APL : pourquoi de nombreux étudiants pourraient ne plus avoir le droit à cette aide en 2026 ?

Les APL font partie des aides les plus touchées par les Français. Mais, en 2026, de nombreux étudiants pourraient ne plus y avoir le droit.

En 2025, l’aide personnalisée au logement reste l’un des principaux dispositifs de soutien aux locataires en France. Elle est destinée à réduire le montant du loyer ou de la redevance d’un logement conventionné, mais les règles vont changer en 2026.

L’APL, une aide cruciale pour les Français

L’APL revêt d’une importance capitale. Pour la toucher, il faut que le logement soit la résidence principale de l’allocataire et pour en bénéficier, il faut occuper un logement décent et suffisamment spacieux.

Au moins huit mois par an, sans lien de propriété avec le bailleur. Les étrangers peuvent également en profiter à condition de résider légalement sur le territoire.

L’attribution dépend étroitement des ressources du foyer, de sa composition et du niveau du loyer. Depuis la mise en place des APL en temps réel, le calcul se base sur les revenus des douze derniers mois et non plus sur ceux d’il y a deux ans.

Ce qui permet une prise en compte plus fidèle de la situation actuelle. Au 1er janvier 2025, les plafonds de ressources permettant d’obtenir le montant maximum de l’aide ont été relevés, avec par exemple un seuil fixé à un peu plus de 5 200 euros annuels.

Pour une personne seule sans charge. Le montant de l’APL évolue chaque année en fonction de l’indice de référence des loyers et en 2025, une revalorisation de plus de 1 % est prévue à l’automne.

L’aide est versée le 5 de chaque mois et peut être directement déduite du loyer si elle est envoyée au bailleur. À noter enfin que l’APL accession, destinée aux ménages achetant leur logement, reste fermée aux nouveaux emprunteurs depuis 2020.

Une aide qui se réduit à peau de chagrin

Voilà bientôt deux semaines que Sébastien Lecornu endosse le rôle de Premier ministre. Cependant, il n’a toujours pas constitué son gouvernement ni présenté de projet budgétaire.

Or, le temps presse : le texte doit se voir déposé devant le Parlement avant le 7 octobre. Une fois son équipe en place, le nouveau chef du gouvernement devra s’atteler à l’élaboration de la loi de finances (PLF).

Il ne part toutefois pas d’une page blanche. En quittant Matignon le 8 septembre, François Bayrou a laissé derrière lui son propre projet de budget, présenté dès le 15 juillet et prévoyant 44 milliards d’euros d’économies.

Ce dernier pourrait s’appuyer sur ce travail pour bâtir sa propre version. Il a néanmoins déjà annoncé qu’il abandonnait l’une des mesures phares de ce plan : la suppression de deux jours fériés.

Mais d’autres pistes, passées plus inaperçues en juillet, refont surface à la rentrée. Selon Les Échos, six mesures en particulier sont sur la table. Parmi elles, l’une concerne les aides au logement (APL, ALF, ALS).

Le journal économique révèle que leurs critères d’attribution pourraient se voir resserrés. Elles visent notamment certains étudiants considérés comme aisés.

Pourquoi les étudiants pourraient ne plus toucher les APL en 2026 ?

Actuellement, un étudiant peut toucher les APL s’il est locataire ou sous-locataire déclaré, sous conditions de ressources. La CAF ne prend pas en compte les revenus parentaux, sauf si ceux-ci se voient assujettis à l’impôt sur la fortune immobilière (IFI).

Ce qui reste marginal : 186 000 foyers seulement, soit 0,45 % des contribuables. Mais le projet Bayrou va plus loin, car il prévoit d’exclure du dispositif les étudiants rattachés aux 20 % des foyers fiscaux les plus riches.

Cela va bien au-delà du cercle restreint des assujettis à l’IFI. Les Échos précisent aussi que les étudiants étrangers pourraient se voir concernés.

Ils se voyaient plus de 430 000 inscrits dans l’enseignement supérieur français en 2023-2024. En mars 2025, 5,62 millions de foyers bénéficiaient d’aides au logement, pour un coût total de 15,6 milliards d’euros.

La réforme permettrait d’économiser environ 300 millions d’euros. Autre piste sensible : une « année blanche » en matière de prestations sociales.

Celles-ci, dont les APL, se disent habituellement revalorisées chaque année en fonction de l’inflation. Ainsi, les APL se verront relevées de 1,04 % le 1er octobre.

Mais dans le scénario retenu par François Bayrou, il n’y aurait aucune revalorisation en 2026. Un tel gel générerait entre 5 et 15 milliards d’euros d’économies, selon la commission des Finances du Sénat.

Contrairement à la suppression des jours fériés, Sébastien Lecornu n’a pas écarté cette option. Pour l’heure, tout reste au conditionnel.