Beaucoup de Marines souffrent du syndrome de stress post-traumatique. L’armée américaine a donc commencé à utiliser la MDMA pour soigner ces symptômes et les aider à affronter l’après.

000712-F-4141A-001 	Sgt. Ronnie Guerra and other U.S. Marines from Golf Company, 25th Marine Regiment, prepare for a simulated attack on Vadu Beach, Romania, during Exercise Rescue Eagle 2000, on July 12, 2000.  Rescue Eagle 2000 is a Romanian-hosted joint and combined exercise designed to improve the abilities of multi-national forces to conduct peacekeeping, search and rescue, humanitarian assistance and disaster relief missions.  Forces from Azerbaijan, Bulgaria, Georgia, France, Germany, Greece, Hungary, Italy Moldovia, Romania, Slovakia, Turkey and the United States are participating in the exercise.  DoD photo by Senior Airman Benjamin M. Andera, U.S. Air Force.  (Released)

Les soldats sont « testés » par une organisation pharmaceutique spécialisée dans l’étude des produits psychédéliques et de leur usage médical. Différents dosages allant jusqu’à 125 mg par prise sont utilisés.

Nicholas Blackston était dans le Humvee qui fut frappé par une roquette en 2006. Son chauffeur est mort sur le coup, et Blackston a été touché par des éclats métalliques au niveau des membres inférieurs.

Six mois après avoir quitté l’Irak, Nicholas a affirmé qu’il se sentait ailleurs. Le syndrome de stress post-traumatique lui a été diagnostiqué, et on lui a prescrit divers antipsychotiques et autidépresseurs. Selon l’intéressé, ces médicaments le transformaient en véritable zombie et n’empêchaient pas ses pensées suicidaires. Il savait qu’il avait besoin d’un traitement alternatif pour rendre sa vie plus supportable.

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« J’étais au bord du gouffre, j’étais prêt à essayer n’importe quoi »

Blackston a alors appris qu’une étude test utilisant la MDMA avait été créée, il s’y est inscrit et a commencé des séances de psychothérapie sous MDMA. Il prenait une pilule le matin et un thérapeute discutait pendant près de 8 heures des événements qui ont causé son syndrome. Lorsque un soldat est atteint, 3 zones de son cerveau fonctionnent de façon anormale, dont la zone lui faisant éprouver la peur. Sous MDMA l’activité au sein de cette zone diminue pour devenir supportable, favorisant une thérapie plus classique.

Après trois sessions avec des prises de 75 mg, suivies de trois autres avec des prises de 125 mg, Nicholas a déclaré que ce traitement unique en son genre l’avait guéri.

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« Pendant longtemps j’ai été envahi par l’horreur des évènements et la culpabilité. Quand on est soldat perdre des camarades est toujours une source de culpabilité. Je peux dire aujourd’hui que je n’ai plus cette sensation aujourd’hui ».

« Après ma thérapie, j’ai eu un regard nouveau sur ce passé, il ne me hante plus ».

Blackston a toujours des angoisses et des inquiétudes aujourd’hui, mais il tente de les diluer dans la peinture, art qu’il pratique depuis peu. Selon une étude, 10 patients sur 12 ayant été traités par MDMA ne sont plus aujourd’hui classés comme souffrant du syndrome de stress post-traumatique.

Ceci est donc une lueur d’espoir pour ces soldats traumatisés dont la bataille continue bien après leur retour au pays. Une toute autre bataille ou toute substance aidant à la réadaptation, même stigmatisée, n’est jamais de trop.