualité corse et internationale parodiques.
Parmi leurs autres productions humoristiques, il y a un sanglier dans la gendarmerie ou encore Vladimir Poutine en Corse. Une publication satirique, donc, bien loin de la réalité administrative française.
« Je comprends qu’on puisse croire à cette vidéo »
Malgré tout, la vidéo sur les châteaux de sable a été prise au sérieux par de nombreux internautes. Certains commentaires s’enflamment : « Parce qu’un château de sable dénature plus le paysage qu’une multitude de parasols ? » ou encore « On a le droit de respirer jusqu’à quand exactement ? ».
Face à cette vidéo, Jean-Claude Daniel, président de l’association du Musée du sable aux Sables-d’Olonne, a fait des confidences à Actu.fr. S’il a trouvé la vidéo plutôt drôle, il comprend que beaucoup aient pu y croire.
Il a expliqué : « En se mettant à la place d’un internaute lambda, je comprends qu’on puisse croire à cette vidéo ». Pour lui, l’idée même d’interdire les châteaux de sable touche une corde sensible.
Il a aussi révélé : « On s’attaque à un phénomène qui fait partie de notre histoire à tous. On a tous des souvenirs de constructions de châteaux de sable ». Ces créations varient du simple pâté à des œuvres spectaculaires, parfois même jugées dans des concours comme celui du Figaro, auquel Jean-Claude Daniel a participé.
La vidéo évoque trois raisons pour justifier une interdiction : danger pour les baigneurs, menace pour la biodiversité, et nuisance visuelle. Jean-Claude Daniel les démonte une à une.
Une fausse information
Concernant la sécurité, il admet aussi qu’un monticule de sable peut provoquer une chute, mais « je n’ai jamais vu de secours mobilisés après un choc sur un château de sable ». Côté biodiversité, il rappelle que les châteaux de sable sont construits sur des zones sans végétation.
« Il y a plein de petites choses entre les grains de sable, comme des crustacés minuscules. Mais ils sont inoffensifs », a-t-il précisé Actu.fr Selon lui, la véritable menace écologique vient plutôt des micro-plastiques, de plus en plus présents sur les plages.
Quant à l’argument esthétique, il le trouve presque amusant. « La nature modifie déjà les paysages avec les mouvements du sable. Les châteaux de sable font partie du décor estival. C’est joli, de voir une œuvre éphémère disparaître avec le temps », a-t-il reconnu.
Jean-Claude Daniel insiste aussi sur la dimension pédagogique des châteaux de sable : « C’est un vrai travail intellectuel : on construit, on consolide, on s’adapte. C’est souvent collectif ».