Placer du papier alu autour de son compteur Linky, bonne ou mauvaise idée ? De nombreux Français ont recours à cette méthode.
Le compteur Linky, déployé par Enedis depuis 2015, est un compteur communicant d’électricité destiné à remplacer les anciens modèles mécaniques ou électroniques. Bien qu’utile, certains ménages n’hésitent pas à le customiser en plaçant du papier alu.
Le compteur Linky : un boîtier, plusieurs possibilités
Grâce à la transmission automatique des données de consommation, le compteur Linky permet un suivi plus précis et facilite la facturation sans relevé manuel. Il offre aussi la possibilité de mieux maîtriser sa consommation via l’espace client Enedis.
Ou bien les applications des fournisseurs. Cependant, son installation a suscité des controverses : certains usagers dénoncent des risques pour la vie privée ou la santé, ainsi qu’une hausse supposée des factures.
D’ailleurs, la rumeur selon laquelle recouvrir le compteur Linky de papier aluminium permettrait de bloquer les ondes continue de circuler. Elle se voit ainsi nourrie par les discussions en ligne et les échanges de voisinage.
L’idée paraît séduisante. Simple, peu coûteuse et supposément protectrice. Pourtant, la réalité scientifique contredit totalement cette croyance.
Le compteur Linky, désormais présent dans plus de 35 millions de foyers, utilise le courant porteur en ligne (CPL). Et ce, pour transmettre ses données.
Contrairement à une idée répandue, il ne diffuse donc pas d’ondes dans l’air, mais envoie un signal à très basse fréquence à travers le réseau électrique domestique. Les mesures officielles confirment que l’exposition électromagnétique reste extrêmement faible.
Pourquoi certains Français placent-ils du papier alu dessus ?
Selon les relevés publics, les émissions du compteur sont entre 25 et 37 fois inférieures aux seuils réglementaires. Elles ne durent que quelques secondes par jour, généralement la nuit.
L’argument de la « cage de Faraday » invoqué par les adeptes du papier aluminium ne résiste pas à l’analyse. Une véritable cage de Faraday doit être continue, fermée et parfaitement conductrice pour bloquer les champs électromagnétiques.
Une feuille d’aluminium posée sur un boîtier en plastique ne répond à aucun de ces critères. Surtout, le signal du Linky circule dans les câbles électriques et non dans l’air, rendant toute tentative de le bloquer par une couverture totalement inefficace.
Au-delà de l’inutilité du geste, cette pratique peut s’avérer dangereuse. Le compteur dissipe naturellement de la chaleur par son boîtier.
Compteur Linky : les idées reçues sur le boîtier vert d’Enedis
En l’enveloppant de métal, on empêche cette ventilation. Ce qui peut provoquer une surchauffe, voire un risque d’incendie en cas de défaillance électrique.
Enedis rappelle d’ailleurs que recouvrir le compteur compromet sa sécurité sans réduire en rien l’exposition aux ondes. À l’approche de l’hiver, mieux vaut se fier aux données officielles qu’aux astuces hasardeuses.
Laisser le boîtier dégagé, éviter tout contact métallique et surveiller sa consommation restent les meilleurs réflexes. Les chiffres, la physique et le bon sens convergent vers une conclusion simple : le papier aluminium sur Linky ne protège pas, il expose.
Si Linky est vanté pour ses bienfaits, il reste au cœur de nombreux débats. Certains usagers dénoncent des risques pour la vie privée, la santé ou encore des hausses de factures jugées suspectes.
En parallèle, le compteur fait face à un autre problème : la fraude. Des ménages ou des entreprises tentent de manipuler l’appareil pour réduire artificiellement leur consommation, provoquant des pertes estimées à plusieurs centaines de millions d’euros par an.
Ces pratiques entraînent un renforcement des contrôles et des sanctions de la part d’Enedis. Aujourd’hui, plus de 36 millions de foyers sont équipés de Linky.
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