AAH - si vous avez touché cette aide toute votre vie, voici à combien s'élève le montant de votre retraite

L'AAH est une aide de la CAF qui peut être perçue à vie. D'ailleurs, le montant de votre retraite pourrait être impacté par cette dernière.

L’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH) est une prestation sociale destinée à garantir un revenu minimum aux personnes en situation de handicap, lorsqu’elles ne peuvent pas travailler. Et son aide a une incidence sur le montant de votre retraite.

AAH : la CAF la verse aux Français sous conditions

Versée par la CAF ou la MSA, l’AAH se voit attribuée sous conditions médicales et de ressources. Pour en bénéficier, il faut avoir au moins 20 ans (ou 16 ans si l’on ne se dit plus rattaché au foyer fiscal des parents).

Il faut aussi résider en France et présenter un taux d’incapacité reconnu par la MDPH. Au moins 80 %, ou entre 50 % et 79 % si le handicap entraîne une restriction durable d’accès à l’emploi.

Le montant maximum de l’AAH est d’environ 1 020 € par mois en 2025. Mais il peut se voir réduit selon les revenus du bénéficiaire ou de son conjoint.

Depuis 2023, le calcul a été « déconjugalisé » : les ressources du conjoint ne sont plus prises en compte. Ce qui a permis à de nombreux bénéficiaires de percevoir une allocation plus juste.

L’AAH peut être cumulée avec certaines aides comme la prime d’activité. Dans la limite de plafonds. Selon les situations, elle est accordée pour une durée déterminée (un à deux ans). Ou de manière plus longue lorsque le handicap est reconnu comme permanent.

Elle constitue un soutien essentiel pour lutter contre la précarité des personnes en situation de handicap. Elle permet ainsi de favoriser leur autonomie et leur inclusion dans la société.

Se préparer pour la retraite

Une question cruciale surgit au fil des années. Que devient cette aide lorsque l’on atteint l’âge de la retraite et que le versement de l’AAH s’interrompt ?

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’AAH n’ouvre aucun droit à la retraite. Elle ne permet pas de valider de trimestres et ne génère donc pas de pension de base.

Résultat : une vie sans salaire, ou avec des revenus trop faibles, ne donne pas accès à une retraite classique. À l’heure de souffler ses 62 ans — voire 64 pour les générations les plus jeunes — l’angoisse grandit : comment vivre sans l’AAH, et avec quelles ressources ?

Lorsque l’âge légal de départ est atteint, l’AAH prend fin. Pour ceux qui n’ont jamais travaillé, ou seulement de manière marginale, le relais se dit pris par la retraite pour inaptitude.

Ce dispositif permet théoriquement de liquider sa retraite à taux plein (50 %) si le handicap se voit reconnu à plus de 50 %. Mais la réalité est tout autre : sans trimestres cotisés, la pension de base est quasi inexistante.

Face à cette impasse, la solidarité nationale apporte une solution avec l’ASPA (Allocation de Solidarité aux Personnes Âgées), plus connue sous le nom de « minimum vieillesse ». En 2024, son montant atteint environ 1 012 euros par mois pour une personne seule.

AAH : à combien s’élèvera le montant de votre retraite ?

Concrètement, une personne ayant perçu l’AAH toute sa vie sans jamais avoir travaillé verra donc sa « retraite » plafonnée à ce montant. Une réalité souvent méconnue qui peut surprendre, car elle correspond simplement au minimum vieillesse.

La situation évolue légèrement si quelques années d’activité ont fait l’objet d’un accomplissement. Une personne ayant travaillé dix ans à mi-temps, avec un revenu moyen de 9 600 euros bruts annuels, percevra environ 400 euros de retraite de base, auxquels s’ajouteront 40 à 60 euros de retraite.

Mais comme le total reste inférieur à 1 012 euros, l’ASPA complète la différence. Au final, la pension reste identique : autour de 1 012 euros par mois.

« J’ai touché l’AAH toute ma vie et je craignais de me retrouver sans rien à la retraite. Aujourd’hui, je perçois 1 012 euros grâce à l’ASPA. Ce n’est pas le grand luxe, mais c’est une sécurité », confie Marie, 66 ans, ancienne bénéficiaire de l’AAH à France Matin.

Ce constat est amer : qu’on ait un peu travaillé ou pas du tout, la pension finale varie très peu. L’ASPA agit comme un égaliseur, et garantit un minimum vital pour tous.

Arrivée à la retraite, la différence avec une carrière complète est flagrante. Selon l’association Merci pour l’Info, les pensions des anciens bénéficiaires de l’AAH sont en moyenne deux fois plus faibles que celles du reste de la population.