Allocations chômage : ces profils de chômeurs sont les plus ciblés par des contrôles et risquent la radiation

Les allocations chômage sont touchées par de nombreux allocataires. Cependant, France Travail est en train de cibler ce profil de chômeurs.

En 2025, l’assurance chômage en France a connu des évolutions majeures, notamment avec la mise en œuvre d’une nouvelle convention entrée en vigueur le 1er avril. D’ailleurs, France Travail est en train de serrer la vis avec ce profil de chômeurs.

Une évolution des allocations chômage

Ces changements au sujet des allocations chômage visent à adapter le système aux réalités du marché du travail. Et ce, tout en poursuivant des objectifs d’économies budgétaires.

L’une des principales réformes concerne la durée d’indemnisation, désormais modulée en fonction de l’âge du demandeur d’emploi. Ainsi, les allocataires de moins de 55 ans peuvent bénéficier d’une indemnisation maximale de 18 mois.

Tandis que ceux âgés de 55 à 56 ans ont droit à 22,5 mois, et les 57 ans et plus à 27 mois. Cette mesure vise à tenir compte des difficultés accrues des seniors à retrouver un emploi.

Par ailleurs, la période de référence pour l’ouverture des droits a fait l’objet d’un prolongement à 36 mois pour les plus de 55 ans, contre 24 mois pour les autres. Une autre évolution notable est la mensualisation des allocations, entrée en vigueur le 1ᵉʳ avril.

Désormais, les indemnités se voient calculées sur la base d’un mois de 30 jours fixes, ce qui offre ainsi une stabilité et une prévisibilité accrues pour les allocataires. Cependant, cette uniformisation pourrait entraîner une perte annuelle estimée entre 235 et 282 euros brut pour un bénéficiaire moyen.

Concernant les travailleurs saisonniers, les critères d’éligibilité ont été assouplis. Ils doivent désormais justifier d’une durée de travail de 5 mois au cours des 24 derniers mois (contre 6 auparavant) pour bénéficier d’une indemnisation.

France Travail serre la vis

En vous inscrivant à France Travail, vous vous engagez auprès de l’organisme sur deux points essentiels. Mener une recherche active d’emploi et surtout répondre aux convocations de votre conseiller.

Ces obligations sont impératives, car leur non-respect peut entraîner une radiation des listes de France Travail. Pour une durée pouvant aller d’une à douze mois. C’est ce que rappelle la Direction de l’animation de la recherche. Des études et des statistiques (Dares) dans une note publiée le 10 juillet.

Conséquence directe : vos allocations chômage sont suspendues, partiellement (pendant la durée de la radiation) ou totalement. En 2024, ces radiations représentaient 10 % des sorties des inscrits en catégories A, B et C.

Autrement dit, chaque mois, un demandeur d’emploi sur dix — soit environ 55 000 personnes — quitte France Travail non pas parce qu’il a retrouvé un emploi, mais parce qu’il y a été contraint. Dans la majorité des cas (62 %), la sanction se dit infligée pour une raison simple.

Ne pas avoir répondu à une convocation. Viennent ensuite les radiations pour insuffisance de recherche d’emploi, qui représentent donc environ un tiers des cas (35 %).

Les exclusions pour fraude restent quant à elles marginales (3 %). Selon la Dares, il s’agit majoritairement de jeunes hommes, peu diplômés et souvent bénéficiaires du RSA.

Des allocations chômage qui disparaissent

Plus précisément, 61 % des radiés sont des hommes, alors qu’ils ne constituent que 50 % des chômeurs non sanctionnés. Par ailleurs, 28 % ont moins de 25 ans. Le niveau de diplôme fait aussi la différence.

Seuls 5 % des radiés ont un bac +3 ou plus, contre 15 % parmi les autres inscrits. Ces radiés vivent plus souvent seuls, sans enfant (58 % contre 49 %) et se disent plus fréquemment concentrés dans les quartiers prioritaires (18 % contre 13 %).

Enfin, 19 % touchent le RSA, contre 12 % chez les non-radiés. Il se veut aussi fréquent que ces personnes aient déjà fait l’objet d’une radiation auparavant : entre 2023 et 2024, un radié sur trois (30 %) avait déjà été exclu entre 2021 et 2022.

Toutefois, ce profil pourrait évoluer considérablement dans les années à venir. Depuis la loi pour le plein emploi du 18 décembre 2023, les règles applicables aux demandeurs d’emploi sont en pleine transformation.

L’une des mesures majeures est l’inscription automatique, depuis janvier, de tous les allocataires du RSA sur les listes de France Travail. Cela a conduit à l’arrivée de plus d’un million de nouveaux inscrits en début d’année.

Plus récemment, le 1ᵉʳ juin, la sanction automatique pour une absence à un rendez-vous a fait l’objet d’une suppression. Désormais, le contrôleur examine la situation globale du demandeur d’emploi. S’il constate que la personne cherche activement un emploi et adopte un comportement exemplaire, il peut décider de ne pas lui infliger de sanction automatique.