Les arnaques sont présentes partout, et dans tous les domaines d'activité. Un boulanger a récemment mis le holà.
En boulangerie, certaines arnaques trompeuses passent souvent inaperçues, mais pèsent sur le porte-monnaie des clients. L’une des plus fréquentes concerne le poids du pain, mais pas que…
Des arnaques en boulangerie
En boulangerie, la réglementation impose que le prix soit proportionnel au poids. Mais certains établissements vendent des baguettes plus petites ou plus légères qu’annoncé, tout en conservant un prix « standard », ce qui est en soi, une arnaque.
Parfois, la mention « tradition » est abusivement utilisée alors que la recette ne respecte pas les critères légaux. Un pain tradition doit être fabriqué sur place, sans additif ni surgélation.
Or, dans certaines boulangeries, on revend des produits industriels simplement réchauffés. Autre ruse : les faux artisans, car derrière une façade qui laisse croire à une fabrication maison, certains revendeurs s’approvisionnent en pains précuits en usine.
Cela limite ainsi la qualité et la fraîcheur. Le client pense soutenir un artisan, alors qu’il achète en réalité un produit standardisé, mais la confusion est renforcée par des enseignes qui se disent « boulangerie-pâtisserie artisanale ».
Et ce, sans détenir de véritable label ou sans employé qualifié. Les prix gonflés constituent une autre dérive et dans les zones touristiques ou de forte affluence, le coût d’une simple baguette peut dépasser largement la moyenne, parfois sans affichage clair.
La loi oblige pourtant à indiquer lisiblement les tarifs à l’extérieur comme à l’intérieur du magasin. Cependant, cela n’est pas toujours respecté.
Des pratiques douteuses
De plus, certaines boulangeries mettent en avant des promotions trompeuses. Un « lot » vendu soi-disant moins cher peut en réalité revenir au même prix, voire plus, qu’un achat à l’unité.
Enfin, la qualité des ingrédients n’est pas toujours transparente. Des pains peuvent se voir vendus comme « bio » ou « aux céréales anciennes » alors qu’ils contiennent des farines standard ou des additifs.
La vigilance est donc de mise. Privilégier des artisans certifiés, lire attentivement les étiquettes et comparer les prix reste la meilleure façon d’éviter ces petites arnaques du quotidien.
D’ailleurs, en ce qui concerne les viennoiseries, le constat est le même. Dans une enquête du Parisien, le boulanger-pâtissier Matthieu Bijou alerte sur une dérive inquiétante.
Dans de nombreuses boulangeries, la pâte feuilletée se veut désormais réalisée avec… du beurre trafiqué. En cause, l’explosion du prix des matières premières.
Pour rester rentables, certains artisans remplacent le beurre traditionnel par des alternatives industrielles beaucoup moins coûteuses. Ces produits sont en réalité de simples imitations de très mauvaise qualité.
Des arnaques en boulangerie parfois méconnues
Ils contiennent un peu de beurre, mais en quantité dérisoire. Leur prix ? Environ 7 euros le kilo, contre 12,60 euros pour du vrai beurre, et 4 euros pour de la margarine.
Leur composition est d’ailleurs loin de faire rêver. Principalement des huiles végétales (tournesol, palme), de l’eau, des additifs et des colorants.
Certains, comme le St-Allery Premium, contiennent tout de même 25 % de beurre, juste assez pour tromper les papilles. Pour Matthieu Bijou, cette dérive s’explique par l’envolée du prix du beurre, qui a presque doublé en quelques années.
« C’est devenu cher, alors qu’il y a encore 5 ou 10 ans, on l’achetait au prix de ces imitations », déplore-t-il. Interrogés en caméra cachée, quelques boulangers admettent utiliser ces substituts… sans en informer leurs clients.
Et difficile de les démasquer : ces croissants paraissent tout aussi dorés que les vrais, grâce à deux astuces. D’abord, le faux beurre se voit enrichi en colorant jaune.
Ensuite, les boulangers badigeonnent toujours la pâte de jaune d’œuf avant cuisson, ce qui renforce encore la belle couleur dorée. Résultat, impossible de distinguer à l’œil nu un vrai croissant au beurre d’un croissant au beurre industriel.
La seule solution pour être sûr ? Demander la composition en boutique ou repérer la mention beurre AOP, gage de qualité. Et méfiez-vous des prix trop bas : aujourd’hui, un véritable croissant pur beurre coûte rarement moins de 1,30 €.