Le Livret A c'est fini, après la chute des taux les Français préfèrent désormais ce placement

Le Livret A serait-il en déclin ? Selon une récente étude, de nombreux Français vont se tourner vers une autre épargne plus rémunératrice.

Le Livret A reste l’un des placements préférés des Français grâce à sa simplicité et à sa sécurité. Cependant, certains préfèrent placer leur argent ailleurs.

Livret A : un taux pas si attractif que ça

Mais le gel du taux du Livret A fixé à 3 % en 2024 a entraîné pour chaque épargnant une perte de rendement estimée à 260 €. Et cela a donc relancé les débats sur son avenir.

Son taux n’est pas arbitraire : il découle d’une formule mêlant l’inflation et l’€STER. Indice qui reflète le coût des prêts interbancaires de la zone euro.

Concrètement, on part d’un plancher de 0,5 %, auquel s’ajoute la moyenne semestrielle de ces deux indicateurs. Le tout arrondi au centième.

Normalement révisé deux fois par an, le 1er février et le 1er août, le taux n’a pourtant pas bougé l’été dernier, Bruno Le Maire avait ainsi confirmé son maintien à 3 %. Et ce, jusqu’en janvier 2025.

Malgré la concurrence du Livret d’épargne populaire (LEP), le Livret A reste un succès massif. Plus de huit Français sur dix en possèdent un, selon la Banque de France.

Son attrait repose sur son plafond élevé et un taux qui, même gelé, protège le capital en période de tension. Alors que l’inflation ralentit – tombée de 2,9 % en début d’année à 1,7 % en août selon l’INSEE – les économistes anticipent une baisse du taux début 2025.

Une épargne qui attire moins qu’avant

Pour les épargnants, l’essentiel est ailleurs. Les Français semblent tourner le dos au livret A. Selon les données publiées par la Caisse des dépôts, le mois de juillet s’est soldé par un solde négatif.

Les retraits ont dépassé les dépôts de 70 millions d’euros. Un basculement symbolique qui n’était plus arrivé depuis octobre 2024 et qui, pour un mois de juillet, n’avait pas été observé depuis dix ans, en 2015.

Ce désamour s’explique principalement par la baisse du taux de rémunération du livret A. Décidée en juillet et effective depuis le 1er août, elle ramène le rendement de 2,4 % à 1,7 %.

À titre de comparaison, il y a encore un an, les épargnants bénéficiaient d’un taux à 3 %. Si cette chute était attendue. Le taux étant calculé et révisé automatiquement tous les six mois —, elle n’en reste pas moins mal vécue.

D’après une étude réalisée par la plateforme Bricks.co, près de 77 % des Français jugent cette diminution « inacceptable » ou « décevante ». Face à cette érosion du rendement, les épargnants cherchent d’autres refuges pour leur argent.

L’assurance-vie refait ainsi surface comme un placement plus compétitif que le livret A. Ou le livret de développement durable et solidaire (LDDS), malgré une fiscalité légèrement moins favorable.

Un Livret A moins attractif

En parallèle, l’or attire de plus en plus d’investisseurs, toutes formes confondues (lingots, pièces ou or papier). Ils profitent de cours historiquement élevés.

Les contrats d’assurance-vie en unités de compte, plus risqués, mais potentiellement plus rémunérateurs, connaissent également une montée en puissance. Les tendances confirment un basculement durable dans les habitudes d’épargne.

Selon l’Institut de l’épargne immobilière et foncière (IEIF), les meilleures performances sur cinq ans reviennent à l’or. Aux actions et à l’immobilier.

Sur quinze ans, les actions et l’or gardent la tête devant la pierre. Et sur quarante ans, ces deux placements dominent toujours, mais l’assurance-vie s’impose aussi comme un placement de référence.

Autrement dit, le livret A, longtemps perçu comme l’épargne refuge par excellence des Français, perd peu à peu son aura face à des placements plus dynamiques. Et adaptés à un contexte économique mouvant.

La baisse de son rendement, conjuguée à l’inflation et à la montée en puissance d’actifs alternatifs, accentue ce désengagement. Reste à savoir si cette tendance se confirmera dans les prochains mois, ou si le livret A, saura conserver son rôle de produit d’épargne emblématique.