Certains Français pourraient perdre leur livret d'épargne. En effet, les règles d'accès changent en 2026 et il faut bien les avoir en tête.
En France, les livrets d’épargne restent des placements incontournables grâce à leur sécurité et leur disponibilité immédiate. Cependant, en 2026, les règles changent et certains Français pourraient être pénalisés.
Livret d’épargne : de nombreuses options pour les Français
Le plus connu des livrets d’épargne n’est autre que le Livret A, accessible à tous, garanti par l’État et totalement défiscalisé. Son taux évolue selon l’inflation, ce qui en fait un refuge simple pour placer de l’argent sans risque, même si son plafond limite les gros dépôts.
Le LDDS fonctionne de la même manière, mais avec une vocation écologique. Il finance des projets liés à la transition énergétique, tout en offrant les mêmes avantages fiscaux que le Livret A.
Le Livret Jeune, réservé aux 12-25 ans, propose généralement un taux plus attractif fixé par les banques. Ce qui en fait un produit intéressant pour débuter dans la gestion de son argent.
Les livrets bancaires, eux, offrent plus de liberté sur les montants, mais leurs intérêts sont imposables. Ils varient d’un établissement à l’autre, souvent avec des taux boostés temporaires.
En parallèle, le LEP reste donc réservé aux foyers aux revenus modestes. C’est aujourd’hui l’un des livrets les mieux rémunérés du marché, également défiscalisé, mais il nécessite un justificatif fiscal pour y accéder.
Son objectif se veut ainsi de protéger le pouvoir d’achat des épargnants les plus fragiles. Les règles d’accès au Livret d’épargne populaire vont évoluer en 2026.
Des changements en 2026
Ce placement, qui séduit déjà plus de 12 millions d’épargnants grâce à son taux d’intérêt élevé de 2,7 %, reste réservé aux ménages dont les revenus ne dépassent pas certains plafonds. Ces limites dépendent de la composition du foyer.
Elles sont calculées à partir du barème de l’impôt sur le revenu. Or, ce barème vient d’être relevé de 1,1 % par les députés lors de l’examen du budget 2026.
Cette revalorisation entraîne mécaniquement une hausse équivalente des seuils de revenus permettant d’ouvrir ou de conserver un LEP. Pour déterminer leur éligibilité, les ménages devront s’appuyer sur leur revenu fiscal de référence de l’année 2024.
Celui qui apparaît sur l’avis d’imposition reçu à l’été 2025. Si ce revenu dépasse les nouveaux plafonds, certains détenteurs actuels risquent de perdre leur livret.
En 2026, un célibataire peut par exemple conserver un LEP si son revenu fiscal de référence ne dépasse pas 23 052 euros. Une personne seule avec un enfant dispose d’un seuil fixé à 29 191 euros.
Un couple sans enfant, ou un parent isolé avec deux enfants, doit rester sous les 35 494 euros. Pour un couple avec un enfant, la limite atteint 41 331 euros, et elle monte à 47 421 euros pour un couple avec deux enfants.
Le livret d’épargne évolue en 2026
Avec trois enfants, un couple peut garder son LEP tant que son revenu fiscal de référence ne dépasse pas 59 778 euros. Les ménages qui franchissent ces seuils ne perdront toutefois pas automatiquement leur livret.
Une règle de tolérance permet de conserver le LEP si le dépassement ne se produit qu’une seule année. Autrement dit, un foyer dont le revenu fiscal de référence dépasse les limites fixées pour 2026 pourra garder son livret.
Et ce, à condition que son revenu fiscal de référence pour 2025, évalué en 2027, repasse sous le plafond applicable cette année-là. En revanche, deux dépassements consécutifs entraîneront la clôture automatique du produit.
Ainsi, un ménage qui avait déjà franchi le plafond applicable en 2025 et qui dépasse à nouveau celui prévu pour 2026 recevra un message de sa banque lui indiquant que son LEP va être fermé. Les fonds pourront alors se voir virés vers un compte courant.
Ou bien transférés vers un autre placement comme un Livret A ou un contrat d’assurance-vie. À l’inverse, la hausse des plafonds va rendre le LEP accessible à un nombre record de ménages.
Selon la Banque de France, seuls 38 % des foyers éligibles possèdent aujourd’hui un LEP. Cela signifie qu’en 2026, près de 19 millions de Français remplissent les conditions pour en ouvrir un, leurs revenus demeurant inférieurs aux nouvelles limites réglementaires.