Vous l'ignorez peut-être, mais lorsque vous vous rendez à un distributeur de billets, vous payez des frais, qui s'élèvent à plusieurs euros.
Retirer de l’argent au distributeur peut parfois coûter plus cher qu’on ne le pense. En effet, l’opération reste gratuite tant qu’elle est effectuée dans un DAB appartenant à la banque du client, mais des frais s’appliquent le cas opposé.
Distributeur de billets : combien ça vous coûte réellement ?
En France, un retrait réalisé dans un distributeur d’une autre enseigne, appelé retrait déplacé, peut générer des frais supplémentaires. Surtout pour les titulaires de cartes classiques.
Selon le comparateur Panorabanques, les établissements offrent en moyenne 2 à 3 retraits déplacés gratuits par mois (exactement 2,65). Au-delà, chaque opération coûte environ 1 euro, voire 1,50 euro dans certaines banques.
« Le nombre de retraits déplacés gratuits baisse d’année en année, tandis que les frais augmentent », souligne Anna Meylacq, porte-parole de Panorabanques. Même les cartes haut de gamme sont désormais concernées.
Au-delà du troisième ou quatrième retrait mensuel, les frais s’appliquent, une évolution récente, inexistante il y a encore cinq ans. Mais alors, comment réduire les frais de retrait ?
Avant tout, il faut vérifier les conditions tarifaires de sa banque, disponibles en ligne dans le document d’information tarifaire. Un réflexe pourtant peu répandu.
Selon une étude Panorabanques relayée par Le Monde, un quart des Français ne prêtent pas attention à la banque dans laquelle ils retirent leurs espèces. Ce désintérêt coûte cher, d’autant que 18 % des clients effectuent plus de trois retraits par mois.
Le nombre de DAB en forte baisse
Ceux-là ont donc tout intérêt à privilégier les automates de leur propre établissement. Mais la tâche devient plus compliquée : le nombre de DAB est en forte baisse.
En France métropolitaine, on comptait 42 578 distributeurs fin 2024, soit 15 % de moins qu’en 2019. Selon le Comité national des moyens de paiement (CNMP).
Les banques réduisent progressivement leur parc, en raison des coûts élevés d’entretien et de sécurité. Toutefois, cette rationalisation n’aurait pas dégradé l’accès au cash, selon la Banque de France.
« Les suppressions concernent surtout les centres-villes déjà bien équipés », précise Raymond de Pastor, responsable des études fiduciaires. Aujourd’hui, 98,8 % des Français de plus de 15 ans vivent à moins de quinze minutes en voiture d’un DAB.
Pour optimiser les coûts et maintenir un maillage national, BNP Paribas, SG, Crédit Mutuel et CIC ont uni leurs forces sous une marque commune : Cash Services. Les 6 000 sites de leurs réseaux vont progressivement adopter cette nouvelle identité.
De nouveaux distributeurs de billets sans frais
Cela permet donc aux clients de retirer, déposer ou encaisser des chèques sur n’importe quel automate du groupement. Et ce, sans frais supplémentaires.
« Nous avons repéré près de 2 000 zones où plusieurs de nos distributeurs se trouvaient à moins de 250 mètres les uns des autres. La rationalisation s’est concentrée sur ces doublons », explique Olivier Fournier, président de 2SF, société fiduciaire commune aux quatre groupes.
Déjà 1 600 automates Cash Services ont fait l’objet d’une installation en 2025. De plus, l’initiative continue à s’étendre et les retraits effectués sur ces bornes ne sont pas considérés comme déplacés, même si le distributeur appartient à une autre banque du groupement.
Résultat : aucun frais supplémentaire pour le client. Le dispositif prévoit aussi d’équiper des zones dépourvues de DAB, en partenariat avec des collectivités locales, centres commerciaux, gares ou aéroports.
Une manière d’assurer la continuité du service tout en modernisant un réseau en pleine mutation. En France, les distributeurs de billets se font de plus en plus rares, mais malgré tout, les Français restent attachés aux DAB et ils ne sont pas près de disparaître.