Replay de l’émission Cash investigation sur le Coton « l’envers de nos tee-shirts ».

Dans le monde, le business du coton pèse près de 37 milliards d’euros de chiffre d’affaires chaque année. En Asie, au Bangladesh, en Inde, Sandrine Rigaud est partie enquêter sur la face sombre de cet or blanc.

Dans les filatures du Bangladesh notamment, des ouvrières – souvent très jeunes – vivent et travaillent dans les usines comme des prisonnières. Des situations sur lesquelles de grandes enseignes françaises semblent fermer les yeux. Un nouveau label promet aussi un coton plus équitable et respectueux de l’environnement. Mais il n’y a aucune traçabilité.

Plus grave, il est en train de mettre en péril la filière du coton bio qui propose une fibre textile sans pesticides.

La culture du cotonnier nécessite une saison végétative longue, beaucoup de soleil et un total de 120 jours arrosés pour assurer la croissance puis un temps sec en fin de cycle végétatif pour permettre la déhiscence des capsules et éviter le pourrissement de la fibre. Ces conditions climatiques se rencontrent généralement sous les latitudes tropicales et subtropicales. Le cotonnier supporte les climats tempérés à condition qu’il ne gèle pas.

La culture du cotonnier est majoritairement pluviale (Afrique subsaharienne, une grande partie des cultures des États-Unis, de l’Inde, de la République populaire de Chine). La culture pluviale est théoriquement possible dès 400 mm de précipitations annuelles. Pourtant, dans les faits, le cotonnier ne peut être cultivé sans irrigation qu’avec une pluviométrie supérieure à 700 mm/an, afin de pallier la variabilité interannuelle des pluies et les irrégularités de leur distribution. Ainsi, 40 % des surfaces cultivées en coton (Égypte, Ouzbékistan, Pakistan, Syrie) sont irriguées.

Pour lutter contre les parasites du cotonnier, et pour défaner chimiquement le cotonnier avant récolte (au Méthanearséniate monosodique en général), les cultivateurs des États-Unis ont longtemps utilisé et utilisent encore une grande quantité de pesticides contenant de l’arsenic (arséniate de plomb autrefois et organoarsénicaux aujourd’hui), ce qui a contribué à une pollution et une dégradation croissante des sols dans les régions de grande culture du cotonnier (Louisiane par exemple).

Les producteurs de cotonnier bio n’utilisent pas ces produits, mais ont une production moindre et plus coûteuse en main d’œuvre.