Permis de conduire : dans cette région de France, passer l'examen relève du parcours du comnattant

Le permis de conduire est un examen obligatoire, mais dans certaines régions de France, obtenir une date d'examen relève de l'impossible.

Obtenir le permis de conduire reste une étape décisive dans la vie de nombreux jeunes adultes. Dans certaines régions, obtenir une date d’examen est très compliqué.

L’épreuve du permis de conduire évolue

En France, l’examen du permis de conduire se voit composé de deux parties. Une épreuve théorique (le code) et une épreuve pratique de conduite.

Mais depuis quelques années, et particulièrement en 2024 et 2025, plusieurs évolutions viennent moderniser et simplifier ce passage obligé. L’épreuve théorique générale, plus connue sous le nom de code, se déroule toujours sur tablette ou ordinateur.

Elle teste les connaissances du candidat sur la signalisation, la sécurité routière et les comportements responsables au volant. Désormais, certains thèmes liés à l’écoresponsabilité sont davantage intégrés.

L’objectif se veut ainsi de sensibiliser les futurs conducteurs à une mobilité plus durable. Au-delà de la simple maîtrise des règles de circulation.

L’épreuve pratique, elle, dure environ 32 minutes. Elle évalue ainsi non seulement la maîtrise technique du véhicule (stationnement, démarrages en côte, freinage d’urgence), mais aussi la capacité à anticiper, à interagir avec les autres usagers.

Et à adopter une conduite sécurisée. Depuis la réforme, les examinateurs mettent davantage l’accent sur l’autonomie : le candidat doit par exemple suivre un itinéraire seul pendant quelques minutes, comme en conditions réelles de conduite.

Des difficultés pour passer l’examen

Autre changement notable : la simplification des démarches. L’inscription à l’examen est désormais plus fluide grâce à la dématérialisation via le site de l’ANTS, ce qui réduit les délais.

Des places supplémentaires sont régulièrement ouvertes pour limiter les temps d’attente. Mais, dans certaines régions, ce problème persiste.

En effet, depuis plusieurs mois, les auto-écoles alertent sur la pénurie nationale d’examinateurs du permis de conduire. Résultat : les délais s’allongent, la pression monte, et rater l’examen coûte de plus en plus cher en temps, en argent et en stress.

La situation est simple à comprendre. Une génération d’inspecteurs part à la retraite, tandis que le nombre de candidats augmente depuis que l’âge minimal pour se présenter a été abaissé à 17 ans en janvier 2024.

Forcément, les délais explosent et dans certains départements comme la Somme, le Finistère ou les Hauts-de-Seine, les auto-écoles décrivent une impasse ingérable. Mais ce constat ne se veut pas partagé partout.

Dans l’Orne, Macha Ballé, monitrice et gérante de plusieurs agences Perche Permis, nuance : « Ici, il y a cinq inspecteurs pour une soixantaine d’auto-écoles. Quand un élève échoue, il attend un mois, un mois et demi au maximum pour repasser. On est loin des quatre ou cinq mois annoncés ailleurs ».

Des délais élevés pour passer le permis de conduire

Pour elle, la difficulté ne réside pas tant dans le manque d’examinateurs que dans le niveau des candidats. Elle critique notamment les « 20 heures de conduite obligatoires », une durée qui relève davantage d’une croyance populaire que d’une réalité pédagogique.

De nombreux jeunes qu’elle accueille viennent de région parisienne après un premier échec. Et quand un seul élève consomme trois ou quatre places d’examen, cela engorge encore davantage le système.

Selon elle, tout dépend du profil : un jeune déjà à l’aise avec une voiture aura besoin de 20 à 25 heures s’il est attentif. Autre sujet qui la met en colère : la nouvelle répartition des places. Jusqu’ici, elles se voyaient attribuées selon le taux de réussite des auto-écoles.

Désormais, elles dépendent du nombre d’heures prises par les élèves, une méthode censée fluidifier le système, mais qu’elle juge biaisée. Avec la plateforme Rdv Permis, tout se joue en ligne, deux fois par mois, à heure fixe.

« C’est une véritable loterie. Si vous êtes malade ou que l’ordinateur plante, vous perdez vos chances. Et les places se disent nominatives : comment savoir à l’avance si un élève se dit prêt à la date choisie ? Je refuse d’envoyer quelqu’un à l’examen s’il n’a pas le niveau. »