Compteur Linky : pourquoi les Français ne doivent-ils surtout pas placer du papier alu sur le boîtier ?

Sur TikTok ou Instagram, certaines vidéos peuvent avoir un succès fulgurant en affirmant qu’envelopper son compteur Linky de papier aluminium permettrait de se protéger des ondes électromagnétiques. Cette pratique repose pourtant sur une idée dangereuse.

Depuis peu, certains soupçonnent par exemple la présence d’une caméra espion. Alors qu’il ne s’agit que d’une LED de fonctionnement, ou imaginent une transmission permanente de données intimes.

Et ce, alors que le compteur ne communique qu’une seule fois par jour, généralement la nuit. La question des ondes électromagnétiques cristallise l’essentiel des préoccupations.

Maux de tête, vertiges ou sensations de malaise sont parfois attribués au compteur Linky par certains users. Pourtant, les données scientifiques contredisent largement ces craintes.

Une étude menée par l’Agence nationale des fréquences en 2017 a montré que les émissions du Linky sont très largement inférieures aux seuils réglementaires. De 25 à 37 fois en dessous des limites qui se disent légales.

Elles sont même nettement plus faibles que celles émises par des équipements du quotidien comme les box Wi-Fi ou certains appareils dans la cuisine. Ce type de peur n’est d’ailleurs pas nouveau.

Compteur Linky : certaines pratiques sont dangereuses

Les smartphones, puis les écouteurs sans fil, ont eux aussi fait l’objet d’une accusation de tous les maux. Au point de voir apparaître des produits prétendument protecteurs, comme les patchs anti-ondes commercialisés par certaines boîtes.

Là encore, les études ont démontré leur inefficacité totale, voire un effet inverse avec une augmentation des émissions. Envelopper un compteur Linky de papier aluminium s’inscrit dans la même logique.

Non seulement cette solution n’apporte aucune protection réelle, mais elle peut surtout s’avérer dangereuse. Le papier aluminium empêche la dissipation normale de la chaleur, ce qui favorise une surchauffe du compteur, avec à la clé des risques de dysfonctionnement.

Mais aussi des coupures de courant, voire d’incendie. À cela s’ajoute un danger en plus : l’aluminium étant conducteur, il expose à un risque d’électrocution en cas de contact avec des éléments électriques.

La viralité de ces vidéos, parfois vues des dizaines de milliers de fois, illustre les ravages possibles de la désinformation lorsqu’elle touche à la sécurité domestique. Derrière des conseils se cachent parfois des pratiques à haut risque.

Surtout lorsqu’elles concernent des installations électriques. Rappelons enfin que le compteur Linky n’émet des données qu’une seule fois par jour, sur une courte plage horaire située entre minuit et six heures du matin.

Les ondes émises sont donc non seulement très faibles, mais également extrêmement limitées dans le temps. Loin des scénarios qui se veulent dangereux relayés sur les réseaux sociaux.