La MDMA, plus communément appelée Ecstasy, permettrait de traiter l’alcoolisme selon de récentes études. Plusieurs patients vont suivre ce traitement dans les mois à venir.

De la MDMA pour traiter l’alcoolisme

Plusieurs chercheurs et psychiatres ont étudié les effets que pouvait avoir une prise régulière ecstasy sur la dépendance à l’alcool, et les résultats obtenus sont plutôt étonnants. Un groupe de patients habitant Bristol (Angleterre) recevra régulièrement des doses de MDA au cours des deux prochains mois.

Selon les services de santé britanniques, 500.000 personnes prennent régulièrement de l’ecstasy à des fins récréatives (ou plus précisement admettent en prendre), et c’est la première fois que ses vertus thérapeutiques sont mises en avant au Royaume-Uni.

C’est le Docteur Ben Sessa, psychiatre clinicien et chercheur à l’Imperial College of London qui a préconisé l’usage des substances psychédéliques à des fins médicales et thérapeutiques.

>> Un trip sous MDMA

A l’occasion d’une conférence sur les différents usages de ce type de drogues, il a déclaré :

« Le traitement que suivent actuellement les personnes souffrant d’alcoolisme est extrêmement limité, mais c’est tout ce que nous pouvons faire pour le moment. Nous cherchons de nouveaux moyens pour aider ces patients.

Nous savons que la MDMA fonctionne très bien pour les personnes qui ont subi un grave traumatisme psychologique, et que cette substance leur permet d’éprouver à nouveau de l’empathie.

Bon nombres des patients alcooliques que je reçois ont subi une grave traumatisme psychologique qui a conditionné leur dépendance. »

2 doses hebdomadaires de MDMA et un suivi thérapeutique

Ce processus unique en son genre vient de recevoir l’approbation des autorités britanniques, et le programme test fera intervenir 20 personnes souffrant d’alcoolisme.

Les patients suivront huit séances hebdomadaires de psychothérapie, et recevront 2 doses de MDMA. Des protocoles similaires ont été suivis avec succès aux États-Unis.

Le Professeur David Nutt, psychiatre spécialiste des psychotropes ayant préalablement travaillé pour le gouvernement anglais, participe également cette étude.

Les deux chercheurs comptent aussi utiliser la substance pour traiter les patients souffrant du syndrome de stress post-traumatique, étant donné que la MDMA aide ses consommateurs à produire de la sérotonine.

A ce sujet, le Docteur Sessa a précisé :

« Les progrès ne seront pas forcément visibles juste après la prise de MDMA. Ce seront les sessions suivantes qui feront la différence. »

L’ecstasy est responsable du décès de 50 personnes chaque année au Royaume-Uni. Et s’il est possible de se procurer illégalement une pilule de la substance pour environ 6 euros, la MDMA de qualité pharmaceutique utilisée pour les besoins de l’étude coute 62.000 euros… pour 12 grammes.

Pour aller plus loin, découvrez le classement des drogues les dangereuses (pour leurs utilisateurs et la société en général).