Une nouvelle recherche américaine a établi un lien entre la consommation d’édulcorants artificiels et des risques accrus d’obésité.

De nombreux pays ont introduit une taxe sur le sucre afin d’améliorer la santé de leurs citoyens. De ce fait, les entreprises agro-alimentaires ont dû s’adapter en incluant des édulcorants pauvres en calories (ou sans calories) dans leurs produits, à la place du sucre.

Les édulcorants sont généralement des substances « non-nutritives », ce qui signifie qu’ils ne sont pas des sources d’énergie. Certains de leurs composés sont des produits chimiques entièrement synthétiques, imitant le goût du sucre. Il s’agit notamment de la saccharine, du sucralose et de l’aspartame.

Un allié minceur source… d’obésité

Le sucre contient quatre calories par gramme, ce qui en fait une substance hautement calorique. De ce fait, s’en passer contribue à réduire note apport énergétique et à nous protéger d’une prise de poids. D’où la forte popularité des aliments et des boissons artificiellement sucrés.

De plus, des études ont suggéré que la consommation d’édulcorants « brouille » les bactéries dans l’intestin, amenant le corps humain à être moins tolérant au glucose, le principal composant du sucre.

Pourtant, de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer le lien entre la consommation d’édulcorants et le risque accru de surpoids ou d’obésité. Une nouvelle recherche, menée par le Medical College of Wisconsin et l’Université Marquette, s’est notamment penchée sur certains effets biologiques des édulcorants chez le rat et dans les cultures cellulaires.

Les scientifiques ont donné aux rats des aliments riches en sucre (glucose ou fructose) ou en édulcorants artificiels sans calorie (aspartame ou acésulfame potassique). Après trois semaines, ils ont constaté que la santé des rongeurs avait évalué négativement. Ces changements comprenaient des concentrations de lipides et d’acésulfame de potassium dans le sang, ces derniers endommageant notamment les cellules qui tapissent les vaisseaux sanguins.

Les auteurs de l’étude affirment que ces caractéristiques sont typiques de l’obésité et du diabète. Ces résultats suggèrent donc que la consommation d’édulcorants modifie la façon dont le corps traite les graisses, et puise de l’énergie au niveau cellulaire.

Faut-il bannir les édulcorants ?

Comme l’étude a été réalisée sur des animaux, il serait erroné de tirer des conclusions hâtives sur les effets des édulcorants chez l’homme. Il est toutefois unanimement admis que ces substances ne sont pas des solutions de rechange bénignes au sucre. L’Autorité européenne de sécurité des aliments propose une limitation quotidienne d’environ 5 mg par kilo pour la plupart des édulcorants artificiels.

Il est important de noter que tous les édulcorants ne sont pas aussi dangereux. Certains sont même considérés comme très bons pour la santé. Le stévia, par exemple, améliore la tension artérielle, tandis que le xylitol aide à prévenir la carie dentaire.

Le meilleur conseil reste toutefois le plus simple : tout avec modération. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise nourriture, seulement de bonnes ou de mauvaises quantités. Évitons donc de consommer trop de sucre ou d’édulcorant, surtout dans les boissons.