A 26 ans, Omar Abdulrahman affole les statistiques. Oubliez Messi, Ronaldo ou Neymar, ce virtuose venu des Emirats Arabes Unis est peut-être le meilleur joueur du monde (dont vous n’avez jamais entendu parler).

Il a près d’un million d’abonnés sur Instagram, a partagé la couverture d’un jeu vidéo avec Neymar, et a déjà fait un essai à Manchester City.

Il est surnommé le « Messi arabe », et ses cheveux sont copiés par des fans partout en Asie. Omar Abdulrahman est peut-être le meilleur footballeur (méconnu) du monde en activité. Mais qui est-il ?

Une superstar en Asie

Le milieu de terrain offensif de 26 ans joue actuellement à Al Ain, un club des Emirats Arabes Unis, ainsi que pour l’équipe nationale émiratie.

Cette année, FourFourTwo Asia l’a désigné meilleur joueur d’Asie, devant Son Heung-min de Tottenham et Shinji Okazaki de Leicester.

Durant trois années consécutives, il a été dans le trio de tête du classement du Meilleur Joueur Asiatique de l’Année, qu’il a remporté en 2016. Lors de cette édition 2017, il a été devancé par le Syrien Omar Khribin.

Mais Omar Abdulrahman s’est réellement révélé au public mondial lors des Jeux olympiques de Londres en 2012. Peut-être avez-vous fait partie des téléspectateurs médusés qui découvraient ce jeune inconnu à la chevelure hirsute, à la David Luiz, illuminer le terrain avec ses dribbles ravageurs ?

A l’époque, Daniel Sturridge lui avait dit qu’il était assez talentueux pour évoluer en Europe, tandis que Luis Suarez lui a demandé d’échanger leur maillot. Après son match contre l’Angleterre, Ryan Giggs a même tenu à le rencontrer.

Un phénomène viral

Pour ce jeune joueur formé dans les rues de Riyad, l’idole absolue est Zinédine Zidane. Il a déclaré à FourFour Two :

« J’ai aimé regarder Zinédine Zidane, il a fait paraître le football si simple. Je voulais essayer de copier ce que j’ai vu de lui sur le terrain. »

A l’instar du maître, il a su être l’artisan des plus belles victoires de son club et de la sélection nationale. Avec la formation d’Al Ain qu’il a intégré en 2009, il a remporté de nombreux trophées aux Emirats Arabes Unis dont trois titres de champions. Il l’a menée jusqu’en finale de la Ligue asiatique en 2016, contre Jeonbuk Hyundai Motors.

Il a également su trouver les ressources pour mener les Emirats Arabes Unis à la troisième place de la Coupe d’Asie en 2015, le meilleur résultat jamais réalisé en terre étrangère.

Aux Emirats Arabes Unis, son visage est partout sur les panneaux publicitaires. Il est en contrat avec Nike, et a fait la couverture de la version Moyen-Orient de Pro Evolution Soccer 2016.

YouTube s’est bien évidemment fait l’écho de ses exploits, puisque chacune de ses vidéos devient rapidement virale. En décembre dernier, notamment, il jouait en tant qu’invité de l’Al-Ahli contre le FC Barcelone, en marge d’un match amical au Qatar. Le jeune homme a tiré une panenka qui a crucifié Jordi Masip, le goal adverse.

Un geste technique qu’il avait déjà réalisé lors d’une séance de tirs au but contre le Japon, en quart de finale de la Coupe d’Asie en 2015.

Un destin européen ?

Avec un tel charisme, et un talent réel, l’Europe devrait normalement lui ouvrir grand les bras. Il a effectivement fait un essai avec Manchester City, alors champion d’Angleterre en 2012. Des problèmes de permis de travail ont mis fin à l’expérience.

La même année, il a rejeté une offre de Benfica, puis cet été, lors du dernier mercato, celle de Nice, qui lui faisait pourtant miroiter la possibilité de jouer en Ligue des Champions en marge des play-offs. Mais l’affaire n’a jamais été conclue.

Finalement, Omar Abdulrahman s’est résigné à rester à Al Ain :

« Il y a eu des offres, des opportunités potentielles en Europe. Mais Al Ain voulait vraiment que je reste, donc la chance de bouger n’a pas vraiment été là. »

En effet, la situation d’Abdulrahman est complexe. Al Ain, comme tous les clubs des EAU, fonctionne sous le patronage d’un cheikh, qui n’est pas disposé à le laisser partir.

Jusqu’à présent, aucun émirati n’a joué en permanence en dehors des Emirats Arabes Unis, et dans le passé, les joueurs du Golfe ont plutôt déçu à l’étranger. Par exemple, Sami Al Jaber, l’attaquant de l’Arabie Saoudite, n’a joué que quatre matchs avec les Wolves en 2000.

Xavi, l’ancien capitaine de Barcelone, qui dispute sa dernière saison au Qatar, a déclaré:

« Il est important pour lui, pour les joueurs arabes, pour le pays aussi, de jouer à l’étranger dans le futur, d’être un pays compétitif.

Omar peut être un pionnier, et permettre aux autres de suivre plus facilement. »