Facebook a publié un article le vendredi en admettant que le temps passé sur les réseaux sociaux pourrait être mauvais pour nous.

Il s’est appuyé sur une étude qui a révélé que le fait de faire défiler aveuglément votre fil d’actualité et de cliquer sur le bouton « j’aime » sans vraiment interagir avec les autres (autrement dit consommer passivement) peut faire que les gens se sentent mal après.

Nous avons traduit le l’article rédigé par David Ginsberg, directeur de la recherche, et Moira Burke, chercheuse à Facebook.

Facebook répond à ce temps passé sur leur réseau social

Étant donné le temps que passent les gens sur les réseaux sociaux, nombreux se demandent si ce temps est bon pour nous. Est-ce que les gens se connectent de manière significative en ligne ? Ou sont-ils simplement en train de consommer des mises à jour triviales et mèmes polarisantes au détriment d’un bon moment qu’ils peuvent passer avec ses proches ?

Ce sont des questions critiques pour la Silicon Valley – et pour nous deux. Moira est une psychologue sociale et pendant plus d’une décennie elle a étudié l’impact d’Internet sur la vie des gens. Moi, je suis Directeur des Recherches chez Facebook. En tant que parent, chacun d’entre nous s’inquiète du temps que passent nos enfants en ligne et de ce que signifiera le mot « connexion » dans 15 ans. Nous nous inquiétons également du temps que nous gaspillons sur mobile alors que nous devrions prêter plus d’attention à nos familles. L’une des façons de nous en sortir contre nos luttes intérieures est de faire des recherches – de revoir ce que les autres ont trouvé, de conduire les nôtres et de poser des questions lorsque nous avons besoin d’en savoir davantage.

Beaucoup de personnes intelligentes examinent différents aspects de cette question importante. La psychologue Sherry Turkle affirme que les téléphones mobiles redéfinissent les relations modernes, nous rendant « tout seul ensemble ». Dans ses analyses générationnelles des adolescents, le psychologue Jean Twenge note une augmentation de la dépression chez les ados au fur et à mesure qu’ils utilisent la technologie. Ce sont déjà deux résultats de recherches convaincantes.

Mais l’histoire a d’autres facettes. Le sociologue Claude Fischer soutient que les affirmations selon lesquelles la technologie nous sépare sont largement soutenues par des anecdotes et on en ignore les avantages. De son côté, l’étude du sociologue Keith Hampton sur l’usage des réseaux sociaux dans les espaces publics suggère que : les gens passent davantage du temps dans les espaces publics maintenant. Ils n’ignorent pas leurs amis en personne tant qu’ils sont là par contre, ils utilisent leurs téléphones portables souvent lorsqu’ils ne sont pas accompagnés, c’est donc un moyen de passer du temps.

Nous voulons que Facebook soit un lieu d’interactions significatives avec vos amis et votre famille – en améliorant vos relations hors ligne, sans jamais les nuire. Après tout, c’est ce que Facebook a toujours été. Ceci est important, car nous savons que la santé et le bonheur d’une personne dépendent fortement de la force de ses relations.

Dans cet article, nous souhaitons vous donner un aperçu de la façon dont l’équipe de recherche de Facebook travaille avec nos équipes de production pour incorporer le principe du bien-être et passer en revue certaine des meilleures recherches scientifiques sur le bien-être et les médias sociaux. Bien sûr, ce n’est pas seulement un problème sur Facebook – c’est un problème d’Internet – alors nous collaborons avec des experts de premier plan et publions dans les meilleurs sites d’informations. Nous travaillons avec des scientifiques comme Robert Kraut à Carnegie Mellon; Sonja Lyubomirsky à l’UC Riverside; Dacher Keltner, Emiliana Simon-Thomas et Matt Killingsworth du Greater Good Science Center de l’Université de Californie à Berkeley, et nous somment également en étroite collaboration avec des cliniciens et des organismes de santé mentale tels que Save.org et National Suicide Prevention Lifeline.

Que disent les universitaires ? Les médias sociaux sont-ils bons ou mauvais pour le bien-être ?

Selon la recherche, cela se résume à la façon dont vous utilisez la technologie. Par exemple, sur les réseaux sociaux, vous pouvez faire défiler passivement les messages, tout comme regarder la télévision, ou interagir activement avec des amis, en échangeant des messages et en commentant les messages de quelqu’un. Tout comme dans la vie réelle, vous pouvez interagir avec des personnes qui vous tiennent à cœur, cela peut être bénéfique. Vous pouvez aussi simplement les regarder passer à côté de vous, mais cela peut vous faire sentir plus mal.

