Chèque énergie : cette aide attribuée à des milliers de fois pourrait disparaître

Le chèque énergie fait son grand retour cette année. Mais, ce dernier pourrait être amené à disparaître dans les prochaines années.

Le chèque énergie est une aide financière de l’État destinée à soutenir les ménages aux revenus modestes face au poids croissant de leurs factures énergétiques. Mais, ce coup de pouce financier pourrait disparaître prochainement.

Chèque énergie : une aide précieuse pour les Français

Le principal atout du chèque énergie est sa simplicité. En effet, il est attribué automatiquement sur la base du revenu fiscal, sans qu’aucune démarche particulière ne soit nécessaire.

Chaque année, les bénéficiaires le reçoivent directement à leur domicile. Ce qui garantit un accès rapide et sans complexité administrative.

L’avantage le plus évident réside dans son usage polyvalent. Le chèque peut être utilisé pour régler les factures d’électricité, de gaz naturel, de fioul ou encore de bois de chauffage.

Il peut aussi servir à financer certains travaux de rénovation énergétique. A condition qu’ils soient réalisés par un professionnel certifié RGE (Reconnu garant de l’environnement).

Ainsi, au-delà de l’aide immédiate pour payer ses factures, le dispositif encourage également les ménages à améliorer l’efficacité énergétique de leur logement. Ce qui contribue à réduire durablement leurs dépenses.

Autre point fort : le chèque énergie est cumulable avec d’autres dispositifs. Comme les tarifs sociaux de l’électricité et du gaz ou encore MaPrimeRénov’.

Des avantages réduits à peau de chagrin

Cela permet aux foyers les plus fragiles d’additionner différents soutiens et de maximiser leurs économies. Le montant, qui varie selon les ressources et la composition du ménage (entre environ 48 et 277 euros par an), s’adapte à la situation de chacun.

Cela renforce donc ainsi son caractère équitable. Enfin, ce dispositif présente un intérêt social et environnemental, car en réduisant la précarité énergétique, il améliore directement le quotidien de millions de foyers qui peinent à chauffer leur logement.

Mais, neuf ans après sa création, l’avenir du chèque énergie semble de plus en plus incertain. Généralisée en 2018, cette aide de l’État destinée aux ménages modestes pour régler leurs factures d’électricité, de gaz ou financer certains travaux de rénovation.

Aujourd’hui comprise entre 48 et 277 euros, elle profite à 5,5 millions de foyers, soit un ménage sur cinq. Mais un rapport conjoint de l’Inspection générale des finances et de l’Environnement le place désormais dans la liste des 92 milliards d’aides publiques à réexaminer.

Le document avance que ce dispositif, en soutenant directement la consommation d’énergie, irait à l’encontre de la sobriété prônée par les politiques publiques. Tout en ayant un impact « partiellement défavorable » sur la biodiversité.

Le chèque énergie va disparaître ?

Pour Françoise Thiebaud, membre de l’association citoyenne et laïque des consommateurs, faire du chèque énergie un symbole à abattre est révélateur d’un affaiblissement de la solidarité. Et aussi du rôle de l’État.

Même constat pour Manuel Domergue, directeur des études à la Fondation Abbé Pierre, qui juge la critique hors de propos. Selon lui, accuser des ménages vivant dans des logements mal isolés, chauffés à 12 degrés l’hiver, de nuire au climat.

Avec un chèque moyen de 150 euros est absurde. Il plaide pour des mesures structurelles, en particulier la rénovation énergétique, afin de réduire durablement les factures et la consommation.

Déjà fragilisé en 2024 par la disparition de la taxe d’habitation qui permettait le repérage automatique des bénéficiaires. Le dispositif a vu près d’un million de foyers éligibles passer à côté.

En 2025, une automaticité partielle se dit rétablie mais le calendrier change. Les chèques ne verront envoyés qu’en novembre. Avec un guichet en ligne ouvert jusqu’en février 2026, un délai jugé trop court.

Alors que le prix de l’électricité a bondi de plus de 40 % depuis 2019, plusieurs acteurs réclament une revalorisation d’au moins 40 % du chèque énergie. Faute de quoi son efficacité risque de s’éroder encore davantage.