Fes Maroc

Sanaa et Hajar, deux adolescentes de 16 et 17 ans, ont été arrêtées pour homosexualité jeudi dernier.

Six mois à trois ans de prison

L’information est parvenue à l’AFP par l’intermédiaire d’Omar Arbib, de l’Association marocaine des droits humains à Marrakech. Ce dernier détaille les événements ayant entraîné l’arrestation.

« Elles ont été surprises sur le toit d’une maison du quartier de Hay Mohammadi en train de s’embrasser et de s’enlacer. »

Il ajoute ensuite qu’un témoin de la scène les a prises en photo, avant de la transmettre à leurs familles. L’un de ses membres a ensuite prévenu la police qui procéda à l’arrestation le jour même. L’association a également engagée un avocat chargée de défendre les deux jeunes filles.

 

À la veille du procès

Après leur arrestation, les deux mineures furent présentées au parquet et vont être jugées vendredi pour homosexualité, en vertu de l’article 489 du code pénal qui criminalise « les actes licencieux ou contre-nature avec un individu du même sexe« .
Ainsi, elles peuvent encourir une peine de six mois à 3 ans de prison.

Une situation de plus en plus récurrente au Maroc

Le Maroc, qui considère donc l’homosexualité comme un délit, voit le nombre de procès se multiplier. Par exemple, au cours d’un procès en avril dernier, deux hommes pourtant victimes d’une agression homophobe avaient été condamnés par le tribunal de Beni Mellal.
Une affaire qu’avait tenté de suivre Le Petit Journal, avant d’être expulsés et renvoyés en France.

Selon KifKif, l’ONG marocaine de défense des droits LGBT, plus de 5 000 homosexuels sont passés devant les tribunaux depuis l’indépendance du Maroc (en 1956) pour violation de l’article 489. De plus, le 4 mars 2015, Human Rights Watch avait relevé que le Maroc avait eu recours à des aveux extorqués sous la contrainte par la police. Mais également de procès inéquitables, en violation de plusieurs articles de sa constitution votée en 2011.