EDF a récemment mis la main sur une offre qui va intéresser les Français. Elle permet d'être rémunéré en dépensant moins d'électricité.
En 2025, EDF traverse une période charnière qui illustre les mutations profondes du secteur de l’énergie en France. Dans quelques semaines, certains Français vont être rémunérés pour consommer moins d’électricité.
EDF : les nouveaux chantiers de 2025
L’entreprise EDF, redevenue une société nationalisée à 100 % en 2023, est au cœur de la stratégie énergétique du pays. Elle doit à la fois sécuriser l’approvisionnement électrique, accélérer la transition vers le bas carbone.
Elle peut ainsi préparer l’avenir avec de nouvelles infrastructures. Cette mission s’accompagne de défis majeurs : relancer le nucléaire, développer massivement les renouvelables et assurer la maîtrise des coûts pour les consommateurs.
L’un des changements les plus visibles concerne le nucléaire. EDF a été chargé de piloter le chantier des nouveaux réacteurs de type EPR2, censés entrer en service à partir de 2035.
En parallèle, l’entreprise poursuit la maintenance et la modernisation de son parc actuel. Elle reste ainsi la colonne vertébrale de la production électrique française.
Ces investissements colossaux représentent une pression financière énorme. Mais ils sont présentés comme indispensables pour garantir l’indépendance énergétique et réduire les émissions de CO₂.
EDF se dit également engagé dans le développement accéléré des énergies renouvelables. L’éolien, le solaire et l’hydraulique prennent une place croissante dans son portefeuille, avec des projets visant à doubler la capacité installée d’ici la fin de la décennie.
Une transformation profonde pour les Français
Le système électrique français connaît d’ailleurs une transformation profonde sous l’effet du développement massif des énergies renouvelables, en particulier le solaire. Désormais, l’électricité devient abondante et peu coûteuse en milieu de journée.
Mais le défi est de faire coïncider cette production avec la consommation. Et ce, afin de soulager le réseau lors des pics du matin et du soir.
Jusqu’ici, seuls les clients d’offres spécifiques comme Tempo ou EJP étaient incités à adapter leur usage. Pourtant, les 13 millions de foyers abonnés à l’option Base du tarif réglementé représentent un potentiel de flexibilité immense, encore totalement inexploité.
Pour y remédier, le gouvernement a décidé de lancer une expérimentation grandeur nature. Ce dernier vise donc à évaluer la capacité de ces consommateurs à modifier leurs habitudes grâce à de nouveaux signaux tarifaires.
Prévue du 1er novembre 2025 au 31 octobre 2026, elle concernera donc 6 000 clients d’EDF abonnés à l’option Base avec une puissance de compteur comprise entre 3 et 6 kVA. Les participants se verront sélectionnés automatiquement.
Ils pourront se voir contactés par courrier ou courriel, avec la possibilité de refuser. Ce choix permettra d’obtenir un panel représentatif de la population.
EDF : des Français payés pour moins consommer
Deux tiers des foyers recevront des signaux incitatifs à décaler leur consommation. Tandis qu’un groupe témoin ne se verra soumis à aucune sollicitation.
Les données de consommation se verront relevées toutes les trente minutes par Enedis et transmises à EDF pour analyse. L’idée n’est pas seulement d’instaurer des heures chères, mais de redéfinir l’option Base.
Le modèle envisagé prévoit un prix inférieur à l’actuel la plupart du temps, contrebalancé par des tarifs nettement plus élevés sur quelques heures de pointe en hiver. Et à l’inverse des plages « super creuses » la nuit ou le week-end, encore plus avantageuses.
Cette structure permettrait à la fois d’encourager la sobriété lors des pics et de multiplier les opportunités d’économies le reste du temps. Pour les ménages concernés, le risque financier est nul : dans le pire des cas, la facture restera identique.
En revanche, ceux qui joueront le jeu recevront une compensation financière dont les modalités se verront fixées par la CRE. Cette expérimentation s’inscrit dans une trajectoire plus large, qui prépare l’extinction progressive de l’option Base.
Depuis février 2025, elle n’est déjà plus accessible pour les puissances de 9 à 15 kVA. Et elle disparaîtra totalement pour les 18 à 36 kVA en 2026.
L’essai mené sur les petits compteurs pourrait donc marquer le début de la fin de ce tarif historique, remplacé par des offres dynamiques. Et mieux adaptées aux enjeux de la transition énergétique.