Le chèque énergie pourrait-il bientôt disparaître ? C'est ce suggère un rapport publié fin juillet 2025 par les services de l'État.
Le chèque énergie est une aide financière mise en place par l’État pour soutenir les ménages aux revenus modestes face aux dépenses liées à l’énergie. Même s’il est de grande utilité, ce dernier pourrait prochainement disparaître.
Chèque énergie : une aide annuelle utile pour des millions de Français
Distribué une fois par an, le chèque énergie remplace depuis 2018 les anciens tarifs sociaux de l’électricité et du gaz. Son montant varie en moyenne entre 48 et 277 euros selon le revenu fiscal de référence et la composition du foyer.
L’éligibilité est automatiquement déterminée par l’administration fiscale, ce qui évite aux bénéficiaires d’avoir à en faire la demande. L’utilité du chèque énergie est multiple.
Son usage principal concerne le paiement des factures d’électricité, de gaz, de fioul ou encore de bois de chauffage. Il contribue ainsi à alléger le budget énergétique des ménages en difficulté.
Mais il peut également servir à financer certains travaux de rénovation énergétique. S’ils sont réalisés par un professionnel certifié RGE (Reconnu garant de l’environnement).
Cet aspect vise à encourager la transition énergétique. Et ce, tout en permettant aux foyers concernés de réduire durablement leurs dépenses d’énergie.
Au-delà de son aide financière immédiate, le chèque énergie a donc une vocation sociale et environnementale. En effet, il lutte contre la précarité énergétique, qui touche encore près de 12 millions de personnes en France.
Une aide vouée à disparaître
Chaque année, plus de 5 millions de foyers modestes reçoivent le chèque énergie, dont le montant varie en 2025 entre 48 et 277 euros. Destiné aux ménages dont le revenu fiscal de référence est inférieur à 11.000 euros, ce dispositif constitue un soutien crucial.
Il sert donc à régler les factures de gaz, d’électricité ou de chauffage. Mais son avenir est remis en question, car dans un rapport de 500 pages rédigé avec l’Inspection générale des finances, l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (IGEDD) recommande sa suppression.
Selon elle, le chèque énergie représente avant tout un « soutien à la consommation d’énergie ». Ce dernier freinerait donc la sobriété énergétique.
L’IGEDD chiffre d’ailleurs son coût à 795 millions d’euros par an. Une enveloppe qui profite indifféremment aux énergies fossiles comme aux énergies renouvelables.
Cette position suscite de vives réactions, notamment de l’UFC-Que Choisir. Dans une tribune, sa présidente Marie-Amandine Stévenin rappelle que cette aide n’encourage en rien le gaspillage, mais soulage simplement le budget des ménages les plus précaires.
Chèque énergie : pourquoi sa disparition va mettre en danger les Français ?
Ceux-ci, souligne-t-elle, doivent de toute façon chauffer leur logement, avec ou sans chèque énergie. Le présenter comme une incitation à consommer plus serait donc, selon elle, un raisonnement fallacieux.
La recommandation de l’Inspection générale des finances, l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (IGEDD) reste donc purement consultative : le gouvernement peut choisir de l’ignorer.
Pour l’UFC, cela pourrait même « bien mal inspirer » de ne pas y donner suite. Car pour eux, ni l’argument budgétaire ni l’argument écologique ne justifient de priver les 20 % des ménages les plus pauvres de cette aide.
L’association plaide plutôt pour renforcer la rénovation énergétique. Et ce, dans le but d’offrir à long terme des logements moins énergivores.
Or, regrette-t-elle, le dispositif MaPrimeRénov’ a récemment vu son budget réduit, limitant son accès aux foyers qui en auraient le plus besoin. Le chèque énergie représente une aide non négligeable pour des millions de ménages français et sa disparition pourrait donc causer du tort.