Airbnb : l'astuce pour louer votre résidence principale plus de 90 ou 120 jours

Si vous souhaitez louer votre résidence principale plus de 90 ou 120 jours sur Airbnb, voici l'astuce que vous devez connaître !

Depuis l’adoption de la loi dite « anti-Airbnb » en 2024, la location de courte durée fait l’objet d’un encadrement plus poussé. Plusieurs villes françaises ont choisi d’appliquer la règle la plus stricte qui limite à 90 jours par an la location d’une résidence principale en meublé touristique.

Une loi imposée sur Airbnb

Auparavant, les loueurs pouvaient louer leur logement 120 jours. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette réduction représente une perte importante pour de nombreux hôtes. Beaucoup comptent sur Airbnb pour compléter leurs revenus.

Pourtant, il existe une alternative légale qui permet de dépasser ce plafond et même de louer toute l’année. L’astuce repose sur une distinction juridique simple. Lorsqu’un voyageur réserve un logement sur Airbnb, il a deux options.

Il peut choisir un logement entier ou une chambre. C’est cette seconde possibilité qui change tout. Selon l’article L.324-1-1 du Code du tourisme, un meublé de tourisme correspond à une maison, un appartement ou un studio mis à la disposition exclusive du locataire.

En revanche, une chambre chez l’habitant ne répond pas à cette définition. Ainsi, louer une chambre via Airbnb n’est pas soumis à la limite des 90 ou 120 jours. Les hôtes peuvent donc accueillir autant de voyageurs qu’ils le souhaitent, jusqu’à 365 jours par an.

Ils devront tout de même cohabiter. Cette solution permet de revenir aux origines mêmes du modèle Airbnb, basé sur l’hospitalité et le partage d’un espace de vie. Comme dit précédemment, elle implique certaines contraintes.

Une amende colossale pour le contrevenant

Le propriétaire du Airbnb doit être présent pendant le séjour et partager son logement avec les voyageurs. Ce mode de location attire donc moins d’hôtes que la mise à disposition d’un logement entier, perçue comme plus pratique et plus lucrative.

Le cabinet d’avocats Demeuzoy rappelle que la chambre doit se situer dans la résidence principale. Elle doit aussi rester accessible depuis l’intérieur. De plus, elle ne doit pas disposer d’équipements qui lui donnent une autonomie complète, comme une cuisine équipée.

Attention aux fausses bonnes idées. Certains propriétaires tentent de contourner la loi en présentant comme chambre ce qui est en réalité un studio indépendant attenant à leur logement. Une telle pratique reste très risquée.

Et pour cause, les communes peuvent engager une procédure judiciaire et les sanctions prévues restent très sévères. Les loueurs risquent jusqu’à 100 000 euros d’amende pour avoir déguisé un studio en chambre.

À cette amende peuvent s’ajouter 15 000 euros d’amende par année de dépassement du quota de 90 ou 120 jours. La ville de Paris, en particulier, surveille de près les annonces Airbnb. Le cabinet Demeuzoy rappelle avoir défendu avec succès un propriétaire en novembre dernier face à la municipalité.

Une option qui divise

En revanche, il insiste sur le fait que la jurisprudence se montre claire. Seule une véritable chambre faisant partie de la résidence principale et dépourvue de caractère indépendant peut se louer sans limitation de durée.

Pour les hôtes du Airbnb qui respectent ces conditions, cette formule représente un compromis intéressant. Elle permet de générer davantage de revenus que la limite imposée pour les meublés de tourisme. Et ce, tout en restant dans la légalité.

En revanche, elle suppose d’accepter la présence régulière de voyageurs chez soi. Et donc, de partager son intimité. Certains pensent qu’il s’agit d’une bonne opportunité d’échanges culturels enrichissants.

En revanche, d’autres pensent qu’il s’agit d’une contrainte incompatible avec leur mode de vie. Une chose est sûre, c’est une décision qui fait débat.