"Des pâtes à 29 €, une salade à 25 €" : la note salée des restaurants fait fuir les clients

Cet été, de nombreux restaurants et restaurateurs ont fait la mou. En cause ? La fréquentation qui s'est réduit à peau de chagrin.

En plein été, alors que le soleil et la douceur devraient remplir les terrasses, un constat surprend : de nombreux restaurants peinent à attirer les clients. Un phénomène rare, qui a mis certains restaurateurs dans l’embarras.

Restaurant : les Français les ont désertés cet été

Le phénomène, observé notamment dans le Nord selon La Voix du Nord, s’étend bien au-delà. Comme le souligne Capital, de la Côte d’Azur au Pays basque en passant par l’Alsace, les restaurateurs notent tous une baisse de fréquentation des restaurants.

Mais derrière ces tables vides, les avis divergent quant aux causes réelles. En effet, le sujet agite les réseaux sociaux depuis plusieurs semaines.

Vacanciers français comme étrangers partagent leurs déceptions en ligne. L’un résume son sentiment ainsi : « Je vais de moins en moins au restaurant parce que c’est mauvais. Soit médiocre, soit prétentieux, surtout à Paris. On ne se régale plus et ça ne vaut pas le prix demandé. »

D’autres internautes nuancent en affirmant que tout dépend des établissements. « Les vrais restaurants, ceux qui cuisinent vraiment, trouvent toujours leur clientèle. Mais les consommateurs refusent désormais de payer du surgelé au prix du frais », analyse Thibaut.

Malgré ces différences, un reproche revient en boucle : l’addition, jugée beaucoup trop salée. Et certaines anecdotes frappent les esprits.

Une vacancière raconte à Capital : « Une assiette de pâtes à 29 euros et une salade à 25 euros… Même en Italie, on mange trois fois mieux pour deux fois moins cher. » Dans plusieurs régions touristiques, beaucoup de visiteurs préfèrent donc improviser un pique-nique.

Des prix qui font grincer des dents

Certains préfèrent également cuisiner eux-mêmes plutôt que de s’attabler. Selon l’UMIH, la fréquentation des restaurants a reculé de 15 à 20 % cet été à l’échelle nationale.

Une baisse qui inquiète, car certains redoutent déjà que les habitudes des vacanciers ne changent durablement. Mais, les restaurateurs étranglés par les coûts.

En effet, du côté des professionnels, les explications sont claires : la flambée des charges. « Nos coûts de production sont très élevés en France, et nos prix ne sont pas toujours attractifs », reconnaît Thierry Marx, président de l’UMIH.

Le chef étoilé cite l’énergie, les matières premières ou encore les loyers, dont la hausse a grignoté les marges. Le constat est le même en région.

« Le gaz, l’électricité, l’huile, la viande… tout a augmenté, nos marges sont écrasées », confirme le président de l’UMIH de l’Oise. Un chiffre alerte particulièrement la profession : près de 25 restaurants ferment chaque jour, selon Thierry Marx.

Ces derniers se disent ainsi souvent incapables d’encaisser ces hausses alors que les marges tournent autour de 2 %. « La moindre turbulence économique peut suffire à mettre la clé sous la porte », prévient-il.

La fréquentation des restaurants en berne

Alors, pour éviter une désaffection durable, certains restaurateurs réfléchissent déjà à s’adapter. L’UMIH appelle à « examiner la situation dans le détail pour que la France reste un pays attractif » et encourage à repenser les cartes et les prix.

Plusieurs établissements envisagent des formules plus accessibles ou des menus simplifiés pour regagner du terrain face aux snacks. Food trucks et plateformes de livraison qui séduisent par leurs tarifs plus abordables.

Mais la tâche est ardue, tant les attentes des clients et les contraintes économiques semblent s’éloigner. Comme le résume une vacancière : « Il y a un moment où le portefeuille ne suit plus. »

Entre hausse des coûts et exigence d’un meilleur rapport qualité-prix, les restaurateurs devront sans doute réinventer leur recette. Ils n’auront pas le choix pour convaincre à nouveau les vacanciers de s’attabler chez eux.