Le côté négatif : en général, lorsque les gens passent trop de temps à consommer passivement de l’information – lire, mais ne pas interagir avec les gens -, ils déclarent se sentir plus mal après. Dans une expérience, des étudiants de l’Université du Michigan assignés au hasard à lire uniquement sur Facebook pendant 10 minutes étaient en mauvaise humeur à la fin de la journée contrairement aux étudiants assignés à poster ou à parler à des amis sur Facebook. Une étude de UC San Diego et Yale a montré que les personnes qui cliquaient sur environ quatre fois plus de liens que la moyenne des gens, ou qui aimaient deux fois plus de publications, sont enclins à avoir des problèmes mentaux. Bien que les causes ne soient pas claires, les chercheurs émettent l’hypothèse que la lecture en ligne pourrait mener à une comparaison sociale négative – et peut même affecter la vie hors ligne puisque les messages qu’ils lisent sont souvent mieux organisés et flatteurs. Une autre théorie est qu’Internet enlève tout simplement les gens de l’engagement social.

Le côté positif : en revanche, interagir activement avec les gens – en particulier en partageant des messages, des publications et des commentaires avec des amis proches et en se remémorant les interactions passées – tout cela améliore le bien-être. Cette capacité à communiquer avec les parents, les camarades de classe et les collègues est ce qui a attiré beaucoup d’entre nous sur Facebook, et ce n’est pas surprenant de constater que rester en contact avec ses amis et ses proches nous apporte la joie et renforce notre sens de la communauté.

Une étude que nous avons menée avec Robert Kraut à l’Université Carnegie Mellon a révélé que les personnes qui ont envoyé ou qui reçoivent des messages, des commentaires et d’articles sur leur fil d’actualité ont signalé des améliorations sur leur niveau de soutien social, ils sont moins dépressifs et ressentent moins la solitude. Les effets positifs étaient encore plus forts lorsque les gens parlaient avec leurs amis proches en ligne. Il n’était pas seulement question de mise à jour de statut ; les gens devaient interagir en tête-à-tête avec les autres membres de leur réseau. D’autres recherches et expériences longitudinales évaluées par des pairs ont révélé des avantages positifs similaires entre le bien-être et l’engagement actif sur Facebook.

Dans une expérience à Cornell, les étudiants du collège stressés assignés au hasard à faire défiler leurs propres profils Facebook pendant cinq minutes ont connu des boosts d’auto-affirmation par rapport aux étudiants qui ont regardé le profil Facebook d’un étranger. Les chercheurs croient que l’affirmation de soi vient des souvenirs sur des interactions significatives dans le passé – voir des photos dans lesquelles ils ont été marqués et commenter par leurs amis – et réfléchir sur leurs propres publications, c’est comme donner à cette personne l’occasion de faire sa propre présentation au monde.

Dans une étude de suivi, les chercheurs de Cornell ont mis les autres étudiants en difficulté en leur donnant une rétroaction négative sur un test et leur ont ensuite donné un choix de sites Web à visiter, dont, notamment : Facebook, YouTube, musique en ligne et jeux vidéo en ligne. Ils ont constaté que les étudiants stressés étaient deux fois plus susceptibles de choisir Facebook pour se sentir mieux par rapport aux étudiants qui n’avaient pas été stressés.

En résumé, notre recherche et d’autres ouvrages universitaires suggèrent que vous utilisez les médias sociaux qui comptent pour votre bien-être.

https://www.facebook.com/facebook/videos/10156872538281729/

Alors, que faisons-nous à ce propos ?

Nous travaillons pour que Facebook soit plus sur l’interaction sociale et moins sur le temps passé. Comme l’a récemment déclaré notre PDG, Mark Zuckerberg, « nous voulons que les gens passent du temps sur Facebook pour encourager des interactions sociales significatives. » Facebook a toujours été un lieu de rassemblement – depuis les débuts de la commémoration des anniversaires de leurs amis. Les gens peuvent partager leurs souvenirs avec des amis en utilisant la fonction « Ce jour-là ». C’est également un lieu où les gens peuvent se rassembler en cas de besoin, des collectes de fonds pour les secours aux sinistrés aux groupes où les gens peuvent trouver un donneur d’organes. Nous travaillons toujours à élargir ces communautés et à trouver de nouvelles façons d’avoir un impact positif sur la vie des gens.

Nous employons des psychologues sociaux et des sociologues, et nous collaborons avec les meilleurs chercheurs pour mieux comprendre le bien-être et travaillons pour faire en sorte que Facebook puisse y contribuer de manière positive. Voici quelques points sur lesquels nous avons travaillé récemment afin de contribuer au bien-être des gens.

