La CAF finance des vacances dans le pays d'origine des allocataires ? Vrai ou faux

Sur les réseaux sociaux, plusieurs affirment que la CAF finance des vacances dans le pays d'origine des allocataires. Est-ce vrai ?

Cela fait plusieurs jours déjà qu’une rumeur a vu le jour sur les réseaux sociaux. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle suscite de vives réactions. Elle affirme que la CAF finance des vacances dans le pays d’origine des allocataires.

Une rumeur qui a vu le jour sur les réseaux sociaux

Une publication partagée le 23 août sur X a été vue plus de 263 000 fois. Elle affirme : « La CAF donne une aide pour les vacances ‘Retour au pays d’origine’ de 720 euros dans le but de ‘favoriser les liens intergénérationnels et intra-familiaux' ».

L’internaute a ajouté : « Les vacances au bled financées par Nicolas Qui Paie », en référence à une expression critique du système fiscal français. Elle est souvent reprise par des courants politiques situés à droite et à l’extrême droite.

Toujours dans cette publication, l’auteur a affirmé : « On ne trouve rien sur le site de la CAF, comme si c’était un dispositif caché et proposé en loucedé ». Ce soupçon d’opacité a conduit à relancer le débat sur le rôle de la CAF.

Les Vérificateurs ont alors décidé de se pencher sur cette polémique et ont examiné la véracité des informations. L’argument principal de l’internaute s’appuie sur un document partagé en ligne.

Il s’agit du « guide des aides individuelles d’action sociale 2017 » de la CAF de l’Isère. Dans ce guide, une aide destinée aux parents allocataires a vu le jour. Elle visait les familles avec enfants à charge et un quotient familial plafonné à 720 euros.

La CAF répond aux accusations

L’objectif ? « Favoriser les liens intergénérationnels et intra-familiaux (rapprochement familial, connaissances intergénérationnelles) et permettre la découverte du pays d’origine, de sa culture, de donner d’autres repères aux enfants« .

Ce dispositif prévoyait une aide de 700 euros maximum par famille, destinée à couvrir les frais de transport. L’existence de cette aide est donc bien réelle. En revanche, il faut la replacer dans son contexte.

Contactée par les Vérificateurs, la CAF ne conteste pas l’authenticité du document. En revanche, elle rappelle que l’internaute qui relaye cette information a pris soin d’utiliser un ancien guide, hébergé sur un site extérieur.

La CAF a précisé que cet internaute « voulant créer de la polémique » cite « intentionnellement un ancien guide hébergé sur un site extérieur à la CAF« . L’organisme ajoute que « le site qui a mis en ligne cette info n’est pas fiable, avec des informations dépassées et qui peuvent semer la confusion auprès du public ».

Il ne s’agit pas d’un programme en vigueur, mais d’un dispositif local ancien et déjà supprimé. Les Vérificateurs indiquent que la CAF a confirmé que cette aide « n’existe plus depuis 2017 ».

Une aide expérimentale dans l’Isère

Elle avait vu le jour uniquement par la CAF de l’Isère, sur deux années, en 2017 et 2018. Chaque caisse départementale de la CAF dispose en effet d’un budget d’action sociale voté par son conseil d’administration.

Ce budget local peut financer des initiatives en fonction des besoins du territoire. L’Isère avait voulu tester cette aide expérimentale. Mais aucune autre CAF en France n’a suivi cette démarche. Aucune n’a repris ce type de financement par la suite.

Les Vérificateurs rappellent donc que cette initiative a bien existé. En revanche, elle ne concernait qu’un seul département et pendant une période courte. En réalité, la CAF ne propose pas d’aide nationale pour financer des séjours à l’étranger.

Et encore moins pour organiser un retour au pays d’origine des familles allocataires. Les dispositifs actuels de la CAF se concentrent sur le soutien aux familles, l’aide au logement, la petite enfance et l’insertion sociale.

Comme l’ont conclu les Vérificateurs, « les affirmations selon lesquelles la CAF donne secrètement une aide qui financerait des vacances dans leur pays d’origine pour ses allocataires sont donc trompeuses ».