La taxe foncière revient chaque année. Et avec les diverses réformes, son montant pourrait exploser d'ici à l'année 2028.
En 2025, la taxe foncière reste un sujet sensible pour des millions de propriétaires en France. Cet impôt local, dû chaque année par les détenteurs de biens immobiliers bâtis ou non bâtis, pourrait augmenter en 2028 pour cette raison.
Taxe foncière : un impôt qui tient compte de plusieurs critères
La réforme de la fiscalité locale engagée avec la suppression de la taxe d’habitation a transféré une partie de la charge financière vers la taxe foncière. En France, les bases de calcul évoluent chaque année.
En 2025, comme en 2024, la révision des valeurs locatives cadastrales entraîne automatiquement une hausse mécanique. Elle est estimée à environ 3,9 % au niveau national, indexée sur l’inflation.
À cela s’ajoutent les décisions des collectivités locales qui conservent la main sur les taux. Ce qui peut alourdir significativement la facture dans certaines villes.
Certains contribuables bénéficient toutefois d’allègements ou d’exonérations. Notamment les personnes âgées, les retraités modestes, les bénéficiaires de l’ASPA ou de l’AAH, ainsi que les propriétaires de logements neufs pendant une durée limitée.
La taxe foncière reste donc un levier financier essentiel pour les communes. Mais elle nourrit aussi des inquiétudes croissantes chez les ménages, confrontés à un pouvoir d’achat sous pression.
En 2025, elle illustre plus que jamais le délicat équilibre entre financement des services publics locaux et charge qui pèsent sur les propriétaires. Et l’année 2028 devrait être particulière.
Le montant de cet impôt pourrait augmenter
Recevoir son avis de taxe foncière à la fin de l’été reste une étape redoutée pour de nombreux ménages. Cette année encore, la facture grimpe : +1,7 % en moyenne, malgré les efforts de plusieurs élus pour limiter la hausse.
Si la taxe d’habitation a disparu pour les résidences principales, la taxe foncière est devenue une ressource de plus en plus importante pour les collectivités. Elle a généré 56,2 milliards d’euros en 2024, contre 29,8 milliards en 2009, selon la DGFiP.
Soit une envolée de 89 % en quinze ans. Dans la majorité des cas, il s’agit de la taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) et son calcul repose sur la valeur locative cadastrale du logement.
C’est-à-dire le loyer théorique que le propriétaire pourrait percevoir en cas de location. À ce montant, l’administration applique un abattement de 50 %. Sur cette base, chaque commune fixe librement son taux d’imposition.
Il peut fortement varier selon le territoire : 35,35 % à Toulouse, 45,77 % à Rodez, 52,32 % à Carcassonne, 53,99 % à Tarbes. Ou encore 61,13 % à Cahors, selon les chiffres 2025 du ministère des Collectivités locales.
Prenons l’exemple d’un appartement de 100 m² à Toulouse classé en catégorie 5, valeur locative cadastrale de 7 140 €. En ajoutant le taux combiné de la ville et de la métropole (48,55 %), ainsi que diverses contributions, l’addition finale atteint 2 062 €.
Une taxe foncière en augmentation en 2028 ?
La valeur locative cadastrale, qui sert de base au calcul, a été définie en 1970. Elle se voit ainsi actualisée chaque année par des coefficients forfaitaires et ajustée en cas de modifications du logement (piscine, véranda, agrandissement…).
Mais ce système entraîne un fort décalage avec les loyers actuels, ce qui crée des inégalités entre contribuables. Réévaluer les 46 millions de logements du parc français représente un chantier colossal et impopulaire.
Prévue initialement en 2026, la réforme a été repoussée à 2028. Elle risque d’avoir un impact sensible : selon une étude de l’Institut des politiques publiques (IPP), la valeur locative augmenterait de 20 % en moyenne pour les logements avant 1920.
De 15 % pour ceux d’avant 1950, tandis qu’elle baisserait d’environ 16 % pour les constructions des années 1960-1970. En clair, les logements anciens des centres-villes, souvent rénovés et plus attractifs, pourraient se voir lourdement taxés.
En 2017, une révision similaire avait concerné les locaux commerciaux. Pour éviter un choc fiscal trop brutal, l’administration avait étalé la hausse dans le temps.