La qualité des flux d’actualités : nous avons apporté plusieurs modifications au fil d’actualité afin de fournir davantage d’opportunités d’interactions significatives et de réduire la consommation passive de contenu de qualité médiocre, même si cela réduit certaines de nos mesures d’engagement à court terme. Nous rétrogradons des choses comme les gros titres de clickbait et les fausses nouvelles, même si les gens cliquent souvent sur ces liens à un taux élevé. Nous optimisons le classement afin que les publications des amis qui vous intéressent le plus soient plus susceptibles d’apparaître en haut de votre flux, car c’est ce que les gens nous disent dans les sondages qu’ils veulent voir. De même, notre classement favorise les messages qui sont personnellement informatifs. Nous avons aussi récemment modifié la fonction des commentaires pour favoriser les meilleures conversations.

La redondance : Les gens nous disent souvent qu’ils veulent plus d’informations dans les Suggestions de Flux. Aujourd’hui, nous avons lancé Snooze, c’est une fonction qui donne aux gens la possibilité de cacher une personne, une page ou un groupe pendant 30 jours, sans devoir les désinscrire ou les désactiver de façon permanente. Cela donnera aux gens plus de contrôle sur ce qu’ils désirent voir et, espérons-le, rendra leur expérience plus positive.

Take a Break : des millions de personnes se séparent sur Facebook chaque semaine, changeant leur statut relationnel de «en couple» à «célibataire». Les recherches sur les expériences des personnes après les ruptures suggèrent qu’un contact hors ligne et en ligne, y compris les activités d’un ex-partenaire, peuvent rendre la récupération émotionnelle plus difficile. Pour faciliter cette expérience, nous avons créé un outil appelé « Take a Break », qui permet aux utilisateurs de contrôler de manière plus centralisée le moment où ils voient leur ex sur Facebook, ce que leur ex peut voir et qui peut voir leurs anciennes publications.

Outils de prévention du suicide : La recherche montre que le soutien social peut aider à prévenir le suicide. Facebook est dans une position unique pour connecter les personnes en détresse avec des ressources qui peuvent les aider. Nous travaillons avec des personnes et des organisations à travers le monde pour développer des options de support pour les personnes postant des messages de suicide sur Facebook, en contactant un ami, en contactant les lignes d’assistance et en lisant des conseils sur ce qu’ils peuvent faire à ce moment. Nous avons récemment publié un soutien à la prévention du suicide sur Facebook Live et avons introduit l’intelligence artificielle pour détecter les messages suicidaires avant même qu’ils ne soient signalés. Nous connectons également plus largement les gens avec des ressources en santé mentale, y compris des groupes de soutien sur Facebook.

https://www.facebook.com/facebook/videos/10156872543026729/

Qu’en est-il des domaines connexes comme la distraction numérique et l’impact de la technologie sur les enfants ?

Nous savons que les gens s’inquiètent de la façon dont la technologie influe sur notre attention et nos relations, ainsi que sur la façon dont elle affecte les enfants à long terme. Nous sommes d’accord sur le fait que ces questions sont d’une importance cruciale et nous avons tous beaucoup plus à apprendre.

C’est pourquoi nous avons récemment octroyé 1 million de dollars pour la recherche afin de mieux comprendre la relation entre les technologies médiatiques, le développement des jeunes et le bien-être. Nous faisons équipe avec des experts dans le domaine pour examiner l’impact de la technologie mobile et des médias sociaux sur les enfants et les adolescents, ainsi que la façon de mieux les soutenir dans leur transition à travers les différentes étapes de la vie.

Nous faisons également des investissements pour mieux comprendre la distraction numérique et les facteurs qui peuvent éloigner les gens des interactions en face-à-face qui sont plus importantes. Le multitâche nuit-il à nos relations personnelles ? Que diriez-vous de notre capacité à nous concentrer ? L’année prochaine, nous organiserons un sommet avec des universitaires et d’autres leaders de l’industrie pour aborder ensemble ces problèmes.

Nous n’avons pas toutes les réponses, mais étant donné le rôle prépondérant dont les réseaux sociaux jouent maintenant dans la vie de nombreuses personnes, nous voulons contribuer à élever la conversation. Dans les années à venir, nous ferons plus pour approfondir ces questions, partager nos découvertes et améliorer nos produits. À la fin de la journée, nous nous sommes engagés à rassembler les gens et à soutenir le bien-être grâce à des interactions significatives sur Facebook.