Le mariage forcé ou le kidnapping de jeunes filles sont des phénomènes très réputés dans nombreux pays d’Afrique. Une jeune réfugiée a écrit cet émouvant poème, quand elle a enfin pu se libérer de son ravisseur.

Une histoire bien triste

L’auteur du poème du jour est Jediva, un pseudonyme que porte une jeune réfugiée qui a été mariée de force à un homme. Jediva fut kidnappée à l’âge de 15 ans et emmenée au Kenya, pour être présentée à son bourreau comme ayant 19 ans.

Jediva a vécu sous la terreur des maltraitances de son mari, parfois battu à mort et vivant presque comme une esclave. Elle n’avait pas le droit de lire, ni accès à une éducation, sous peine de se faire tabasser par son ravisseur.

Mais un jour elle a réussi à s’échapper et se rapprocher d’un poste de police. La police a donc mis Jediva en sécurité en la mettant dans un camp de réfugiés au Kenya. Maintenant elle fréquente l’école, grâce au programme d’enseignement basé sur les tablettes de la Fondation Vodafone.

Un poème plein de sens

Selon Jediva les filles devraient toutes avoir accès à l’éducation pour briller avec succès. Mais cela afin que tout le monde, même les hommes, respectent les filles. Selon cette jeune rescapée, l’éducation c’est la clé de la vie. Voici son émouvant poème.

« Quand je vais à l’école pour acquérir des connaissances,

Ils disent que les filles sont nées pour être mariées et faire de la cuisine leur bureau.

Quand je passe mes examens, ils disent que j’ai triché.

Quand j’échoue, ils disent: regardez cette imbécile qui gaspille notre argent.

Quand je porte une robe longue, ils disent: regardez cette fille démodée.

Quand je porte une robe courte, ils disent: regardez cette prostituée.

Quand je marche avec mon frère, ils disent qu’il est mon amant.

Quand je marche seul, ils disent: même les vierges ont du temps pour les hommes.

Quand je grossis, ils disent que je suis enceinte.

Quand je maigris, ils disent que je suis séropositif.

S’il vous plaît, dites-moi s’il vous plaît, qu’est-ce que ce monde attend vraiment d’une petite fille? »

Le poème de Jediva laisse à réfléchir, surtout à une époque où le droit et la liberté des femmes semblent bafouer.