AAH - pourquoi des milliers de Français risquent de perdre cette aide de la CAF en 2026 ?

L'AAH pourrait-il être amené à disparaître ? En 2026, les règles se durcissent et certains allocataires pourraient se retrouver sans.

L’Allocation aux adultes handicapés, plus connue sous le sigle AAH, reste en 2025 l’un des piliers de la politique sociale française en faveur des personnes en situation de handicap. En 2026, les règles changent et certains allocataires pourraient le perdre.

AAH : une aide précieuse pour les allocataires

Créée pour garantir un minimum de ressources à celles et ceux dont l’incapacité limite l’accès à l’emploi, l’AAH concerne aujourd’hui plus d’un million de bénéficiaires. Versée sous conditions de ressources, son montant maximal atteint un peu plus de 1 016 euros.

Une somme touchée pour une personne par mois pour une personne seule. Un niveau indexé sur l’inflation afin de préserver le pouvoir d’achat des allocataires.

L’AAH se distingue des autres minima sociaux par son lien direct avec la reconnaissance administrative du handicap. Pour en bénéficier, il faut généralement avoir un taux d’incapacité d’au moins 80 %.

Ou bien compris entre 50 et 79 % si ce handicap entraîne une restriction durable d’accès au marché du travail. L’éligibilité se voit évaluée par les Maisons départementales des personnes handicapées, qui instruisent les demandes et délivrent les décisions.

L’une des grandes réformes récentes, entrée en vigueur à partir d’octobre 2023 et pleinement appliquée en 2025, est la « déconjugalisation » de l’AAH. Concrètement, les revenus du conjoint ne sont plus pris en compte pour le calcul de l’allocation.

Ce changement majeur vise à renforcer l’autonomie financière des personnes handicapées, qui auparavant pouvaient perdre tout ou partie de leur allocation. Et ce, si leur partenaire avait des revenus jugés trop élevés.

Des changements pour 2026

Désormais, seule la situation individuelle du bénéficiaire est considérée. Ce qui a permis à des dizaines de milliers de personnes de percevoir une AAH revalorisée, voire de la retrouver après l’avoir perdue.

Au-delà du simple soutien financier, l’AAH symbolise une reconnaissance sociale et politique. Elle affirme que la société a le devoir de garantir un minimum vital aux personnes qui, en raison de leur handicap, ne peuvent pas travailler.

Ou qui n’ont accès qu’à des emplois précaires et fragmentés. Mais elle continue aussi de soulever des débats, car certains estiment que son montant reste insuffisant pour couvrir les besoins réels.

D’autres plaident pour une revalorisation plus forte. Voire pour une intégration de l’AAH dans une logique plus large de revenu universel.

Cependant, en 2026, le gel des aides sociales pourrait causer du tort aux millions d’allocataires. Ce phénomène signifie qu’aucune revalorisation ne sera appliquée ni aux prestations sociales ni aux pensions de retraite.

Présentée comme une mesure de rigueur destinée à réduire le déficit public, cette décision a une conséquence directe. Le blocage des plafonds de ressources ouvre ainsi le droit à ces aides.

AAH : cette aide en péril pour l’année 2026

Habituellement, ces seuils se voient donc relevés chaque année pour suivre l’évolution des salaires et de l’inflation. En pratique, cela veut dire que dès 2026, avec l’entrée en vigueur du plan budgétaire de François Bayrou, certains ménages pourraient perdre leurs droits.

Une simple augmentation de salaire pourrait suffire à exclure un foyer du dispositif ou à réduire le montant des aides perçues. Mais alors, quels allocataires seraient touchés ?

Selon Droit-Finances.net, ce gel concernerait particulièrement les bénéficiaires des aides au logement (APL). De la prestation d’accueil du jeune enfant (Paje) et de l’allocation aux adultes handicapés (AAH).

Or, en 2025, les salaires ont progressé jusqu’à 3 % en France. Cette hausse, non compensée par un ajustement des plafonds, risque donc de priver certains foyers d’un soutien financier essentiel.

L’exemple est parlant : une famille avec deux enfants percevant la Paje pourrait donc perdre 98,30 euros par mois. Soit près de 1 180 euros par an.

Une perte donc non négligeable pour des ménages déjà fragilisés par l’inflation et le coût de la vie. Ce projet de gel s’inscrit dans un ensemble de réformes très contestées qui nourrissent de vifs débats politiques.

Sa mise en œuvre reste suspendue à la confiance accordée au gouvernement. Le vote prévu ainsi le 8 septembre à l’initiative de François Bayrou pourrait en décider autrement.