Livret A: la chute des taux confirmée, la somme que vous allez perdre

Face à la chute confirmée des taux pour le Livret A, vous risquez de perdre une somme d'argent assez importante !

L’épargne réglementée traverse une période délicate. Après avoir profité d’un taux à 3 % en 2023 et début 2024, le Livret A subit une baisse significative. Fixé actuellement à 2,4 %, son rendement pourrait encore reculer dès le 1ᵉʳ août prochain.

La baisse du taux du Livret A

D’après les informations relayées par Europe 1, la prochaine révision du taux du Livret A pourrait le faire chuter à 1,7 %, en suivant la méthode de calcul actuelle. Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS), qui suit les mêmes règles, serait lui aussi concerné.

Cette estimation prend en compte l’évolution de l’inflation et des taux interbancaires. Même si le gouvernement garde la possibilité d’intervenir pour arrondir les angles, cette tendance à la baisse semble difficile à enrayer.

Cette chute du taux pourrait entraîner une perte importante pour les épargnants les mieux dotés. Pour un placement à 22 950 euros, soit le plafond du Livret A, un rendement à 1,7 % génère environ 390 euros d’intérêts annuels, contre 688 euros à 3 %.

La différence dépasse donc les 290 euros par an, sans tenir compte de l’inflation. Plus modestement, pour un épargnant avec 5 000 euros, la perte se chiffre autour de 63 euros par an. Une somme non négligeable, surtout dans un contexte économique incertain.

Le directeur du Cercle de l’épargne, Philippe Crevel, a pris la parole sur la stratégie à adopter face à cette baisse. Il a confié : « Il faut maintenir son livret. En revanche, à partir du moment où on a deux ou trois mois de revenus en épargne de précaution ».

« Il faut aller sur des produits rémunérateurs »

Avant d’ajouter : « Le reste, il faut aller sur des produits rémunérateurs. Il y a l’assurance-vie, le plan épargne« . Le Livret A reste utile comme réserve de sécurité. En revanche, il ne faut plus s’attendre à de la performance.

Certains épargnants, notamment ceux aux revenus modestes, se tournent désormais vers une autre solution : le Livret d’Épargne Populaire (LEP). Son taux actuel de 3,5 % net d’impôts reste attractif. Mais il pourrait lui aussi baisser.

Le rendement du LEP se calcule en fonction de l’inflation hors tabac observée entre janvier et juin 2025. Or, cette inflation s’élève à 0,8 %, selon les chiffres relayés par Capital. Malgré tout, le LEP bénéficie d’une protection réglementaire.

Un arrêté datant de 2021 empêche son taux de passer sous celui du Livret A majoré de 0,5 point. Si le Livret A passe à 1,7 %, le taux minimal du LEP s’établira donc à 2,2 %. Ce seuil limite les dégâts pour les ménages les plus fragiles, même si le recul reste perceptible.

La décision de l’État très attendue

En revanche, l’État pourrait tout de même jouer un rôle décisif. Selon Capital, le ministre de l’Économie Eric Lombard pourrait décider d’accorder un coup de pouce symbolique. Une mesure qui viserait à soutenir le pouvoir d’achat tout en évitant une trop grande désaffection de l’épargne réglementée.

Le signal politique envoyé serait fort et potentiellement bien perçu par l’opinion publique. Face à ces incertitudes, de plus en plus de Français s’interrogent sur l’avenir de leur épargne. Le Livret A conserve ses avantages.

Il offre une liquidité immédiate, une sécurité et une exonération d’impôts. Mais il ne remplit plus son rôle de rempart contre la perte de valeur de l’argent, surtout en période de forte volatilité économique.

Conserver un montant raisonnable sur le Livret A reste important pour gérer les imprévus. Au-delà de cette réserve, des alternatives comme l’assurance-vie, les plans d’épargne retraite ou même les SCPI peuvent offrir de meilleurs rendements. Et ce, à condition d’accepter une prise de risque plus importante.