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La peur des maladies nosocomiale est omni-présente lorsqu’on se rend dans un hôpital. Certains imaginent aussi qu’il pourrait y avoir inversion entre la gauche et la droite. Mais tout cela reste généralement de l’ordre de l’imaginaire. Ici, l’histoire est bien pire que tout ça.

En juillet 2011, Priscilla Dray entre à l’hôpital pour une interruption volontaire de grossesse. Elle n’est ressorti du Centre Hospitalier Universitaire de Bordeaux que quelques mois plus tard, amputée de ses deux jambes et ses deux bras.

On pourrait croire à de la science fiction ou à un film d’horreur, il n’en est rien. Une suite d’erreurs médicales a conduit au pire. Cette mère de trois enfants n’arrivent a fortiori pas à ce que la faute médicale soit reconnue.

Je suis rentrée en excellente santé au CHU un soir de juillet 2011. J’en suis ressortie massacrée un mois plus tard. Suite à une série d’erreurs médicales, les médecins m’ont amputée des 4 membres. Ces « professionnels » de la santé travaillent toujours. Ils devraient pourtant être d’urgence interdits d’exercer. Ils sont dangereux et c’est une honte pour la France qu’ils demeurent impunis.

Amputée des 4 membres suite à de nombreuses erreurs du CHU

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A 36 ans, dirigeante d’une entreprise de prêt à porter, son dernier enfant n’avait que quatre mois lorsqu’elle a décidé d’avorter. Le lendemain qui a suivi l’IVG, de retour chez elle, sa fièvre est monté jusqu’à 40°C.

En appelant les urgences de la maternité de l’hôpital, on lui conseille un Doliprane, un passage chez le généraliste ou un retour rapide aux urgences. Malgré les deux heures de route, elle retourne aux urgences.

En contact avec un interne, elle n’a aucun cas été vue par un médecin diplômé.  Dès son retour chez elle la fièvre est revenue. C’est alors un médecin généraliste de garde qui lui pronostique une septicémie.

De retour aux urgences, une autre interne lui annonce que « ce n’est quand même pas un médecin de ville qui va décider ! ». Son hospitalisation est donc refusée. « Elle doit juste mal vivre psychologiquement son IVG » insiste l’interne qui ajoute que les gonflements sont dus au fait qu’elle se serait « cognée ».

Finalement prise au sérieux dans la nuit qui a suivi, on annonce qu’il n’y a plus que 5 % de chances qu’elle survive. Un choc puisqu’on ne parlait que de petite infection jusqu’alors. Après 8 jours de coma artificiel, on lui apprend qu’elle doit être amputée des 4 membres.

La psychologue, très professionnelle également, a déclaré à la jeune femme devenue lourdement handicapée : « vous êtes forte vous. A votre place, je me serais suicidée ».

Après le CHU, elle décide de se « réparer »

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Motivée par son entourage, elle décide de remarcher avec des prothèses de jambe. Pour cela, elle a dû subir une opération très coûteuse. Aujourd’hui, elle espère une greffe des mains. Toutefois celle-ci lui est refusée en raison des budgets et réglementations françaises. C’est donc vraisemblablement à Philadelphie qu’elle pourra l’obtenir.

Quand à son médecin qui n’a pas prescrit les antibiotiques qui auraient pu la sauver, il pratique toujours. En France, ils ne sont pas juridiquement responsables de leurs erreurs. Aujourd’hui, comme l’indique l’Obs, cette femme se bat pour que personne ne rentre au CHU de Bordeaux pour en ressortir comme elle, « massacrée ».

Peut être tout cela ne serait jamais arrivé si certains ne se présentaient pas aux urgences pour rien, empêchant les médecins de faire correctement leur travail. Même si, bien évidemment, aucune excuse ne peut être ici recevable.