« On nous prend pour cible » : ce que les retraités pourraient perdre avec la nouvelle politique du gouvernement

Les prochaines réformes du gouvernement ne devraient pas ravir les retraités. De nombreux Français pourraient perdre certains droits.

En 2025, le quotidien des retraités en France est marqué par plusieurs évolutions importantes. Avec les récentes annonces du gouvernement, certains pourraient perdre leurs droits.

Retraités : des nouveautés en 2025

La plus visible des nouveautés pour les retraités concerne la revalorisation des pensions, appliquée dès le 1ᵉʳ janvier. Et alignée sur l’inflation, avec une hausse d’environ 2,2 %.

Une seconde augmentation se voit prévue au cours de l’année pour les pensions les plus modestes. Afin de préserver le pouvoir d’achat face à la hausse des prix.

Le système de calcul des droits connaît lui aussi un tournant avec la mise en place progressive d’un régime universel par points. Ce nouveau dispositif, qui remplace les multiples régimes existants, vise à rendre les règles plus lisibles et équitables.

Les assurés disposent désormais d’un compte retraite unique accessible en ligne. Ainsi que d’un simulateur officiel pour estimer leurs droits.

Un accompagnement personnalisé est également proposé afin de faciliter la transition vers ce système. La retraite progressive est renforcée : les salariés peuvent désormais, à partir de 60 ans, travailler à temps partiel tout en percevant une partie de leur pension.

Cette formule permet une sortie plus souple du marché du travail. Dans le même esprit, un nouveau Contrat de Valorisation de l’Expérience offre aux demandeurs d’emploi seniors la possibilité de continuer à valoriser leurs parcours professionnels.

Des impacts négatifs sur les pensions ?

Sur le plan budgétaire, l’exécutif avait envisagé de retarder la revalorisation des pensions pour réaliser des économies. Mais cette option ne fait pas l’unanimité.

Le choix a finalement été fait de soutenir le pouvoir d’achat des retraités. Tout en cherchant à mieux cibler les efforts fiscaux sur les catégories les plus aisées.

Dans l’ensemble, les changements de 2025 s’inscrivent dans une double logique. D’une part, protéger les revenus des retraités face au coût de la vie, et d’autre part moderniser le système pour le rendre plus clair, plus adapté aux nouvelles réalités du vieillissement.

Depuis plusieurs années, l’abattement de 10 % appliqué automatiquement sur les pensions de retraite imposables est dans le viseur du gouvernement. Toujours en vigueur aujourd’hui, il pourrait se voir supprimé dès 2026.

Avec à la clé une hausse d’impôt non négligeable pour une large partie des retraités. Et, par ricochet, un impact direct sur leur pouvoir d’achat.

La suppression de ce dispositif cause du tort aux retraités

La suppression de ce dispositif toucherait immédiatement plus de 500 000 retraités imposables. Leur revenu fiscal de référence (RFR) grimperait d’environ 10 %, un détail en apparence technique, mais aux conséquences lourdes.

Le RFR est en effet un indicateur central qui conditionne l’accès à de nombreuses aides sociales. Plus il est bas, plus un retraité peut bénéficier de soutiens financiers.

À l’inverse, une hausse entraîne des pertes possibles. Diminution des pensions via une CSG plus élevée, perte d’allocations, voire exclusion de certains dispositifs.

Un RFR gonflé peut par exemple rendre un retraité inéligible au Livret d’épargne populaire (LEP), détenu actuellement par 11,4 millions de Français, dont 4,4 millions de retraités. De même, il conditionne l’accès à plusieurs aides de la CAF.

Comme les APL, l’ASPA ou encore l’AAH. Une augmentation, même modeste, pourrait donc suffire à priver certains foyers fragiles de prestations essentielles.

Pire encore, certains pourraient perdre leur place dans les logements sociaux. Pour les actifs qui n’ont pas encore pris leur retraite, il existe toutefois une stratégie pour amortir le choc fiscal à venir : le Plan Épargne Retraite (PER).

Ce dispositif permet de mettre de côté des revenus tout au long de sa carrière et d’y accéder une fois à la retraite. Ses versements, sous conditions, sont déductibles du revenu imposable, ce qui réduit la pression fiscale immédiate.

Et ce, tout en constituant un capital pour l’avenir. Un moyen de se protéger dès aujourd’hui contre l’éventuelle disparition de l’abattement de 10 %.