LEP - pourquoi le taux de ce placement va chuter dans les prochains mois ?

Le Livret d'Épargne Populaire, connu sous le nom de LEP connaît des heures sombres. Son taux devrait prochainement chuter en France.

Le Livret d’Épargne Populaire ou LEP connaît un véritable regain d’intérêt en France depuis quelques années. Longtemps méconnu, il a séduit un nombre croissant d’épargnants, mais une mauvaise nouvelle attend les Français.

LEP : un nombre d’épargnants croissant depuis plusieurs années

Le nombre de personnes ayant recours au LEP est passé de moins de sept millions de détenteurs en 2021 à près de douze millions fin 2024. Cette progression spectaculaire s’explique d’abord par son taux de rémunération.

Ce dernier est longtemps resté nettement supérieur à celui du Livret A. Au moment où l’inflation rognait le pouvoir d’achat, le LEP a offert une protection efficace en garantissant un rendement de 6 % en 2023.

Ce qui a attiré de nombreux nouveaux titulaires. Le relèvement de son plafond, porté de 7 700 à 10 000 euros, a renforcé son attractivité en permettant de placer davantage d’économies sur ce support.

Ce succès repose aussi sur une communication accrue des pouvoirs publics et de la Banque de France. Ces derniers ont multiplié les campagnes d’information pour rappeler qu’il est réservé aux ménages modestes, sous condition de ressources.

Malgré cette montée en puissance, le potentiel du LEP reste encore sous-exploité. Environ 18 millions de personnes y sont éligibles, mais seule une minorité d’entre elles en profite effectivement.

L’encours moyen déposé avoisine 6 000 euros, signe que ce produit répond bien à son rôle d’épargne de précaution. Reste une incertitude pour l’avenir.

Mauvaise nouvelle pour les épargnants

Après des années à des niveaux très élevés, le taux du LEP a commencé à baisser et passera sous les 3 % en 2025. S’il conserve un avantage par rapport au Livret A, la diminution de son rendement pourrait freiner la dynamique d’ouvertures.

Le LEP illustre néanmoins la capacité d’un produit d’épargne ciblé à s’imposer comme un outil de protection efficace face à la hausse des prix. Et à devenir, en peu de temps, l’un des livrets les plus prisés des ménages modestes.

Cependant, les temps sont rudes pour les épargnants. Le Livret A, détenu par plus de 80 % des Français, a subi début août sa plus forte chute de rémunération depuis près de quinze ans, mais il n’est pas le seul.

Son taux net d’impôt est passé de 2,40 % à 1,70 %. Dans son sillage, d’autres produits d’épargne réglementés ont suivi la même trajectoire. Le LDDS est tombé de 2,40 % à 1,70 %.

De son côté, le LEP est passé de 3,50 % à 2,70 % et le CEL de 1,50 % à 1,25 %. Cette baisse, bien que marquante, n’a rien de surprenant.

Elle découle ainsi du recul des deux indicateurs servant de référence pour calculer les taux des livrets réglementés. Ils se voient révisés tous les six mois. Cela concerne l’inflation et les taux interbancaires.

LEP : son taux chute, les Français ne sont pas épargnés

Au premier semestre 2025, la hausse des prix hors tabac s’est limitée à 0,9 % en moyenne, contre 1,47 % au second semestre 2024. L’€ster – l’indice qui reflète le coût des prêts à court terme entre banques de la zone euro – a, lui aussi, reculé.

Il s’établissait ainsi fin juin à 2,46 % en moyenne semestrielle, contre 3,45 % fin 2024. La prochaine révision interviendra en février 2026.

Mais alors, faut-il s’attendre à une nouvelle correction à la baisse ? Impossible d’en être certain à ce stade, mais les signaux actuels permettent quelques projections.

Dans sa dernière note de conjoncture, l’INSEE prévoit une inflation hors tabac stabilisée autour de 1,03 % en moyenne au second semestre 2025. Une tendance déjà confirmée par les premières estimations publiées fin septembre.

Quant à l’€ster, il reste étroitement lié au taux de dépôt de la Banque centrale européenne. Ce dernier a déjà été abaissé à quatre reprises depuis janvier.

La BCE a marqué une pause, mais la moyenne semestrielle de l’€ster devrait continuer à refluer. Mais, à un rythme toutefois moins marqué qu’auparavant.