Alain Bernard Record du Monde 100m en 45"69 (vidéo)

Alain Bernard a amélioré de quatorze centièmes le record du monde du 100 m en 45"69. après les 2 records du monde hier d’Amaury Leveaux et Coralie Balmy, on peut dire que la natation française se porte bien !
Vidéo du record du monde d’Alain Bernard du 100m + interview
Encore une super perf’ du superman français, médaillé d’or à Pékin sur cette discipline.

«Alain Bernard, vous sentiez aujourd’hui que vous l’aviez en vous, ce record du monde?
Je sens que je l’ai en moi depuis un moment. J’ai besoin de repères, de choses pour me rassurer, comme tout le monde. Les quelques coupes du monde et courses que j’ai faites auparavant, ça sert à ça. C’est vrai qu’à l’entraînement, j’avais de plus en plus confiance. Je me suis dit, pas de limites. On verra bien. Ca passe ou ça passe pas.

Ça devient presque banal pour vous de battre des records du monde…
Non, ça ne devient pas banal. Ça ne se fait pas comme ça. Il ne faut pas minimiser la chose. C’est pas parce qu’hier on a eu la chance d’assister à deux records du monde que tout le monde est capable d’en battre. Seulement, c’est un moment particulier. Ça fait du bien.

Qu’est-ce qui a fait la différence ?
C’est ma vitesse de base, je pense. Je peux passer quand même assez vite sans être trop en dedans. Mais bon, il y avait encore un peu de traces du 200 m hier (samedi).

Pouvez-vous aller encore plus vite ?
Oui, je pense. Ça a été un peu dur mais c’est normal. Ça reste des Championnats de France, mais les Championnats de France, c’est très éprouvant nerveusement comme physiquement. Il y avait une bonne tension dans la chambre d’appel. Ça me rappelait de bons souvenirs des Championnats de France en grand bassin (en avril à Dunkerque, qualificatifs pour les JO 2008). Mais c’est bien parce que tout le monde s’est encouragé dans la chambre d’appel.

Quelle émotion avez-vous ressentie après la course ?
C’était la rage parce que j’avais quand même envie d’exploser. J’étais trop impatient depuis ce matin au réveil. J’avais envie de me retrouver sur ce plot et de faire ce 100 m. Les temps entre l’hôtel, la piscine, l’échauffement, la course ont été très longs. J’ai l’impression qu’il s’est passé des journées dans cette journée. Je bouillonnais d’impatience, c’est pour ça qu’à la fin, j’explose. J’ai envie de partager ma joie parce que c’est beau.

C’est rare de voir des nageurs français s’exprimer avec autant fougue ?
Oui, c’est vrai. On va me prendre pour (le nageur italien Filippo) Magnini bientôt. Il faut que j’arrête ! Mais ça fait plaisir de voir tout ce monde-là qui vous applaudit, qui est heureux. Le sport quand ça marche, c’est super beau. Autant en profiter.

Vous aviez envie de savourez cette victoire ?
A chaque fois, j’ai envie de savourer. Après, il faut bien regarder la performance aussi. Ce n’est pas anodin de battre un record du monde. Je me suis préparé mais… Si j’arrive à donner autant de plaisir que ce que j’en prends, c’est extraordinaire pour moi.

Pourquoi est-ce si important cette victoire ?
Il y a trois semaines, j’étais pas au fond du gouffre mais j’étais très loin, très fatigué à l’entraînement. Je prends une revanche sur moi-même en prouvant que je suis capable encore de faire des grandes choses. Parce qu’il y a trois semaines, j’étais pas du tout dans cet état-là.»

 
Interview Lequipe.fr via AFP