Les voitures Street View de Google vont parcourir le monde entier afin de cartographier la qualité de l’air.

Au cours de ces trois dernières années, quelques-unes des fameuses voitures Street View de Google ont sillonné les rues de la Californie pour une mission très précise. En effet, elles étaient équipées des capteurs environnementaux de la société Aclima, afin de mesurer la pollution atmosphérique.

Aujourd’hui, Google et Aclima ont annoncé qu’ils élargissaient leur partenariat à l’échelle mondiale. Le fait que le géant du Web envisage de lancer officiellement un service de surveillance de la qualité de l’air au-delà des États-Unis indique que ses efforts de collecte de données se sont révélés fructueux.

La qualité de l’air varie dans la même rue

Il convient de souligner que les grandes villes disposent déjà de capteurs pour contrôler le niveau de pollution, mais ceux-ci ne sont généralement pas répandus – et surtout très coûteux. De ce fait, elles ne rassemblent des données que dans quelques endroits, alors que le degré d’altération de l’air varie d’un lieu à l’autre, même dans un même quartier.

Davida Herzl, PDG d’Aclima a déclaré :

« Nous avons constaté que vous pouvez avoir la meilleure qualité de l’air et la pire qualité de l’air dans la même rue… »

Les données fournies par les capteurs des véhicules Street View à Oakland, en Californie, ont démontré par exemple que le taux de monoxyde de carbone, d’oxyde d’azote et d’autres polluants nocifs pouvaient être jusqu’à huit plus élevé d’une extrémité à l’autre d’une rue.

Ainsi, si une personne asthmatique tentait de vérifier en ligne le niveau de pollution de sa rue – alors que le capteur le plus proche se trouve à l’autre bout -, elle risquerait d’être induite en erreur.

C’est pourquoi Aclima a travaillé à la création d’un nouvel algorithme, et a conçu un capteur intelligent pouvant mesurer les polluants aussi précisément qu’un équipement de laboratoire traditionnel – une approche que l’EPA (l’United States Environmental Protection Agency) a validé.

Des données sur la pollution de l’air précises et en temps réel

Environ 50 voitures Street View de Google seront munies de cette nouvelle technologie, et commenceront dès cet automne à parcourir l’ouest des États-Unis, ainsi que l’Europe. Elles captureront des données à différents moments de la journée, et ce, au niveau de la même rue.

Elles évalueront notamment les taux de dioxyde de carbone (CO2), de monoxyde de carbone (CO), d’oxyde nitrique (NO), de dioxyde d’azote (NO2), d’ozone (O3) et de particules (PM2.5).

Ces données seront géolocalisées, et partagées publiquement sur Google BigQuery afin que la communauté et les scientifiques puissent y accéder.

Herzl a souligné :

« Les villes doivent comprendre où se situe cette pollution et qui elle affecte, puis être en mesure de prendre des mesures fondées sur ces données pour comprendre si ce que nous faisons a un impact.

Pour l’instant, il n’y a pas d’infrastructure pour cela. Nous parlons beaucoup des changements climatiques, mais il nous manque les données pour les gérer.

Ce que nous essayons vraiment d’accomplir ici, c’est la première vague vers notre vision de l’ubiquité. »

Aclima pense aussi s’associer à d’autres flottes, comme les autobus urbains ou les voitures en covoiturage.