Sauf retournement de situation surprise, l’entreprise JCDecaux spécialisée dans les aménagements urbains va perdre le marché du Vélib à Paris. Ce géant français gérait le marché des vélos en libre-service depuis 2007. C’est la PME Smoove, basée à Montpellier, qui devrait logiquement devenir le nouvel opérateur. On vous explique tout.

JCDecaux va devoir céder sa place à Smoove pour le marché du Vélib’

Fin de règne pour JCDecaux. L’entreprise avait décroché le marché du Vélib en 2007 pour la ville de Paris, et elle devrait fort logiquement céder sa place à la PME montpelliéraine Smoove. Le syndicat Autolib Vélib Métropole a confirmé samedi dernier via un communiqué avoir classé en tête d’offre l’offre du groupement Smoovengo. Déjà bien installée dans plusieurs villes importantes comme Strasbourg, Nice ou encore Grenoble, cette PME pourrait bien remporter un combat titanesque. Smoove a en effet généré 10 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2016 contre quelques 3.4 milliards d’euros pour JCDecaux.

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La commission d’appel d’offres a donc préféré confier la gestion du Vélib à la PME. Il faudra attendre le 12 avril pour que le changement soit officiellement acté, mais cette première décision est d’ores et déjà un coup dur pour JCDecaux qui avait fait du Vélib l’une de ses plus grandes réussites et avait exporté ce système de vélos en libre-service à travers le monde entier. le Vélib sous JCdecaux, c’était environ 300.000 abonnés et 300 millions effectuées depuis son lancement en 2017.

Smoove, la PME innovante qui monte qui monte

Créée en 2008 par Laurent Mercat et ses deux frères passionnés de vélo, l’entreprise héraultaise Smoove fournit plus de 26 villes à travers le monde (Moscou, Marrakech, Chicago…), et une douzaine d’entre elles sont françaises (Montpellier, Clermont-Ferrand…). A l’heure actuelle, Smoove c’est 715 stations vélos, 8.800 vélos en libre-service et 13.000 vélos en location longue durée. Pour obtenir le marché des quelques 20.000 Vélib’ parisiens, elle s’est associée au groupe catalan Moventia, au numéro un français du parking Indigo, et à Mobivia, spécialiste de l’entretien automobile et de la vente de vélos à assistance électrique.

Smoove équipe aussi de systèmes innovants les vélos en libre service qu’elle propose. Elle a notamment développé un système alliant un boîtier électronique placé sur le vélo qui permet de le géolocaliser facilement, et un système antivol ingénieux associé à des mobiliers plutôt légers sans câblage et alimentés par de petits panneaux solaires afin de faciliter l’implantation de ses solutions. L’entreprise répond aussi au problème des stations surchargées en permettant aux utilisateurs d’accrocher leur vélo à d’autres engins lorsque la station est saturée tout en mettant un terme à la location.

C’est donc un défi de taille qui attend Smoovengo, puisque si sa solution est adoptée de manière définitive, elle verra son parc de vélos et de stations doubler.

Les salariés de Vélib’ en colère et les Parisiens trinquent

Suite à la perte de l’appel d’offre par JCDecaux, les salariés de Cyclocity, la filiale chargée de l’exploitation des vélos en libre service dans la capitale, entendent perturber le service. Bambo Cissokho, président du CE de Cyclocity a précisé qu’il était avant tout question de « ralentir » et de « perturber le service, et que « Smoove devra s’engager, comme la mairie de Paris, à garder les 315 salariés de Cyclocity ». Si toutes ces conditions ne sont pas remplies, un blocage sera envisageable dès le 5 avril.

Le président du CE de Cyclocity a ajouté :

« Nous allons donc perturber le système pour nous faire entendre. A partir de lundi on ne réparera plus les vélos abîmés. Mardi, on va manifester devant l’hôtel de ville de Paris. Et si on n’est pas entendus, on bloquera le service en éteignant les stations. »

Il faudra donc suivre de très près les déclarations officielles dans les jours à venir. Comme nous le précisions dans l’article, le verdict définitif sera rendu le 12 avril prochain.

En attendant, on souhaite bien du courage à nos amis parisiens qui utilisent ce service et risquent bien de trinquer dans les jours à venir.