De nombreux Français s'inquiètent de voir cette allocation être définitivement supprimée en 2025. Voici ce qu'il faut savoir !
L’Allocation de solidarité spécifique (ASS) représente un soutien indispensable pour de nombreux demandeurs d’emploi en fin de droits. Pourtant, cette aide a été plusieurs fois menacée de disparition au cours des dernières années.
Une allocation menacée plus d’une fois
En 2023, sa suppression avait même fait l’objet d’une évocation dans le cadre d’une réforme plus large des aides sociales. Si la mesure n’a pas eu lieu en 2024, la question revient sur le tapis pour 2025.
L’ASS s’adresse principalement aux personnes ayant épuisé leurs droits à l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) et qui remplissent des critères bien précis. Pour y avoir droit, il faut notamment se mettre en recherche active d’emploi.
Il faut aussi rester apte au travail et justifier d’une certaine durée d’activité professionnelle dans les années précédentes. L’aide s’adresse également à des catégories spécifiques comme les artistes non salariés ou les marins pêcheurs.
Malgré son importance pour de nombreux foyers, l’ASS a toujours représenté une aide temporaire et marginale, à l’écart des dispositifs classiques d’indemnisation. Elle représente pourtant un filet de sécurité crucial pour les demandeurs d’emploi de longue durée qui ne bénéficient plus d’aucune autre forme de soutien.
Les débats autour de la suppression de cette allocation trouvent leur origine dans les contraintes budgétaires. L’État cherche depuis plusieurs années à rationaliser les dépenses liées aux prestations sociales.
La suppression de l’aide en 2025 ?
Cette allocation a vu le jour comme une cible logique pour des économies, au profit d’aides jugées plus « actives », comme les dispositifs de réinsertion ou la prime d’activité. En 2023, un projet de suppression de l’ASS avait vu le jour.
L’idée ? Réorienter les bénéficiaires vers d’autres mécanismes de retour à l’emploi, jugés plus dynamiques et mieux adaptés aux réalités du marché du travail. En revanche, cette orientation a suscité une vague de critiques.
Les associations, les syndicats et plusieurs élus ont souligné le danger d’abandonner les plus précaires, celles et ceux pour qui les perspectives de réinsertion immédiate restent faibles. Finalement, le gouvernement a renoncé à la suppression de cette allocation pour l’année 2024.
Et ce, notamment à cause du contexte social tendu et des risques d’augmentation de la précarité. Les défenseurs des droits des chômeurs, qui voient en cette allocation un instrument indispensable de solidarité, ont validé la décision.
En revanche, sachez tout de même que l’incertitude persiste pour l’avenir. Rien n’indique à ce jour que l’allocation soit définitivement sauvée. Si la réforme de l’assurance chômage se poursuit comme annoncé, un retour de la question de sa suppression pourrait réapparaître cette année.
Un coup de pouce indispensable pour beaucoup
D’autant plus que la prime forfaitaire, avant associée à l’ASS, a déjà fait l’objet d’une suppression en 2017. Cela réduit donc encore plus le soutien financier aux bénéficiaires. Le fonctionnement actuel de l’ASS repose sur un système de renouvellement tous les six mois.
Et ce, avec une évaluation des ressources et de la situation du demandeur. Cette logique de suivi complique également la vie des bénéficiaires. Ces derniers se retrouvent souvent confrontés à des démarches administratives répétitives.
Le montant de l’ASS varie selon la situation familiale et les ressources, mais reste modeste. Pour une personne seule sans autre revenu, l’allocation mensuelle atteint 579,90 euros. En cas de reprise d’activité professionnelle, il est possible de cumuler l’ASS avec des revenus pendant trois mois.
Passé ce délai, le versement s’arrête, mais le bénéficiaire peut alors prétendre à la prime d’activité, sous réserve de remplir les conditions.