Les produits vendus par Ikea pourraient subir une nouvelle hausse. Et cette dernière serait due à l'utilisation des cartes bancaires.
Le succès d’IKEA en France repose sur un mélange unique d’innovation commerciale, de sens pratique et de capacité à s’adapter aux habitudes locales. Si les prix pratiqués sont bas, ils pourraient ne plus l’être à l’avenir…
Ikea : un succès suédois incommensurable
Arrivée dans l’Hexagone en 1981 avec son premier magasin à Paris, l’enseigne suédoise Ikea a su séduire rapidement un large public grâce à une offre inédite. Du mobilier design, fonctionnel et abordable, que chacun peut transporter et monter soi-même.
Une promesse qui a bouleversé les codes traditionnels de l’ameublement en France, alors dominé par des enseignes plus classiques et souvent plus coûteuses. Aujourd’hui, Ikea compte plus de 35 magasins répartis sur tout le territoire.
Auxquels s’ajoutent des points de retrait et une forte présence en ligne. L’enseigne attire chaque année des millions de visiteurs, venus chercher non seulement des meubles, mais aussi une expérience.
Car le parcours en magasin, pensé comme une mise en scène de la maison idéale, a lui aussi contribué à forger l’identité de la marque. Le fameux labyrinthe qui conduit le client de pièce en pièce, les showrooms inspirants.
Et la possibilité de repartir avec un produit immédiatement disponible sont devenus emblématiques. Le succès d’Ikea repose également sur sa capacité à s’ancrer dans la culture française tout en restant fidèle à son identité scandinave.
Le géant suédois a su adapter son offre aux goûts hexagonaux. Avec des cuisines modulaires pensées pour les petits appartements urbains ou des solutions de rangement pratiques pour les espaces réduits.
Une enseigne qui a su tirer son épingle du jeu
Son restaurant, avec ses célèbres boulettes de viande, est lui aussi devenu une étape incontournable. Enfin, Ikea a investi dans la durabilité.
En promouvant l’économie circulaire, le recyclage et des gammes de produits plus respectueux de l’environnement. Des valeurs qui résonnent fortement avec les préoccupations des consommateurs français.
Entre accessibilité, créativité et engagement, l’enseigne s’est imposée comme une référence incontournable du quotidien en France. Cependant, à cause de la carte bancaire, les prix pourraient exploser.
Elle est partout : dans nos poches, nos portefeuilles et nos habitudes quotidiennes. La carte bancaire s’impose comme l’outil de paiement privilégié, que ce soit pour régler ses achats en magasin via le sans-contact ou pour valider une commande en ligne.
Pourtant, ce geste devenu banal a des répercussions souvent méconnues. Selon la carte utilisée, la transaction ne coûte pas la même chose au commerçant, et ces frais peuvent, à terme, influencer le prix payé par les consommateurs.
Derrière chaque paiement, le commerçant s’acquitte de frais. Il doit verser une commission interbancaire à sa banque, mais aussi des frais de réseau prélevés par les opérateurs de paiement comme Visa, Mastercard ou le système français CB.
Or, le montant de ces frais varie fortement : en moyenne 0,9 % pour CB, mais jusqu’à 1,2 % pour les cartes Visa ou Mastercard. La différence paraît minime, mais elle pèse lourd sur les volumes de transactions.
Ikea : le prix des articles va augmenter pour cette raison
Désormais, Visa et Mastercard concentrent environ deux tiers des paiements dans la zone euro. Pour certains distributeurs, cette situation ampute les marges au point de les pousser à envisager une hausse des prix.
En début d’année 2025, plusieurs enseignes comme Système U, Auchan ou Cdiscount ont alerté sur le sujet. Dominique Schelcher, patron de Système U, regrettait même que certaines banques suppriment désormais le logo CB sur leurs cartes.
Ce qui augmente mécaniquement les frais. Plus récemment, de grands groupes tels que Carrefour, IKEA, H&M, Aldi, Amazon et eBay ont saisi la Commission européenne dans une lettre commune.
Ils dénoncent des pratiques jugées abusives et soulignent que les commissions ont bondi de 34 % entre 2018 et 2022. Et ce, sans que la qualité des services fournis ne progresse.
Ces distributeurs redoutent un scénario simple. Si rien n’est fait pour encadrer ces frais, les enseignes n’auront d’autre choix que de les répercuter sur les clients. En clair, ce sont les consommateurs qui, in fine, pourraient payer la différence.