L'écran de téléphone a vraiment un impact nocif sur la vue ?

De nombreuses personnes se demandent si l'écran de téléphone a réellement un impact nocif sur la vie. Voici ce qu'il faut savoir !

L’écran de téléphone fait désormais partie du quotidien. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne cesse de susciter de nombreuses inquiétudes sur ses effets réels sur la vision. La question revient souvent.

L’écran de téléphone dangereux pour la vue ?

Les enfants et les adolescents passent plusieurs heures par jour devant un écran de téléphone. De nombreux parents s’inquiètent d’ailleurs de cet effet sur la vision. Les spécialistes interrogés par Sciences et Avenir rappellent qu’il existe encore beaucoup d’incertitudes.

En revanche, il y a des signaux qui méritent une attention particulière. Alicia Torriglia, directrice de recherche à l’Inserm, a souligné que « le lien de cause à effet entre l’exposition aux écrans et l’évolution de la vision est très difficile à prouver scientifiquement ».

Elle ajoute également que « nous manquons encore de recul pour correctement mesurer cet effet ». L’écran de téléphone reste un objet relativement récent dans l’histoire humaine. Ce qui rend les études complexes.

La spécialiste précise qu’il existe trop de paramètres pour établir une relation directe : distance, durée, âge, moment de la journée ou de la nuit. Elle a rappelé : « Il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte ».

Avant d’interroger : « Qui regarde l’écran ? À quel moment de la journée ou de la nuit ? Combien de temps ? À quelle distance ? ». Elle a insisté aussi sur les limites des expérimentations : « On ne peut pas non plus faire n’importe quels tests, que ce soit sur les humains ou les animaux ».

« Les lumières bleues sont les plus nocives pour l’œil »

Les connaissances actuelles permettent tout de même de comprendre certains mécanismes. La lumière bleue issue des LED, présentes dans chaque écran de téléphone, reste une source de préoccupations.

Alicia Torriglia avertit que « les lumières bleues sont les plus nocives pour l’œil« . Le risque dépend du moment de l’exposition. Et pour cause, la rétine suit le rythme circadien.

La chercheuse explique que « la rétine est soumise, comme le reste du corps, au cycle circadien. Elle est plus sensible la nuit car la lumière y est normalement plus faible ». Lorsque l’écran de téléphone illumine le visage dans l’obscurité, ce cycle peut se dérégler.

Elle a alors détaillé : « Le cerveau pense qu’il fait jour, et régule ses hormones en conséquence ». Ce dérèglement affecte le sommeil, la vigilance et peut se lier à des pathologies comme les maladies cardio-vasculaires, le diabète ou certains cancers.

Le risque de DMLA précoce a également été évoqué dans un article de 2021. La lumière bleue du Soleil et celle des LED n’ont pas encore fait l’objet de comparaison. Le texte rappelle que les enfants possèdent un cristallin transparent.

Une progression de la myopie

Cela les rend plus vulnérables. Les chercheurs parlent d’un « capital lumière » similaire au « capital Soleil » évoqué pour la peau. Trop d’exposition durant l’enfance pourrait réduire ce capital. En revanche, aucune certitude n’existe à ce jour.

Il faudra encore 20 à 30 ans pour obtenir des conclusions solides. Le risque de myopie, en revanche, semble mieux établi. Alicia Torriglia reconnaît qu’il n’existe pas une seule preuve définitive, mais « un faisceau de preuves ».

Les chiffres montrent une progression rapide de la myopie dans le monde, notamment chez les jeunes générations. En Corée du Sud, jusqu’à 73 % des 12-18 ans restent concernés. En France, environ un tiers de la population est touché, contre 20 % dans les années 1970.

De plus, 42 % des 10-19 ans présentent déjà des signes de myopie. Des expériences sur des animaux diurnes montrent un effet similaire. La lumière bleue favoriserait la myopie, tandis que la lumière rouge favoriserait l’hypermétropie.