Taxe foncière : ce dispositif pour ne pas la payer pendant 3 ans

Et si vous n'aviez pas à payer la taxe foncière ? Cela peut parâitre délirant, mais sachez qu'il est tout à fait possible d'en être exempté.

En 2025, la taxe foncière reste l’une des charges les plus redoutées par les propriétaires. Prélevée chaque automne par les collectivités locales, elle concerne tous les biens immobiliers bâtis ou non bâtis, mais vous pourriez ne pas la payer à l’avenir.

Taxe foncière : elle revient cette année

En France, le montant de la taxe foncière varie fortement d’un territoire à l’autre. Son prix peut aller du simple au triple selon le département, car il dépend à la fois de la valeur cadastrale du logement et du taux voté par la commune.

Ces dernières années, la facture s’est alourdie. En dix ans, la taxe a grimpé de près d’un tiers, alimentée par la hausse des bases locatives et les besoins budgétaires locaux.

Si elle est incontournable pour la majorité des ménages, certains en sont exonérés ou bénéficient d’allègements. C’est le cas notamment des personnes âgées, handicapées, à faibles revenus, ou encore des acheteurs de logements neufs.

Ils profitent d’une exonération temporaire. À cela s’ajoutent, dans certaines communes, des dispositifs spécifiques liés aux travaux de rénovation énergétique. Ce qui permet donc une réduction, voire une suppression temporaire de la taxe.

En 2025, le paiement peut être mensualisé, réglé en ligne ou par prélèvement automatique. Mais malgré ces facilités, la taxe foncière reste un sujet sensible.

En effet, son poids croissant en fait l’un des impôts locaux les plus contestés. D’autant que les propriétaires n’ont guère de leviers pour en limiter l’impact, hormis entreprendre des travaux éligibles ou vérifier leur éligibilité aux exonérations existantes.

Et si vous en étiez exempté ?

Pour les propriétaires, la rentrée rime souvent avec l’arrivée de l’avis de taxe foncière. Disponible à partir du jeudi 28 août dans l’espace personnel du site des impôts. Pour ceux qui ne se disent pas mensualisés.

Cette taxe, qui a bondi de près de 33 % en dix ans, pèse lourd sur le budget des ménages. Certains en sont toutefois dispensés. Les personnes âgées, en situation de handicap, disposant de faibles revenus. Ou encore les acquéreurs d’un logement neuf.

Mais il existe un autre cas, moins connu, comme le souligne l’avocate Manon Bellin (cabinet Neora). La réalisation de travaux de rénovation énergétique, que le bien soit résidence principale ou secondaire, occupé par son propriétaire ou loué.

Selon l’Agence nationale de l’habitat (Anah), certaines collectivités accordent en effet une exonération temporaire de taxe foncière aux foyers qui entreprennent ce type de travaux. Cette exonération, totale ou partielle (50 %), dure trois ans.

Elle dépend du choix de la commune. France Rénov’, via son portail « Mes Aides Réno », précise qu’il n’existe pas encore de liste exhaustive des villes concernées. Mais déjà plus de 500 communes l’ont mise en place pour les logements anciens.

Des villes comme Paris, Roubaix, Lens ou Libourne offrent une exonération totale. Tandis qu’à Nantes, Reims ou Caen, elle se veut limitée à 50 %.

Vers une exonération totale de la taxe foncière

L’exemple d’un propriétaire parisien est parlant. Avec une taxe foncière de 5 000 € par an, il a engagé en 2025 des travaux d’économies d’énergie dans son appartement ancien.

Résultat, il se verra totalement exonéré durant trois ans (2026, 2027, 2028), un gain cumulé de 15 000 €. Attention cependant : tous les travaux ne sont pas éligibles.

Comme le rappelle la société spécialisée Sonergia, les équipements et chantiers concernés sont les mêmes que pour MaPrimeRénov’ en rénovation par geste. Cela inclut l’installation d’une pompe à chaleur air-eau.

D’un chauffe-eau thermodynamique, l’isolation des combles ou des murs, qu’elle soit intérieure ou extérieure. Globalement, seuls les équipements de chauffage performants et les travaux d’isolation thermique se voient retenus.

Et ce, à condition de se voir réalisés par une entreprise certifiée RGE (Reconnu garant de l’environnement). D’autres conditions s’ajoutent : le logement doit avoir fait l’objet d’une construction avant le 1er janvier 1989, et l’investissement doit atteindre un minimum de 10 000 € sur un an.

Ou bien de 15 000 € sur trois ans (hors main-d’œuvre). Pour en bénéficier, le propriétaire doit déposer une demande auprès du service des impôts du bien concerné, avant le 1er janvier de la première année d’exonération, soit au plus tard le 1ᵉʳ janvier 2026.

La démarche se fait par courrier libre, en indiquant l’année de construction, la nature et le montant TTC des travaux, leurs justificatifs (factures, date de paiement, entreprise RGE). Puis en envoyant le dossier au centre des impôts dans les 90 jours.